bon euh j'espère que ça va marcher ben je l'espère aussi ben vérifie tu peux vérifier une minute alors euh v- vous êtes tous les deux donc des parisiens et vous êtes euh nés où alors moi je suis née à l'hôpital Saint Louis dans le dixième arrondissement et quand je et je suis rentrée dans chez ma mère qui habitait le rue de Meaux c'est une toute petite rue qui se trouve je crois que c'est dans le dixième ou dans le onzième c'était un tout petit il y avait pas d'eau il y avait pas de gaz il y avait pas il y avait rien mais enfin voilà c'était à Paris et tes parents euh étaient déjà là depuis longtemps ils euh eux-mêmes ils ét- bon je suis née en mille neuf cent trente-deux donc ils étaient là au moins euh depuis dix ans minimum puisque j'ai eu un frère qui est né aussi à Paris donc euh donc deux parisiens du dixième deux parisiens du dixième la rue de Meaux je dois dire que j- je vois plus avenue Simon Bolivar qui va vers les Buttes Chaumont alors avant il y a une petite rue qui se trouve euh Jaurès quand on est à Jaurès on monte l'avenue Simon Bolivar et c'est une petite rue sur la gauche je sais pas si l'immeuble existe encore parce qu'il était vraiment taudiesque mmh et tu y as passé toute ton enfance nan mon père a b- gagné f- sa vie et alors on a émigré dans le dixième rue de rue Tesson qui était à côté de l'hôpital Saint Louis alors là on avait deux pièces à trente-cinq mètres carrés le luxe le luxe quatrième étage sans ascenceur et les toilettes à l'étage les toilettes à l'étage j'ai connu ça dans du côté de Marcadet entre autres oui et pas pas de bien sûr pas de douche hein alors en bas de la rue il y avait une euh il y avait une douche donc on allait une fois par semaine bains douches une fois par semaine on allait aux bains douches oui mais tu en gardes un souvenir de privation ou de d'enfance trop serrée trop malheureuse trop euh nan j'avais rien connu d'autre hein je veux dire euh nan nan euh pas du tout donc on pouvait être heureux quand même dans trente-cinq mètres carrés on pouvait être heureux j'allais j'ai eu le temps d'aller quand même à l'école maternelle dans l'avenue Parmentier j'ai des photos donc je me souviens plus grand chose mais je sais que j'ai j'ai des photos j'étais une jolie petite fille et puis j'ai fait quand même la première année d'école primaire toujours dans l'avenue Parmentier à côté de l'hôpital Saint Louis où là j'ai aussi une photo qui me montre avec un tablier noir oui c'est charmant pour les petites filles oui un tablier on avait toutes des tabliers je sais pas et donc euh et après après il y a eu la guerre hein et tes parents ont tout de suite compris qu'il valait mieux quitter Paris pas tout de suite il y a eu l'exode alors l'exode tu sais tout le monde est parti vers l'ouest donc mon père ma mère mon petit f- mon grand frère et puis je sais plus cou- il y avait la tante la cousine enfin on est partis vers la Bretagne et tu avais des souvenirs de là des quand même six ans s- j'avais euh sept ans puisqu- sept ans c'est ça alors je me souviens de cette voiture mon père conduisait la voiture donc il conduisait c'était déjà exceptionnel il avait eu une voiture il était riche mon père il avait ren- tu te rends compte une voiture il savait conduire et puis il y avait comme puis il y avait pas de place dans la voiture je me souviens qu'il y avait le le g- le copain euh le grand ami de mon père il nous suivait en vélo donc on devait pas aller très vite et on est arrivés donc dans une ville qui s'appelle Rostrenen j'ai un souvenir comme ça et puis quand mon père a vu que p- au fur et à mesure qu'on allait vers l'ouest les allemands allaient vers l'ouest on est rentrés vite à Paris et à ce moment là c'est mon père qui a décidé de ne pas rester à Paris et de partir il était au courant de l'antisémitisme allemand et donc euh il savait qu'il ne fallait pas il fallait pas rester mon père connaissait ce qu'il s'est passé en mille neuf cent trente-trois il était très au courant de ce qu- du nazisme et il est parti dans d'un zone libre parce que tu sais qu'à Vierzon il y avait une lo- une zone libre donc il est parti d'abord à Nice parce que il avait sûrement un copain qui lui a dit de venir là et puis il s'est rendu compte qu'à Nice il fallait être très riche donc comme il était pas très riche il a été à b- à Toulouse et il nous a fait venir l'un après l'autre c'est à dire mon frère et moi tous les deux tout seuls dans le train tu as des souvenirs aussi de ce voyage ah ça je me ça ça je me souviens j'avais oui oui j'avais neuf neuf dix ans par là je j'étais avec mon grand frère et c'est un cheminot qui nous a hébergés pas hébergés nan qui s'est occupé de nous ah s'est occupé il nous a dit quand on arrive à la à Vierzon à la ville de Vierzon quand le train va s'arrêter vous dormez vous ne parlez pas vous si on vous réveille vous dormez et vous ne dites rien et ça je m'en souviens très bien donc les cheminots étaient plutôt euh ce- certains cheminots étaient extraordinaires oui oui celui-là oui il s'appelait Raymond je me souviens de son nom tu te rends compte et quand euh les allemands sont rentrés dans le ca- dans le compartiment ils ont demandé les papiers à tout le monde et ils ont voulu nous réveiller et comme on dormait on f- XXX les gens les c'était encore le début hein les gens ont dit oh laissez ces enfants euh ils sont petits euh les embêtez pas et c'est comme ça qu'on est passé jusqu'à Toulouse par contre ma mère elle elle a pas pu faire la même chose elle est rentrée ce fameux cheminot l'a mis dans le compartiment de frets c'est à dire des des bagages et elle s'est cachée sous les sous les valises et c'est comme ça qu'elle a passé la ligne de démarcation ma cousine a fait la même chose et mon cousin la même chose donc j'ai quand même chaque fois avec le sentiment du risque ah ben oui mais on était petits alors tu sais je crois qu'on se rendait pas tellement compte enfin bon euh je vais pas te raconter toute l'histoire de la s- de la guerre puisque c'est pas ça le problème on est rentrés donc en quarante euh cinq non juste un mot pour savoir de quoi vous avez vécu et ben mon père avait quand même un petit peu d'économies et la- et puis après il a fait partie d'une association qui s'occupait de faire des faux papiers pour des faux papiers pour les jui- pour les faire partir en Allemagne en pas en Allemagne en en Espagne passer l'Espagne et alors comme il était trésorier parce que c'était un un un monsieur avec qui on avait une grande confiance on était sûr que c'était pas un XXX qui n'allait rien garder je pense qu'il a dû du- quelques subventions qui lui ont permis de tenir le coup quoi mais c'est vrai que ça a eu mais il n'a pas retrouvé de travail euh ah nan à Toulouse c'était pas possible c'était pas possible il était caché enfin il était pas vraiment caché mais enfin au début non puisque c'était la zone libre c'est à partir du moment où c'est deven- ce n'est plus devenu la zone libre qu'à ce moment là i- on s'est un peu plus caché quoi on a changé d'endroit enfin bon tu es allée à l'école juste en deux X j'ai été à l'école euh quand j'étais chez cachée l- chez les paysans j'étais à l'école euh des garçons parce que il y avait l'école des soeurs et l'école des garçons donc j'étais à l'école des garçons j'ai dû y aller trois quatre mois quand je suis revenue à Toulouse j'ai dû faire euh six mois peut-être mais X j'ai pas eu vraiment de scolarité hein donc je suis arrivée à Paris j'avais qu- donc Paris et j'avais quatorze quinze ans et je n'avais jamais fait de sizième en rien du tout j'avais fait qu'une école euh primaire hein une année plus des petits bouts par là et alors le l'atmosphère de la du retour euh quand on comprend X on parlait de quoi de la victoire et de la liberté retrouvée ou on comptait ses morts on comptait ses morts plutôt on comptait plutôt ses morts donc ta famille était très touchée très oui parce que oui parce que toute la famille en Pologne a été euh liquidée assassinée euh il y avait pratiquement plus personne mais moi j'ai eu une chance extraordinaire parce que j'ai gardé mon père et ma mère quand même d'autres ne l'ont pas eu mais eux étaient euh avaient perdu frères euh soeurs euh euh toute la famille toute la famille euh ma mère avait un frère qui avait trois enfants donc sur les trois enfants il y a sa sa sa belle soeur est partie et deux enfants sont partis et il y en a un qui est revenu quand même donc euh nan il y en a eu qu'un oui il y en a un qui est revenu parce qu'il était caché chez les paysans les deux autres enfants euh sont partis en s- camp de concentration euh gazés mais la question qu- que je te pose c'est cette atmosphère donc de de retour tu t'en souviens toi est-ce que euh c'est difficile je me souviens avant la guerre que j'avais une petite copine qui hab- qui c'est les parents étaient cordonniers et ils étaient d'origine italienne et elle m'avait traitée de sale juive ça je m'en souviens si tu veux après la guerre je c'est vrai que c'est difficile je sais que je j'ai voulu on a voulu me mettre à l'école bien sûr puisque j'avais pas eu de scolarité et quelqu'un a dû vu- dire à ma mère il faut aller à le le lycée Hélène Boucher et quand je suis arrivée à Hélène Boucher avec ma mère qui parlait pas très bien français d'ailleurs on lui a dit c'est pas possible elle a quinz- tu as quatorze ans on peut pas la mettre en sixième donc on peut pas la prendre et on m'a pas pris par contre on a eu une autre adresse d'une école privée catholique à Saint Mandé et à ce moment là la directrice nous a reçu elle dit je comprends alors ce qui vous est arrivé on va la prendre vous inquiétez pas de toute manière elle est d'origine juive donc elle se débrouillera e- elle pren- elle rattrapera le temps perdu ah ouais c'est ce qu'ell- c'est ce qu'elle a dit oui donc euh c'est ce qu'on appelle des stéréotypes mais pour une fois ça a marché et on m'a mis en cinquième je crois en cinquième à ce moment là bon et tu as travaillé rattrapé nan j'étais pas une très bonne élève ça je dois le dire j'ai suivi mais pas j'ai pas fait des éclats et alors euh donc vous êtes passés du dixième euh à Hélène Boucher là euh X on était toujours dans le dixième rue Tesson la rue Tesson moi je suis restée à la rue Tesson jusqu'à ce que je me marie Hélène Boucher était donc euh l- le lycée qui correspondait au dixième oui c'est vrai qu'il y avait pas tant tant d'établissements que ça enfin nan il y en avait pas tellement oui oui c'était Hélène Boucher c'était ce qui paraissait alors là moi c'est de d- de donc de Goncourt parce que b- euh rue Tesson c'est le métro Goncourt qui est à côté donc euh quand j'ai été à Saint Mandé ça faisait quand même un petit bout de chemin mmh et alors euh bon cette rue Tesson tu as parlé des deux pièces euh euh le quartier te plaisait tu étais ah ben j'avais mes copines j'avais oui oui c'est vrai bon euh tu sais c'est tout petit hein je euh je me souviens d'une histoire qui n'a peut-être rien à voir mais je s- je crois que c'est je me demande si X je ne sais pas si c'était avant la guerre je di- discutais avec mes copines mes copains j'avais mon cartable et puis j'ai posé mon cartable sur l- le toit d'une voiture qui était à côté et puis d'un seul coup la voiture est partie j'avais plus de cartable ah il commencait à y avoir des voitures alors en tout cas mmh il y avait des voitures oui oui il y avait des voitures mais ça veut dire que et rue Tesson si tu veux moi j'avais pas tellement de copines c'est vrai parce que j'ai coupé mais ma soeur alors ma soeur est née pendant la guerre elle est née en quarante-trois et ma soeur quand on est revenu en à Paris elle avait des très bonnes copines d- de du même âge qu'elle c'est cette copine elle avait une épicerie dans la rue Tesson c'était Claudine tu te souviens et que je connais toujours Claudine d'ailleurs hein et c'était les copines de ma soeur plutôt que mes copines moi j'en avais plus beaucoup moi de copines j'avais passé le l'âge des copines mais euh quand même quand vous discutiez c'était dans la rue c'était pas dans les appartements c'était bien trop petit on vivait dans la rue nan nan dans la rue dans la rue on pouvait pas dans la rue on vivait dans la rue bien sûr bien sûr avec le sentiment que ça va il n'allait rien arriver d- de grave euh nan nan nan c'était très très cool euh la rue Tesson c'était vraiment une petite euh rue euh familiale euh tout le monde se connaissait il y avait les bains douches il y avait l'épicerie il y avait la cordonnerie tu vois qu'est-ce qu'il y avait d'autre euh c'est tout je crois il y a qu- et donc chacun jettait un oeil sur les enfants donc euh c'est ça puis alors du qu- n- nous on habitait au quatrième et même mes parents euh c- par tu sais tout le monde criait dans la rue remonte c'est l'heure de manger enfin tu vois c'était dans le temps il y avait le rémouleur qui passait je sais pas si tu as entendu tu as eu le XX le rémouleur moi j'ai a- j'avais habits chiffons ferraille à vendre nous c'était couteaux couteaux aiguisez les couteaux peaux de lapin peaux ouais ça ou alors le chanteur le chanteur des rues ah ça j'ai jamais entendu quand on lui envoyait des pièces on enroulait des pièces euh de de de je sais pas de cinq centimes je sais plus combien sur du papier et puis on lui envoyait et qu'est-ce qu'il chantait au fait les les chansons de de de rue là tu sais euh comment ça s'appelait tu te souviens pas XX m'en m'en rappelle plus oh j'ai oublié mais ça ça va me revenir il y avait vitrier aussi je me rappelle vi- vitrier i- il avait son truc sur le dos avec des il y avait le vitrier aussi qui passait oui le vitrier XX vitrier oui oui oui oui et on a les oui les cris des gens tu sais le le re- chanteur il avait son comment ça s'appelle un orgue de barbarie oui oui voilà voilà oui c'est ça faisait des petits t- papiers a- troués là tu sais X des cartes a- trouées et et alors toi Henri vas-y à ton tour et ben vous êtes très sages hein personne n'empiète sur nan c'est après euh moi moi je suis né à l'hôpital Bretonneau euh dans le dix-huitième arrondissement et et on a euh euh mes parents habitaient rue du Mont-Cenis pas très loin d'une école maternelle dans le dix-huitième dans le dix-huitième et donc j'ai jusqu'à jusqu'à la période de la guerre on a vécu là avec euh la la grand mère euh la tante et caetera à à différents étages de l'immeuble et c'était quand même un peu plus euh propre que chez que chez Denise c'est à dire que il y avait des toilettes à l'intérieur enfin c'é- c'était plus plus évolué un peu plus évolué et plus d'espace ou tout petit petit quand même ah je me rappelle pas trop s- s- probablement plus par exemple tu avais une chambre toi ou tu ah nan nan nan je crois pas nan nan je avec ton frère il y avait mon frère donc on devait être tous les deux dans la même chambre mais tes parents avaient une chambre à eux ils pouvaient fermer la porte et être chez eux oui oui euh et puis euh donc il y a il y avait un oncle et et l'autre oncle il habitait ailleurs il habitait rue de Moscou et il était marié et il avait un petit garçon euh qui ont été euh alors il faut peut-être revenir un petit peu en arrière cet oncle là il s'était engagé comme volontaire légionnaire comme légionnaire bon parce qu'il était considéré comme étranger avant a- avant trente-neuf oui oui oui tout ah ben ils étaient apatrides au départ ils étaient apatrides mes parents étaient apatrides euh d'accord il y a eu un moment où on a donné la nationalité française euh c'était trop tard c'était trop tard c'était trop tard voilà et donc ce ce cet oncle il a i- quand il est revenu quand il y a eu la déclaration de guerre on l'a renvoyé en France et à Paris il habitait rue de Moscou euh comment à Paris oui mmh rue de Moscou et puis euh on va aller un petit peu plus vite de ce côté là parce que en en quarante deux euh i- euh il y a les miliciens français qui sont venus l'arrêter et i- il a été donc pris avec sa femme et le petit qui avait trois ans et la femme et le petit sont pas rentrés parce qu'elle a voulu le garder jusqu'au dernier moment et à ce moment là c'était sûr qu'elle passait à la chambre à gaz euh parce que lui il a travaillé il a travaillé jusqu'à sa libération mais il a travaillé pour les allemands beaucoup donc il était il était p- pas aussi malheureux que les autres il pouvait t- tuer mais il était en camp il était en camp de concentration XX il ét- il était en camp de concentration mais et lequel ah alors il a été Maurice ah il a été à ba- à Mauthausen ou euh à Auschwitz Mauthausen oui et Auschwitz après mais il était dans toujours dans une zone où où ils étaient malheureux mais on on on ne les tuait pas systématiquement ils travaillaient pour des usines ils travaillaient dans des usines voilà et donc il a pu tenir euh pendant les trois ans euh il faut préciser que quand même euh quand il est sorti quand il était euh libéré par les russes il pesait quarante-deux kilos quand même donc c'était quand même euh il y avait plus grand chose sur lui oui ce qu'il faudrait quand même que tu parles enfin je je hein j'ai le droit c'est que quand vous habitiez tous rue du Mont-Ci- c'était fa- très familial puisque vous étiez tous euh ensemble c'est ce c'est c'est c'est un peu ce que j'ai dit c'est un peu ce que j'ai dit mais du coup tu as eu une enfance au milieu des oncles des tantes de la grand mère euh voilà c'est ça c'est ça qui parlent quelle langue au fait ben euh l- le ladino essentiellement et et et ma mère enfin quand ils sont arrivés à Paris quand ils sont venus de Salonique parce qu'ils sont nés à Salonique tous les deux quand ils sont venus de Salonique maman parlait p- français parce qu'elle était professeur de français dans l- les écoles euh je sais plus l'alliance universelle XX l'allan- l'alliance universelle voilà donc elle était prof de français pour elle il y a pas eu de problème et mon père il travaillait pour les français à Salonique dans des je sais plus où c'était télécommunications enfin des choses comme ça donc il était quand même un peu averti mais il parlait pas bien le français mais pourquoi sont-ils venus euh à Paris qu'est-ce que oui parce que y a eu l'incendie à Salonique en dix-sept et toute euh toute la partie toute la communauté juive qui habitait à un endroit tout a été détruit par les in- les flammes c'était en dix-sept au moment au moment d'atat- data tul- non dix-sept non non non je dis n'importe quoi non non d'accord non non c'ét- non non c'était d- en dix-sept en dix-sept nan et puis je crois qu'il y avait aussi que il voulait pas faire le service militaire je ne sais plus ça non pas euh nan nan pas ah oui nan nan nan nan pas du tout euh nan ils sont partis parce que euh Paris les les attirait en quelques sortes puisque maman parlait bien français et et et donc euh ils se sont dit en plus la France Paris c'était quelque chose d'extraordinaire pour les étrangers donc ils sont venus là mais ils étaient toujours apatrides ils ont vécu là ils étaient toujours apatrides euh dis moi euh don- ils sont venus en se disant d'accord euh la France pays merveilleux et ils ont continué à penser la France pays merveilleux ou ils ont changé d'avis ben a- a- à p- à partir de la guerre non c'était fini à ce moment là non c'est sûr et alors il s'est produit quelque chose da- d'assez d'assez p- curieux c'est que quand la p- les allemands ont demandé à tous les juifs qui ét- habitaient Paris d'aller se faire inscrire au commissariat en t- et puis ils mettaient le tampon juif et caetera et ma mère a dit non je ne vais pas là-bas je ne veux pas m'inscrire alors toute la famille lui est tombée dessus en lui disant mais tu te rends pas compte tu vas avoir des problèmes tu aurais dû te faire inscrire et caetera e- dit et non non elle a tenu bon et ça b- marché d'une façon assez extraordinaire mon père qui ét- travaillait à Paris dans une société dont je me souviens plus trop le nom est descendu à Pau un un peu avant la guerre et ils l'ont appelé pour qu'il les rejoigne donc il a été à Pau et il a dit à à ma mère et et aux enfants vou- je vais m'installer là-bas et vous viendrez me rejoindre à ce moment là euh il y a eu la zone euh séparée il y a eu la fameuse zone euh voilà et l- lorsque mon père a voulu rejoindre Paris euh il a été arrêté on lui a dit nan nan nan nan vous repartez d'où vous venez donc il est retourné à Pau et là il a appelé ma mère pour lui dire ben écoute je peux pas passer venez euh à Paris à mmh à Pau à Pau donc euh X d'une certaine façon ça vous a sauvé sans compter qu'il y avait pas et comme elle avait pas de carte d'identité à Villejuif elle a pu passer elle est passé a- grâce à ça oui et et dernière euh question euh sur ce thème euh c'était des familles pratiquantes non non et la tienne non plus ah peut-être même alors que l'état de juif n'était pas si évident peut-ê- si si si si si si tes parents parce qu'ils parlaient pas bien français ils parlaient yiddish XXX ils avaient un accent si si mes parents savaient qu'ils étaient juifs la le c'était très important mais pas religieux pas pas croyants mais ils se sentaient juifs ah oui oui très très et et toi alors mais les les miens c'est s- c'était peut-être moins évident justement alors pou- pour mes pour me- maman et mon père ils avaient p- l'air de d'être français euh nan tu vois ma question n'est pas celle-là bien sûr heu- heureusement elle a eu ce réflexe de ne pas se déclarer comme juif oui tout à fait oui oui mais je me demandais euh si c'ét- si ça avait du sens s- euh voyons s'il n'y avait pas eu le danger disons une chose neutre est-ce qu'elle se sentait tellement juive que ça en étant euh malgré tout euh athée euh nan elle é- elle était pas athée en fait elle croyait en Dieu mais c'est ça c'était très limité et elle elle suivait les traditions les traditions elle faisait les fêtes quand même voilà les fêtes tout ça c'était l'un comme l'autre on on Yom Kippour euh voilà le nouvel an ah oui le nouvel an il y avait toujours le vendredi soir le vendredi soir il y avait euh quand même euh une petite fête enfin oui oui pas complètement assimilée mais pas voilà c'est ça et et finalement le fait qu'elle n'ait n'ait pas mis le tampon juif XXX nous a laissé passer à Vierzon sans problème les allemands l'ont lui ont dit euh vous vous êtes italienne donc elle avait vraiment un type particulière bon alors allez-y et voilà parce que les enfants étaient dans l- dans le train enfin mon frère et moi on était dans le train et grâce à ça elle a pu nous rejoindre et on est partis donc on est partis à Pau et là on est restés toute la guerre à Pau avec des des des complications du genre de celles que qu'a eu euh Denise c'est à dire que à un moment donné il y avait tellement de rafles que mes parents ont décidé de nous mettre euh en p- à la campagne alors la première fois c'était chez un curé qui avait bien voulu nous prendre et ce curé euh nous avait dit il y aura dimanche euh la messe vous restez sur votre chaise et vous ne bougez pas et nous à huit ans neuf ans on s'est dit euh t- tout le monde y va bon on va y aller aussi alors évidemment le curé quand il est passé devant nous il a p- il nous a pas donné l'hostie XXXXXXX et le lendemain il a appelé il a appelé mes parents di- je peux plus les garder on a eu cette petite euh histoire et il vaut mieux qu'ils s'en aillent parce qu'autrement c'est le village qui risque de payer tout ça voilà bon enfin vrai pas vrai j'en sais rien mais voilà ce qu'il s'est passé donc on a été de là de chez le curé d- ch- chez un autre alors des paysans euh et euh j'ai euh alors mon frère était une euh dans une ferme où ils étaient très très méchants enfin étaient durs avec lui et moi c'était plutôt plutôt sympathique mais mais mais mais mes parents me manquaient quoi c'est c'est sûr que il y avait un problème et pendant donc deux ans pratiquement ben j'ai plus été à l'école parce que là il y avait pas de possibilité aucune euh garder les vaches et et puis euh quand il y a eu la la libération euh mon père est parti d'abord à Paris il a il a retrouvé un appartement et il nous a dit après venez voilà alors là je crois qu'il a eu euh euh il a eu des des des soucis de de des des allemands sans doute puisque il était parti enfin je sais pas il s'est bien débrouillé au début il é- il était pas il cherchait du travail mais il en trouvait pas et au bout d'un certain temps il faisait quoi en fait il était il s'occupait de bonneteries et vous habitiez rue d- commerçant ou fabricant non non non commerçant commerçant commerçant mmh alors il connaissait des gens qui lui donnaient de la marchandise qu'il vendait qui il voulait en racheter et caetera et donc ça a marché pas trop mal et on habitait rue Turgot dans le neuvième à côté d'un d'un d'un lycée très connu donc euh mmh mmh c'est là que euh j'ai aussi eu quelques soucis pour reprendre euh des des le lycée j'ai passé alors quand on était à Pau juste avant de partir j'ai passé un un un examen qu'on appellait l- le l'examen des bourses et et je l'ai réussi et donc j'avais ma ma mère avait tous les mois je sais plus combien mais peut-être euh un un petit peu d'argent au fait pas trop de problèmes pour reprendre puisqu'on te donne en plus une bourse bravo qui était uniquement à lui voilà c'est ça oui oui et alors avec cette bourse ben j'ai j'ai continué et en en en il est passé de cinquième à seconde X oui j- c'est ça j'ai dû j'ai dû faire un gros saut qui m'a d'ailleurs coûté cher parce que on peut pas effacer des années comme ça ça il reste des traces et donc euh après j'ai passé alors le baccalauréat technique à l'époque c'était ça et je suis rentré dans une école d'ingénieur l'ENREA qui était l'Ecole Nationale de Radio Electricité Appliquée voilà bon ça t'a pas tellement coûté cher je trouve non non non non ça a été plutôt bien non non ça ça c'était plutôt bien euh c'était une école publique donc euh il y avait rien à payer sauf les livres et les choses comme ça mais voilà donc entre entre temps mon mon père s'est mis à à trouver un travail parce que la bonneterie ça ne marchait pas très bien il a trouvé un travail il est devenu chauffeur de taxi à Paris donc à partir de là les choses se sont un peu arrangées d'accord et et donc quartier euh donc le neuvième tu connaissais b- j'imagine très bien au fur et à mesure que tu grandis il te plaisait ce quartier tu tu étais un gamin des rues tu commençais à aller au cinéma avec les copains non pas du tout non non non parce que mes parents avaient pas beaucoup de moyens donc le cinéma c'était c'était pas c'était pas possible d'accord le cinéma ça aurait été trop c'était un peu trop oui à l'époque nan ce qu'on a f- enfin je peux je c'est que à partir du moment quand on est revenus de tous les deux plus ou moins de de ben de enfin quand on est revenus à Paris on on s'est inscrit dans un mouvement de jeunesse sioniste socialiste qui s'appelait la Gordonia et c'est là qu'on s'est retrouvés d'ailleurs et vous vous connaissez vraiment de longue date oui depuis dix-sept ans nan mais on s'était pas connu en en en parce qu'on était à la campagne mais on était pas loin nan nan on était pas ouais mais ça c'était c'est très très curieux et donc c'était cette association la Gordonia où on s'est retrouvés avec tous les jeunes juifs de notre âge et c'est à ce moment là qu'on a fait des sorties on a on a fait des des on a chanté on a fait des des des conférences on a- on on apprenait l'hébreu aussi ouais on apprenait l'hébreu du coup c'est ça parce que le but sioniste veut dire départ pour Israël alors on a fait ce qu'on appelle une archara l'archara en hébreu ça veut dire une préparation pour aller dans un kibboutz donc on a fait c'est ça nos amis en fait c'est pas les amis du du quartier c'est les amis de l'association d'accord je comprends alors s- ce que justement cette association était euh orientée de telle manière que il fallait envoyer des gens des français en Israël c'est pour rece- coloniser c'est ce que veut dire sioniste voilà c'est ça alors voilà exactement ça on a été invité euh moi j'étais en première année d'ingénieur on a été invité par le comment il s'appelait le le euh un organisme qui qui s'occupe de de de d'envoyer des juifs euh en Israël et donc on est partis en bateau en Israël et puis euh là j'ai dit voilà euh moi je fais ça je voudrais bien m'installer en Israël et ben on m'a dit terminez vos études et puis après on trouvera quelque chose pour vous voilà comment ça s'est passé vous étiez déjà amoureux on était amoureux euh quand on ah ben on ét- on était plus qu'amoureux nan quand on a pris le bateau on s- on était amoureux on n'était pas fiancés on était amoureux mmh oui ah oui ah oui on était amoureux on n'était pas oui d'accord voilà et et donc euh j'ai terminé donc mes études et on est retournés en Israël pour voir si ça si ça marchait et on est arrivés en soixante euh soixante-six ou soixante-sept ap- avant la guerre et là on m'a dit même les gens qui sortent euh de de notre école d'ingénieur ne p- n'ont pas de boulot en ce moment donc c'est pas la peine vous revenez dans deux ou trois ans alors j'ai dit ben deux trois ans finalement je suis resté en France et puis j'ai XX voilà et on a et on a fait des enfants mais d'accord mais pendant un moment vous vous êtes euh sentis plutôt sionistes quoi attirés oui tout à fait attirés par Israël parce que on avait quand même à l'esprit tout ce qui s'était passé pendant la guerre et en fait c'est ça que je viens de réfléchir maintenant tu vois tu m'y fais penser c'est que j'avais pa- en revenant de la guerre j'avais pas d'amis dans le quartier parce que mes amis c'était eux c'était l'association c'est ça et pas non plus alors après toi donc maintenant études d'ingénieur et toi alors moi ben je bac en poche quel bac d'ailleurs j'ai fait le bac euh première partie parce qu'il y avait deux parties puis je me s- je crois que je me suis arrêtée là et j'ai fait une école de laboratoire parce que je voulais être médecin mais bon j'en avais pas les capacités ma mère qui X disait mais non mon père il av- il avait déjà il s'était arrangé il avait un associé qui lui a donné de l'argent comme il était très travailleur ils ont monté une usine de sommiers sommiers métalliques ma mère disait va travailler chez ton père secrétaire alors moi j'ai dit non alors je s- mon père heureusement n'a pas voulu j'ai fait une école de laboratoire s'appelle science X c'est une petite école enfin qui était plus ou moins payante j'ai fait deux années ou trois années et je ce qu'on appelait à ce moment là laborantine tu vois donc euh j'étais laborantine et après effectivement j'ai pris j'ai passé plein de certificats pour arriver à remonter un peu plus haut quoi si tu veux d'accord c'est à dire tu t'es réveillée quand tu étais adulte euh et donc je suis devenu technicienne voilà un peu plus oui puis puis Henri m'a aidé hein parce que pour passer le bac c'est lui qui m'a quand même aidé ouais donc c'était une vie de couple où on bossait dur on bossait dur ouais ouais tout à fait ah oui parce que quand on s'est mariés donc on s'est mariés moi j'avais juste vingt ans et lui aussi vingt ans et demi donc on é- était mineurs les parents sont X pour deman- pour ils ont autorisé le mariage mon père nous a aidé à louer un studio dans le dix-neuvième du côté des Buttes Chaumont puisque tu veux les les les rues tu aimes bien rue Georges-Lardennois ça s'appelle c'est une rue qui monte comme ça et tu la vois et c'est là qu'on a vécu pendant euh cinq quatre ans cinq ans moi je travaillais Henri X terminait ses études donc moi je gagnais un peu d'argent puisque j'étais laborantine à ce moment là dans quel euh euh la biologie hein tu sais oui on faisait des analyses médicales oui oui nan mais X tu faisais ça pour un petit labo comme ça euh médical ah nan nan c'é- c'était à l'hôpital ah pas tout de suite pas tout de suite la premie- le premier c'était chez non c'était après ah pas tout de suite ah nan oui Clin- Clin-Byla nan c'était pas non le le premier c'était à Villejuif euh c'était à Villejuif nan pas tout près mais tu sais quand on est jeune euh j'ai commencé à faire ça et alors c'était pas terrible hein après on a commencé à avoir un premier enfant et j'ai travaillé chez Clin-Byla euh le contrôle de médicaments et je me souviens que j'avais déjà N- Nicolas était né et j'étais enceinte du deuxième et je faisais des contrôles de médicaments dans une chambre quarante degrés se- stérile et que j'ai tenu le coup mais enfin c'était dur hein c'était dur c'était dur puis en plus c'était Clin-Byla c'est c'est marrant parce que cette situation tous les autres c'était des des ouvriers et moi étant donné que j'avais fait quand même un peu d'études j'étais supérieure et on osait pas me parler et je- je n'avais p- pas de cont- euh il y avait pas de cont- tu as vécu ça oui oui il y avait pas de contacts entre les ouvriers et moi jusqu'au jour où tu sais comme ils savaient que j'avais un enfant ils m'ont donné ils av- on avait le droit d'avoir du du lait des bouteilles de lait tu vois et alors j'ai donné les bouteilles de lait aux aux filles que je voyais et à ce moment là le contact a été meilleur mais en même temps très distant ah très distant ah oui oui oui moi j'avais fait des études tu te rends compte au fond ce que tu es en train de raconter alors là maintenant c'est un problème de classe sociale et plus de persécution non non non ça c'est classe sociale euh c'est ça tu es pas insérée tellement dans dans ce milieu français tu vis dans ta bulle oui non s- oui c'est vrai tu as raison euh euh en fait euh tout à fait au début on était entre nous on était entre nous et c'est bien plus tard qu'on qu'on a commencé à à ouvrir l'espace si tu veux mais en fait au début euh on était entre nous et je- je recommen- je reparle de la rue Tesson nous on était au quatrième étage au troisième étage il y avait des juifs au premier étage il y avait des juifs oui toute façon les gens comme ils ont toujours fait ils se regroupent il se regroupent c'est normal hein et c'est normal donc en fait c'est vrai pour que pour que j'ai une ouverture sur les non juifs parisiens ça a été bien plus tard ça a été quand j'ai commencé à faire des études quand même quand j'étais v- quand j'ai travaillé à l'hôpital hein quand j'étais alors euh comment ça s'est passé donc tu tu travailles tu as deux enfants tu continues à bosser il faut bien que l'argent rentre de toute façon oui mais quand X ça y est il a fini ses études et il travaille oui et on a habité à ce moment là où on t- à Fresnes ah oui vous passez votre temps à bouger ah ça oui oui Georges-Lardennois quand on était mariés après on a été on a fait tu sais les fameux Castors les les les immeubles Castors là où on a acheté un imm- un appartement et le deuxième enfant est né là-bas à Fresnes et à ce moment là moi j'allais travailler à Paris oui à Paris et j'ai commencé après à travailler ah oui alors je travaillais chez un X laboratoire privé chez Gainsbourg un juif hein toujours et à ce moment là j'ai attrapé quelque chose j'ai attrapé une tuberculose nan c'était à l'hopital que tu as attrapé la la tuber- elle travaillait dans un service de de de tuberculose après oui c'est ça j'ai eu une place à l'hôpital à l- l'Hôtel-Dieu à l'Hôtel-Dieu à l'Hôtel-Dieu c'est ça je faisais partie donc de l'assistance publique mais pas titulaire j'étais temporaire je faisais des des des tubages gastriques aux z- tuberculeux et j'ai attrapé qu- quelque chose aux poumons et à ce moment là on m'a dit ben écoutez allez vous soigner puis quand vous serez guérie on verra donc on m'a viré complètement hein viré ah complètement malade et virée oui oui oui oui parce que j'étais j'étais temporaire X elle était pas fonctionnaire elle é- oui mais enfin leur responsabilité était engagée mmh non pas voulu le savoir et ça c'était en ben ils ont pas voulu le savoir alors moi moi j'ai dit à Denise c'est fini l'hôpital tu laisses tomber hein XX c'est fini j'y suis retourné XXXX oui oui ça oui euh j'espère que la législation a évolué hein je sais pas quand mais c'est non on m'a dit non non mais allez vous soigner puis quand vous serez guérie on vous reprendra enfin tu vois mais euh sans rien sans indemnités sans rien bon voilà j'avais deux enfants à ce moment là alors tu es très fatiguée il faut te soigner mais malgré tout tu commences des études du coup oui ben c'est ça tu as été à tu as été en en Savoie tu as été à non d'abord j'ai été me reposer mon père m'a payé heureusement que mon père était là j'ai été à Fontainebleau à Recloses pendant deux mois j'ai laissé les enfants on avait des enfants à ce moment là je sais plus bon puis après je suis oui puis après j'ai été non après j'ai été gravement malade j'ai été au Plateau d'Assy j'étais dans un sanatorium parce que ce que j'ai eu au début c'était léger c'était tu vois à l'Hôtel-Dieu c'était léger c'était un début un petit voile mais c'était pas j'ai pas eu de traitement si tu veux alors que après j'ai eu de nouveau une euh quelque chose de grave une rechute et on m'a envoyé au Plateau d'Assy là à ce moment là j'ai eu des Rimifon j'ai eu tout un traitement tu vois et donc et c'est c'est là que je suis resté avec les deux enfants et Albert est resté avec les deux enfants et une bonne c'est ça c'était pas terrible et alors là j'ai retrouvé une m- un une place à la- la- à Lariboisière en euh à la f- alors plus du tout à l'assistance publique mais à la fac mais une d- une place tu vois euh d'être sous d'être d'être euh d'être de laboratoire tu sais très très min- à ce moment là j'ai passé des concours pour arriver à monter technicienne supérieure tu vois et euh jusqu'au niveau ingénieur et c'est là que j'ai commen- il t'a fallu combien de temps je sais plus ah ben euh sept huit ans hein au moins je oui par là c'est dans ces eaux là tous les ans j'en passais un je crois oui oui ouais oui je crois que c'est ça et à ce moment là on a enc- alors on a don- donc on était à Fresnes et on est restés à Fresnes jusqu'à ce que mes enfants aient dix ans donc euh dix ans moi je je suis née en trente-deux donc j'avais quel âge j'avais trente ans peut-être par là et à ce moment là qu'est-ce qu'il s'est pass- ben à ce moment là i- il y avait des des des groupes de gosses qui faisaient tout et n'importe quoi à Fresnes alors on s'est dit non on reste plus là-bas faut aller à Paris en plus il n'y a pas d'école euh suffisant ici on va à Paris donc on s'est retrouvé dans le quinzième là on est parti on a revendu le s- ce cet appartement qu'on avait pas acheté cher du tout hein puisque c'était l'époque c'était les Castors et on a acheté dans le quinzième euh rue euh rue Jean euh rue rue j- Henri Duchène rue Henri Duchène à côté du métro Commmerce alors on était en- dans un immeuble euh pierre de taille le quinzième ça vous a plu oui ah ben oui oui oui oui tout à fait alors là on est là c'est pour de vrai c'est enfin un quartier que vous aimez alors justement quand on est arrivés dans cet immeuble bourgeois tu vois pierre de taille hein euh il y a une dame qui était qui se considérait comme la gérante je sais pas quoi non mais s- elle était gérante ouais ouais ouais elle était gérante mademoiselle Durand et elle nous a interviewvé avant qu'on l'achète pour savoir si elle était d'accord pour pour nous prendre et alors on a bien ri enfin on a bien on a ri jaune en fait parce qu'on le voulait cet appart elle nous a demandé dans quelle paroisse on faisait partie et la réponse on lui a dit euh non on n'est pas on n'a pas de paroisse d'accord ça n'a pas été rédhibitoire non il est ingénieur ça a failli l'être il est ingénieur et quand on a dit que j'étais ingénieur elle a dit bon ben ça ira ouais bon mais donc votre vrai quartier c'est le quinzième c'est le quinzième oui et on d'ailleurs on regrette toujours le quinzième et ensuite vous êtes passés du quinzième à Vincennes voilà c'est ç- ah l- place Gambetta non non non place Gambetta le vingtième et pourquoi alors puisque vous aimiez votre cher quinzième et ben oui mais on voulait qu'est-ce qu'on voulait on voulait de la place parce que oui non parce que le quinzième c'était un un immeuble bourgeois deuxième étage s- je sais pas si tu vois ce que c'est si je v- moins de lumière pas de lumière on voulait quelque chose d- des couloirs donc c'était pas très fonctionnel ce qui est connu dans ces i- immeubles là et puis les garçons ils étaient tous dans la de les deux dans la même pièce ils commencaient à être grands ils avaient besoin d'un peu plus grand donc à ce moment et puis moi j'avais envie d'une maison mais une maison à Paris voilà et on l'a trouvée ils avaient raison de prendre dans l'appartement bourgeois fondamentalement oui parce que ça nous a permis encore de faire un saut on est passé de ça on a emprunté de l'argent donc une maison à Gambetta à Gambetta et à ce moment là c'est pareil hein à part deux ou trois parce que tu sais la maison était je sais pas si tu t- sais il y a une grande m- un grand immeuble à cinq six étages devant il y a une p- une petite courette une plus grande courette il y avait un portail et s- il y a notre jardin et notre maison donc on est séparé de l'immeuble donc en fait euh s- et séparé même de la place Gambetta qui avait du bruit parce que tu es vraiment s- ça donnait sur la place sur la place Gambetta sur la place Gambetta côté mairie côté en face de la mairie en face de la mairie juste en face en face il y a le il y a un grand une grande pharmacie je sais pas si tu vois et juste à côté de la grande pharmacie et alors c'est pareil le vie de quartier pas tellement on connaissait deux trois euh locataires enfin propriétaires de la maison parce qu'on les voyait pas souvent Albert les connaissait plus parce qu'il commençait à être professeur du syn- non non moi je les connaissais parce que j'étais président du syndic tout de même président du syndic ça veut dire qu'on prend des responsabilités dans une communauté qui vous reconnait comme euh compétent euh c'est important d'être euh tout à fait et j'ai été oui oui puisque même euh il y avait un notaire qui habitait dans l'immeuble principal et lorsque je suis parti euh il a dit ben avec sa femme d'ailleurs qui était notaire il a dit ben dis donc depuis que vous êtes partis c'est un de ces bazars et puis euh c'est toujours notre notaire d'ailleurs mais en même temps vous avez des relations plutôt distantes avec les gens de XX non non parce que moi j'avais mes copains de promo et on a fait un petit groupe on était quatre cinq et on s'est on même maintenant on est encore en contact sur tout Paris s- non de l'école de l'école c'est pas ça ma question j'essayais de voir si vous vous sentiez du quartier ah non sur tout Paris d'un quartier et jusqu'à présent j'ai envie de dire pas tant que ça non pas tant que ça non non non non non non parisiens peut- à à la si à place Gambetta quand même parisiens oui oui on était on était un peu plus ouverts non moi je trouve que c'est à Vincennes qu'on est vraiment qu'on est pas à Paris alors à Vincennes oui alors là on fait vraiment partie de du qu- de Vincennes et alors pourquoi vous faites vraiment partie de Vincennes parce que on connait tout le monde parce que en quand on va faire des courses et pourquoi vous connaissez tout le monde à Vincennes tout niveau parce que mais je veux dire parce que d'abord les acti- ben je suis toujours président de de du syndic donc déjà ça m'a ouvert le le l- tous les gens me connaissaient et vas-y vas-y parce que toutes les activités dans Paris c'était éloigné alors qu'à Vincennes on fait je fais le bridge à Vincennes je fais la petite randonnée à Vincennes je fais la le Divan Littéraire à Vincennes tout c'était à Vincennes donc automatiquement je les retrouve c'est ça trois groupes pour toi hein euh donc automatiquement quand on sort on va faire des courses on d- on r- r- rencontre automatiquement quelqu'un des trois groupes alors que à Paris c'est pas possible non c'est vrai euh donc finalement on pourrait dire s'il y a un quartier j'ai envie de dire Paris mais tu vas peut-être me répondre non Vincennes Paris Vincennes c'est presque Paris hein Vincennes oui mais c'est pas Paris c'est presque Paris ou c'est pas Paris comment il y a un esprit de Vincennes tu dis ah oui il y a un esprit de Vincennes ah oui oui c'est ça c'est et justement et c'est quoi l'esprit de Vincennes euh la proximité ben l'esprit de Vincennes c'est euh beaucoup plus petit et et très souvent quand on va faire des courses ou tout ça on connait quelqu'un parce que toutes les activités sont regroupées dans Vincennes alors que quand tu habites Paris tu vas faire du yoga dans le quatorzième et tu vas faire euh tu vas à la librairie qui se trouve euh je sais pas dans le dans le douzième tu tu changes c'est pas regroupé dans dans la place la de la Nation si tu veux tu as pas tout ce que tu t'intéresses place de la Nation et alentours c'est un peu partout alors que Vincennes c'est c'est tout par à côté je crois que c'est ça est-ce qu'il y a des habitants typiques de Vincennes pour vous oui s- c'est des gens plutôt aisés et et qui sont depuis longtemps et qui sont là depuis très longtemps oui oui tout à fait plusieurs générations oui presque oui oui oui oui oui ah oui oui oui il y a un oui oui ce qui est assez rare effectivement qui est assez rare voilà exactement oui c'est vrai et ceux qui habitent maintenant là chez nous enfin dans dans l'immeuble c'est des gens qui habitaient pas loin à Vincennes et qui sont venus là parce que c'est un immeuble euh mais ils habitaient déjà Vincennes oui oui ils habitaient déjà Vincennes et les parents habitaient Vincennes euh et les limites comment vous euh oui comme comme ça s'appelle plus Vincennes ça correspond pour vous le quartier votre quartier tu l- maintenant on se sent bien XX euh mais c'est quoi les limites qu'est-ce que tu appelles les limites qu'est-ce qui fait frontière ah ben la frontière c'est c'est c'est mmh ah ça s'appelle euh la rue rue Montreuil c'est Montreuil la limite c'est Montreuil et on va pas du côté de Montreuil parce que et Nogent et Nogent de l'autre côté oui mais Nogent c'est sympathique re- relativement Montreuil ça l'est plus voilà ça l'est plus parce que il y a il y a il y a il y a d'autres euh il y a d'autres euh p- niveaux de population à Vincennes on se c'est vrai qu'on se sent bien chez nous et Vincennes c'est c'est tout ce qui correspond à la ville de Vincennes ou c'est votre coin vos services c'est plus c'est ce qu'on appelle euh le quar- le quartier euh magique comment on appelle ça quartier magique oui oui oui il y a un truc se- c'est pas quartier qu'ils disent le il y a un mot qui dit m- magique c'est c'est tu vois c'est très non je vois pas raconte c'est quoi ben il y a i- il y a nan mais attends i- il y a la mairie il y a euh c'est entre l'avenue de Fontenay et la rue de Paris euh de part et d'autre et c'est quartier le quartier magique ça s'appelle et est ouest le carré magique oui est euh euh ça s- euh c'est nord-sud mais après ça va jusqu'au périphérique non ah non non non non à- d'où on habite il y a le parc de de Vincennes euh et donc quand on sort on va la- on on va dans le parc voilà le parc Floral c'est c'est c'est ça va jusque là le parc Floral le château le château la mairie euh la police euh tu vois oui la police oui euh la rue de Fontenay oui quand même la rue de Fontenay est importante la euh euh le bois de Vincennes euh c'est ce quartier mais ça va pas tout en haut parce que c'est vrai il y a il y a il y a des rues qui s'appellent euh rue de France et qui poursuit la rue de Fontenay rue de France qui va assez loin on connaît très peu enfin on connaît mais enfin moins euh et ça correspond à vos activités c'est ça hein c'est voisin du quartier voilà tout où se trouvent nos activités exactement je vais au bridge je vais chez le boucher exactement exactement je connais tout le monde alors ce qu'il faut peut-être dire c'est que moi j'ai été euh mis en pré-retraite euh parce que les allemands venaient d'acheter la société et et j'étais assez content de ne pas partir parce que c'était dirigé par des allemands et donc on m'a mis en pré-retraite à cinquante cinq ans euh et euh à cinquante cinq ans ben je me suis dis euh je peux pas ne rien faire comme j'étais toujours en avion j'étais responsable des pays d'amérique latine et des des pays nordiques donc euh je voulais faire quelque chose et à ce moment là j'ai trouvé quelqu'un qui m'a dit euh qui était prof de d'économie à à Caen président qui était président non il était pas président il était prof d'éco mais si- qui avait qui avait comment dirais-je u- u- une euh une formation pour que les gens terminaient leur leur leur maîtrise en é- en sciences économiques non il était pas recteur quand il a été en Martinique il était pas recteur mais non il était pas recteur mais il a failli l'être bon et donc euh j'ai travaillé pour lui pendant alors pour le pour la fac de Caen pendant quatre ans et ce que j'avais comme responsabilité c'est d- de d'apprendre aux aux élèves de de de maîtrise en particulier l'intérêt du du curriculum vitae parce que les les gens qui ont fait la fac en général ils savent pas ils croient que parce qu'ils sortent de la fac on v- ils vont trouver du boulot enfin c'était comme ça à l'époque maintenant je sais pas si c'est pareil non maintenant on depuis la maternelle on dit aux gens qu'il faut faire des curriculum vitae mais mais quand quand j'ai parlé de CV là-bas ils savaient pas ils disaient mais à quoi ça sert d'accord donc au fond ton rôle était d'aider à l'insertion professionnelle des gens donc j'ai fait j- voilà alors j'ai fait voilà c'est ça alors j'ai fait des des ce qu'on peut appeler des conférences avec un petit c sur sur l'intérêt des des des curriculum vitae et j'avais entre autres missions de leur trouver du travail ch- dans les sociétés que je connaissais des grandes sociétés à Paris donc j- oui et tu étais une perle rare parce que tu sais euh c'est c'est rare justement que il y ait des gens qui aient cette double casquette euh enfin maintenant ça se développe un peu plus maintenant ça se développe plus peut-êt- peut-être mieux maintenant oui oui et donc j'ai j'ai trouvé des gens j'ai j'ai mis des gens dans des des euh par exemple euh comment s'appelait là euh des grosses boîtes de de d'autoroute si tu veux des choses comme ça j- et l'O- l'O- l'Oréal l'Or- l'Oréal ils ont pas voulu i- ils préféraient avoir des gens des grandes écoles la fac ils connaissent pas ils voulaient pas connaître oui mais ça ça a rien à voir avec les quartiers hein non non non mais non mais nan mais c'est le boulot non mais bon c'est le boulot c'est intéressant hein oui donc pendant et alors j'avais dernier j'étais chargé de mission donc à la fac et la la dernière mission c'était de étendre le diplôme bi-national de la fac de Caen avec euh l'Irlande et euh on m'a demandé comme je parlais espagnol de le faire avec l'Espagne et donc pendant presque trois ans j'ai travaillé allé à Madrid prenais des contacts avec les gens avec les bon et puis on a monté un truc qui commençait à bien tourner et au moment où on devait s- ils devaient signer les les accords euh il y a un ponte de Madrid qui a dit mais attendez pourquoi Caen pourquoi pas Paris et tout s'est écroulé voilà il y a pas eu de suite il voulait il voulait Paris il voulait un un diplôme bi-national il voulait pas Caen malheureusement tout s'est arrêté moi j'ai continué encore un petit peu et puis pourquoi j'ai lâché la fac de Caen parce que au début mon mon ami me poussait les gens à ce que je sois payé de mes déplacements pas pas de- pas donner rien pas rien du tout mais les déplacements alors au début c'était un mois après c'est devenu deux mois après c'est devenu trois mois alors il m'a dit mais tu sais pas comment c'est c'est très compliqué chez nous pour avoir la paupérisation de la fac euh tu as connu tu as connu s- c'est c'est incroyablement compliqué et au bout de quatre ans euh j'ai dit bon ben tant pis puisque ça ça marche pas bien de ce côté là j'arrête voilà et alors après j'ai pris le le le le relais avec Denise qui travaillait à l'hôpital et euh je suis tombé sur un médecin américain qui travaillait avec Denise et qui m'a dit mais je comprends pas pourquoi elle elle est avec son crayon et ses trucs il faut mettre ça sur ordinateur et c'est comme ça que je me suis dé- j'ai démarré de avec un SE/30 de d'Apple euh j'ai commencé à faire des logiciels pour euh pour Denise et puis après j'en ai fait d'autres pour euh Olivier euh euh et puis euh des des kinés enfin bon j'en ai fait quelques uns et et et puis euh après j'ai fait la l'ébénisterie là ja- j'ai j'ai XX doucement ça c'est une nouvelle carrière voilà j'ai fait de l'ébénisterie pendant plusieurs années tu as vu les meubles un peu chez nous je sais pas tu te souviens et et puis voilà bon ben en gros c'est ça quoi mmh mmh pour revenir à à votre rapport à Paris euh mmh vous en avez une utilisation culturelle euh oui ben c'est à dire qu'on on plus qu'à Vincennes Vincennes c'est quotidien puis Paris ben c'est à dire qu'on allait ch- voilà c'est ça on allait à on allait à à la Pleyel on était inscrits à à tous les musées et caetera oui oui oui oui c'est ça on était inscrits à Pleyel on allait à tous les musées oui oui ça nan nan nan nan mais on vivait quand même beaucoup dans Paris ouais oui puis les enfants allaient au lycée à à B- à Pasteur là Buffon c'était Buffon dans le quinzième voilà quand on était dans le quinzième et euh que- quelles sont les grandes divisions de Paris euh pour vous euh je p- je peux expliquer euh par exemple ma tante voilà fonctionne sur euh rive gauche rive euh rive droite et ben écoute pour le le le plaisir c'est rive gauche mais pour euh l'habitation c'était rive droite un peu si tu veux sauf dans l- sauf le quinzième sauf le quinzième mais c'est vrai que la rive gauche on se sent mieux mais euh j'ai des amis qui sont fonctionnent plutôt sur l'opposition ouest et et est et vous qu'est-ce qui est le plus saillant nan vous êtes restés on est on n- oui euh quand vous pensez Paris plutôt nous nous s- c'est oui t- tu vois Paris c'est ça nous c'est cette partie là pas celle là ap- et ben alors c'est justement est-ouest ça nan c'est sud-est sud-est sud-est oui et justement maintenant tous n- mes enfants mes petits-enfants sont à l'ouest et ça nous gêne ben c'est-à-dire tant que j'avais la voiture ouais oui parce que Alexandra est à X est à Boulogne Olivier est à Meudon tu vois c'est c'est oui c'est c'est et même ma s- et même ma soeur mmh ah oui tout toute la famille s'en va à l'ouest qui habitait dans le dix-neuvième elle est aussi à Saint-Cloud donc ils sont complètement déportés vers l'ouest et il y a des raisons c'est le hasard ou ils préféraient s'en aller à l'ouest à cause par exemple euh non ta soeur c'est c'est c'est une histoire de circonstances ma soeur c'est une histoire de circonstances Olivier c'est il cherchait un cabinet il a trouvé dans le quinzième alors il s'est a- il a fait l'appartement euh pas loin et la petite Alexandra elle a cherché partout et puis elle a trouvé que c'était quand même mieux d'être près de ses p- de ses parents quand elle aura un bébé ah j'avais pas du tout pensé que c'était d'accord mmh mais c'est vrai que nous on est plus euh est quand même parce que regarde genre de on est venu on est nés dans le dixième toi tu es né dans le dix-huitième on a habité dans le dix-neuvième après bien sûr on a été dans le quinzième et Fresnes et après on est retourné le vingtième et Vincennes c'est ça c'est pour ça que je vous demandais si vous étiez est ou mais c'est s- mais c'est pas un choix dé- c'est pas un choix délibéré et puis ça ne donne pas lieu à une identification comme parisien de l'est parce que si on avait trouvé dans le quinzième un appartement avec une terrasse comme je le voulais et qui soit dans l- ça serait le quinzième mmh parce que v- il vous reste un regret du quinzième et qu'est-ce qu'il a de si bien ce quinzième je sais pas c'est peut-être parce que c'est la première fois qu'on était dans un quartier bien si tu veux avec des commerçants mais si quand même oui oui nan mais d'accord bien avant on habitait dans le dix-neuvième rue Georges Lardennois après on a été à Fresnes hein euh oui par rapport à Fresnes c'était bien à Fresnes euh d'un seul coup on est dans Paris et le quinzième un bon quartier bref vous n'êtes pas euh comme les touristes euh férus de quartiers genre la Goutte d'Or euh Belleville comme quartier idéal euh pas du tout pas du tout non pas spécialement on connaît mais pas spécialement c'est plutôt un peu sale plutôt euh nan mais c'est vrai qu'il y a il y avait une communauté j- oui nan mais il y avait une communauté juive importante oui à Belleville entre autres dans l- dans dans ces quartiers là à Belleville et et ils ont été progressivement remplacés par les chinois quand on était petits quand j'étais plus petite qu'on habitait à la rue Tesson mon père av- il y avait c'était à côté de Belleville et ça mon père tous les dimanches allait à Belleville achetait son son XX son hareng son dans les dans les boutiques euh de Belleville c'est sûr nan mais nous on n'a on on n'a rien fait par là nan nan nan nous on n'était pas se- s- c'est l'occasion enfin si tu veux mais c'est vrai que le quinzième pour nous est resté un un quartier qui nous plaisait ben ça nous oui c'est en fait euh qu'est-ce qui alors s- c'est compliqué de formuler bien ma question euh il y a d'une part l'héritage culturel culinaire euh gréco-polonais et puis il y a la blanquette de veau euh et le petit salé ou je ne sais pas du bon français et puis il y a la mondialisation les sushis et je sais pas quoi euh ça vous vous situez comment là-dedans point de vue culinaire c'est multi multi-face depuis toujours euh non parce que je ne savais pas quand j- quand je me suis mariée je savais rien faire de toutes manières mais chez toi on mangeait polonais chez mes parents on mangeait la carpe farcie polonais et français c'était polonais et français on mangeait de la viande on mangeait des biftecks si tu veux mais on mangeait de la carpe farcie on mangeait des des oignons avec du foie on mangeait euh du bouillon on mangeait des trucs comme ça chez mes parents oui et chez ses parents on mangeait des trucs grecs au- au- autre chose oui grec turc grec et turc mais mes mes parents euh de la feta euh du tarama voilà c'est ça des des comment ça s'appellait des kiftes oui des böreks des böreks euh voilà c'est ça alors ça c'était puis alors des tartes euh tu vois aux poireaux au feta euh ah je vois maintenant d'où viennent tes merveilleuses recettes c'est Albert qui dit mais comme ma maman faisait oui ça vient de sa mère mais oui comme XXX comme mais parce comme chez mes ma parents c'était pas terrible hein la cuisine polonaise on sait bien qu'elle est pas terrible donc j'ai- c'est ce que je pense quand je me souviens de ma propre XX donc c'est pour ça que j'ai pris des recettes de sa mère c'est plutôt euh le côté grec que tu fais d'accord donc tu as incorporé une partie de la cuisine orientale enfin moyen orientale et puis parce que je fais du café turc tu vois comme ses parents du tarama oui f- oui sau- sauf une chose les grecs ne savaient pas faire le bifteck comme il fallait c'est à dire c'était cuit c- re-cuit c'était horrible et et j'ai j'ai commencé à aimer la viande grâce à Denise parce que elle il lui fallait un bifteck c'est terrible moi je fais une épaule euh qui qui cuit longtemps longtemps alors que ça va être cuit et re-cuit c'est pas de la viande rouge c'est pas grave c'est pas gr- t'inquiète pas euh mmh qu'est-ce que vous pensez du renouvellement de population immigration migration ben alors là c'est et est-ce qu'il vous touche d'ailleurs X je vais v- te dire nous on vient des des migrés donc on peut pas les rejeter mais n'empêche que effectivement on trouve que trop c'est trop tu vois c'est c'est c'est ambivalent absolument ambivalent parce que je ne peux pas dire qu'on veut pas d'immigrés c'est pas possible on est des immigrés mais d'un autre côté c'est vrai que pff c'est pas facile à vivre ils n'ont pas les mêmes méthodes la religion alors là ça me s- je supporte pas hein tu sais bien les femmes voilées ça c'est insupportable dé- déjà tu r- tu n'aimes pas la religion juive alors là c'est je n'aime déjà pas la religion juive puis non puis l- les ré- les je parle pas de ces immigrés là mais déjà les autres les immigrés d'avant qui venaient d'Afrique du Nord c'est des gens qui sont qui qui qu- qui sont trop expansifs qui parlent trop qui sont c'est nous on est tu sais en Po- je suis polonais quoi on est très très discret on a peur c'est parce qu'on a peur je pense que c'est pour ça mais jamais on se permet de parler par exemple mes parents parlaient yiddish mais ils se cachaient quand ils parlaient yiddish sa mère ça je me souviens tiens c'était truc quand ils habitaient rue Turgot ils avaient la cuisine qui était euh à à l'entrée parce que la cuisine était toute petite alors ils avaient fait une table ronde à l'entrée et quand on parlait normalement sa mère disait chut taisez-vous les les les voisins peuvent entendre oui mais ça c'est la c'est l'empreinte de la guerre hein elle elle était traumatisée hein alors quand on voit les immigrés ils se permettent ils sont pas comme ça ils ont b- b- bo- je sais pas si il connait le mot chutzpah tu connais pas ils ont du toupet culot oui du culot et il y a un mot en yiddish c'est chutzpah euh tu le dirais de tous ben tous ceux qui viennent de du du surtout hein je maintenant les syriens les j- libanais non c'est différent c'est autre chose ah non on toute une vie non mais c'est passionnant moi j'écoute deux vies en plus euh une vie de quatre-vingt-six ans tu te rends compte vous avez gardé euh le ladino le yiddish alors moi j'ai j'ai eu un gros problème avec le ladino c'est quand j'ai j'ai été euh responsable de beaucoup de pays d'Amérique latine c'était l'espagnol et c'est très embêtant parce que j'ai des mots de ladino qui venaient avant ceux d'Espagne et il a fallu que je me réfrenne de penser ladino pour pouvoir travailler sur place et donc le ladino a un peu reculé parce que tu n'as pas d'occasion alors que mes parents parlaient ladino normalement à la maison donc évidemment nous on on répondait pas en ladino d'ailleurs je me souviens on répon- on écoutait on on répondait en français mais on répondait pas en ladino et et j'ai eu ce problème là donc euh après bon ben pour le pour les pays scandinaves et nordiques là c'était plutôt l'anglais donc il n'y avait trop de problèmes quant à moi pardon et ce qui mmh nan ce qu'il faut dire aussi c'est que en Amérique latine quand on fait des affaires très souvent les gens qui sont euh qui ont la responsabilité d- dans des grands pays comme le Mexique et tout ça ils voulaient que ça se passe en anglais ils voulaient pas que ça soit en espagnol c'était très curieux l'espagnol c'était après pour boire un coup voilà c'est un peu ça et c'est important oui tout à fait mais qu- quand on avait euh des des des accords de plusieurs millions sur des des des des comment dirais-je des systèmes qui permettaient d'arroser automatiquement les les tomates par exemple pour donner un exemple arroser les tomates et le euh euh il y a un français qui avait déposé un brevet il a il avait une p- une espèce de petite euh de goutte à goutte nan ouais en fait oui f- mais i- i- il donnait l'eau s- quand c'est euh quand c'était la peine autr- autrement dit quand les plantes en avaient besoin donc j- eu euh une euh un accord de plusieurs millions avec euh c'était la c'était attends chez qui on a été tu sais euh quand je t'avais amené je m'en rappelle plus j'ai plus idée au Guatemala nan nan nan c'était pas le Guatemala Equateur Equateur donc ça s- c'est ça se présentait bien on a eu donc une grande réception le jour où on a signé tout ça et quelques semaines après on apprend comme par hasard que les américains avaient bloqué notre truc pour vendre le leur bloqué ordonné ordonné aux gens parce que ils é- vous savez l'Amérique là-bas c'est c'est la première hein il n'y a pas l'Europe ne ne jou- les allemands peut-être mais l'Europe on connait pas et donc on s'est fait sucrer on s'est fait sucrer l'affaire comme ça en quelques semaines euh le gars du il s'est excusé bon évidemment on n'a rien payé de pénalités pa- on pouvait leur faire payer quelquechose on n'a pas voulu parce qu'après tu te supprimes le les clients mais voilà c'était c'était une petite anecdote comme ça quoi euh vous avez encore des occasions de parler alors le yiddish tu tu tu XXX je je je oui je comprends quand quelqu'un parle yiddish je comprends ce qu'il dit mais tu entends encore des gens parler yiddish où pas beaucoup mais ça arrive ça arrive parce que j'ai une amie qui qui prend des leçons de yiddish alors elle euh elle par exemple quand elle me téléphone de temps en temps elle me donne des z- des des expressions en yiddish en me disant tu comprends je lui dis oui je crois je cr- celle-là je la comprends mais non c'est XX et et vos enfants rien du tout rien du tout rien du tout rien ils parlent anglais j'imagine ils parlent anglais voilà c'est ça bref ils parlent anglais ils parlent français ils parlent euh espagnol XXXX euh au début c'était un peu l'espagnol parce que moi je les avais poussé à faire de l'espagnol et ils avaient une bonne espagnole aussi XX et on avait une bonne espagnole en plus puis après c'était l'anglais qui a pris le dessus et c'est fini quoi ni ladino ni yiddish c'est fini ça avec un regret ou pas ben tu sais le yi- nan un regret nan mais c'est vrai que le yiddish euh c'est il y a beaucoup d'humour dans les dans les phrases yiddish et c'est dommage mais bon c'est comme ça hein euh qu'est-ce que donc on a parlé de euh de de mondialisation mais on a pas parlé des changements dans le commerce qui ont euh est-ce que est-ce que vous êtes fidèles aux petits commerçants du quartier oui et est-ce que vous allez dans des grandes surfaces ou des moyennes ou ça nous arrive mais ça nous arrive mais c'est pas la règle hein mais depuis qu'on est à Vincennes on y va moins parce que il y a beaucoup de petits commerçants c'est ça le problème mais il y a aussi j'ai vu juste à côté de chez vous par exemple un Franprix ou ah il y a il y a trois Franprix il y a deux Monoprix il y a oui oui oui il y a il y en a oui oui donc ça vous allez aussi j'imagine oui on y va on est chez le boucher on y va aussi mais oui on va chez le boucher chez le fromager on va chez le fromager ou on va au marché mmh vous allez au marché ah oui j'adore le marché oui oui oui tous les vendredis tous les dimanches on va au marché le marché sur l'Esplanade euh sur euh la rue de Fontenay ah oui d'accord enfin là où tu as acheté tes chaussures oui les sur le le parvis où il y a l'église c'est ça oui oui ça le les petits commerçants oui mais bon l'épicerie tout ça c'est c'est plus faci- on trouve plus d'ailleurs dans à à part les les les Monoprix les épiceries on trouve ce que certains appellent mon petit épicier arabe qui est ouvert jusqu'à oui oui mais ça on y a- quand on travaille on y va parce que ça reste tard le soir mais nous on travaille plus donc on peut y aller la journée oui nous on y va jamais enfin c'est vraiment si si c'est à la dernière minute euh c'est de moins en moins parce que maintenant il y a d'autres euh d'autres magasins qui ouvrent le dimanche donc parfois quand euh le dimanche on avait besoin au dernier moment d'un truc évidemment on allait là oui c'est vrai c'est fini ça oui est-ce que euh aussi est-ce que vous êtes touchés par les problèmes économiques ah ben oui bien sûr vous ah nous personnellement non non enfin on n'est pas touchés enfin je veux dire euh on considère que que que il y en a d'autres qui sont pires que nous qui ont pl- et que nous on est pas si mal lotis en fin de compte nan on est plutôt bien même je veux dire on fait partie quand même on a eu une diminution de nos salaires ça c'est sûr mais bon on on ça va on peut vivre nan mais ce qui s'est passé c'est que not- notre appartement nous appartient on n'a plus d'emprunt en court depuis longtemps et donc même si nos res- nos trucs sont sont pas très élevés euh on vit normalement même on arrive à aider notre fils qui a des gros problèmes donc c'est vos proches qui sont fauchés un de mes fils mon fils Nicolas il est dans la merde oui oui tout à fait Nicolas euh a a beaucoup de soucis euh il est il est mmh comment on dit déjà il est ah son son métier c'est quoi ingénieur du son il est ingénieur du son mais il est i- il est freelance il est freelance voilà donc il a des des salaires comme ça ah oui il gagne très peu et par moment il y arrive pas il y arrive pas pour ne pas dire beaucoup et il a et l- l- son appartement c'est nous qui av- avec Frédérique qui l'avons payé parce qu'il pouvait pas et oui mais nous personnellement non mais ça c'est aussi le changement de technologie peut-être c'est à dire que maintenant c'est plus facile et on prend moins de s- c'est pas pou- c'est pas une question de technologie c'est qu'une question d'argent parce que avant ils prenaient un ingénieur du son pour toutes les tout ce qu'il y a à la télé maintenant ça coûte trop cher donc ils mettent une euh le micro au bout de la de la caméra le micro au bout de la la caméra et c'est très mauvais je sais pas si vous avez remarqué dans les les films là à la télé souvent on comprend pas grand chose et c'est parce que il y a pas il y a et ben c'est c'est pour ça nous on on regarde pas assez la télé pour XXX ah oui nan mais c'est Nicolas qui nous a dit si vous avez des problèmes d'audition c'est à cause de ça le le micro au bout de la caméra ça s- c'est c'est pas c'est c'est c'est pas aussi bon que s'il y avait un ingénieur du son c'est pas vraiment du boulot alors par contre il est appelé quand il y a des conditions spéciales dans la rue dans les trucs où là il faut faire plus attention à ce que l'on fait alors là on l'appelle oui mais donc il gagne pas sa vie quoi mais maintenant il est on l'appelle de moins en moins parce que les gens font des économies ils ferment tout les robinets enfin voilà donc euh bon on l'ai- on l- on l'aide donc vous avez et c'est un gros souci ça c'est un très gros souci oui c'est un gros souci c'est un très gros souci et et qu- euh sinon dans le quartier les problèmes économiques vous les sentez il y a des commerces qui ferment il y a des non c'est des i- ils ont l'air assez aisés v- euh à Vincennes hein franchement euh oui enfin d- en tout cas les tous les les voisins qu'on a dans l'immeuble euh ils ont ils n'ont pas de problèmes hein euh pas du tout on voit bien hein maintenant il doit y avoir des pauvres aussi hein mais euh on les voit pas tellement il y a pas tellement de mendiants d'ailleurs il y en a toujours le même alors là c'est un chronique ouais il y en a pas beaucoup c'est vrai il a plus de dix ans il est mendiant il pense qu'il y a plus d'argent à gagner dans Paris j'imagine ben sûrement parce que mais celui-là il est toujours au même endroit il est connu on lui dit bonjour on dit comment ça va aujourd'hui ch- ch- je sais pas comment il fait parce que il est quand il fait froid ou il fait très chaud il est toujours dehors il est assis sur son truc je sais pas com- moi je serais mort de- depuis longtemps hein quand il fait très froid et qu'il y a du vent il est dehors il est il attend ils sont relativement bien ri- enfin aisés les gens à Vincennes hein oui oui nan il y a pas pas trop de problèmes et est-ce que vous vous intéressez aux informations spécifiques sur le quartier et comment vous êtes au courant j'ai on a oui on a un journal tous les mois le Vincennes qui raconte tous tous tous les problèmes de Vincennes donc vous vous recevez oui ah moi je le lis je lis complètement oui complètement mais bon j- si j'avais été plus jeune je suis sûre que ils demandent des bénévoles pour faire telle et telle chose je l'aurais fait il y a dix ans quinze ans maintenant je peux plus je suis trop vieille mais euh oui avant je l'aurais fait ils demandent de s'occuper de la vie de de de Vincennes tu vois ça m'interro- ça m'aurait intéressé beaucoup aider des enfant à je sais plus quoi ou des vieux nan des vieux non j'aime pas les vieux mais c'est vrai que je à chaque fois que je vois tu vois il y a il y a et puis il y a souvent il y a par euh jour il y a telle et telle chose une conférence il y a un truc il y a un machin c'est sûr c'est très c'est très ça fait envie quoi ça me fait envie mais c'est plus c'est plus fini c'est fini pour moi si tu veux même les seniors je veux pas en faire partie alors euh tu vois les autres c'est l- c'est fini puis les seniors je veux pas bon pour quelqu'un qui fait pas grand chose je trouve que nous on a déjà l'impression qu'on court avec nos affaires de chorale et je vois que tu cours du bridge à promenade euh le bridge la LICRA euh Divan Littéraire les randonnées du jeudi matin mais bon c'est vrai j- je XX ça fait beaucoup hein quand même le yoga mais il est pas à Vincennes le yoga mais s- oui je faisais tout ça mais moi il faut que je fasse quelque chose et puis je suis obligée et j- il faut que j'aide je peux pas euh simplement faire des choses pour mon bon plaisir il faut que je sois utile alors j'ai laissé tomber mon association là pendant d- dix-huit ans et je me suis dis mais qu'est-ce que je vais faire pour aider alors j'ai trouvé la LICRA vous connaissez la LICRA mais j- je trouve que je suis pas très utile voilà alors ça me gêne un peu ils ont besoin de quoi mais enfin bon pff alors je i- j'étais contente la semaine dernière j'avais décidé de laisser tomber la LICRA puis la semaine dernière il y a eu une réunion et un des le président a proposé voilà à Saint-Maur-des-Fossés il y a une trois classes de de l'école de de de du lycée de Saint-Maur qui envoie les les jeunes à Auschwitz et il proposait qu'on prenne en charge cette histoire là pas du tout pour aller à Auschwitz bien sûr mais que après quand les jeunes revenaient d'Auschwitz leur proposer de faire un papier d'écrire que chacun écrive son é- ses émotions ce qu'il en pense tout ça que nous on fo- on formerait un un un jury on ferait des diplômes on c- récompenserait les meilleurs tu vois et ça ça m'a plu et ils ont demandé qui veut s'en occuper moi j'ai levé le doigt bien sûr et alors on devait se réunir jeudi pour parler de ça et c'est annulé bon alors tu vois j- je sais pas bah c'est pas grave c'est c'est c'est bon mais il f- j'ai besoin d'être utile oui et cette idée aussi des des gens qui témoignent de ce que a été la guerre ça tu ne l'a jamais fait tu ne te confies pas beaucoup je l'ai fait pendant une période j'ai été à la mémorial de la Shoah mais bon ça ça va ras-le-bol enfin je peux plus maintenant je peux plus j'en ai trop là je suis saturée mais n'empêche que j- quand on regarde des livres que j'achète ou les livres que j'ai à la bibliothè- à la lim- dans ma bibliothèque c'est toujours la guerre et quand on se on se rencontre avec des amis juifs de quoi on parle de la guerre il y a rien à faire il y a rien à faire c'est ce que je me dis c'est pas possible quand même il faut qu'on ai- et tes enfants ah ils sont très au courant de tout mais XX il y a une différence entre être au courant et être euh envahit par euh enfin envahit est un mot trop fort oui nan mais euh Nicolas euh nan hein pas euh mais mais s- ça ça a moins d'incidences beaucoup moins d'incidences heureusement oui mais enfin n'empêche que quand ils étaient plus jeunes euh ils faisaient partie d'un mouvement de jeunesse juive hein ils allaient donc au en camp en truc comme ça parmis les juifs hein mais non mais ça c'était un peu votre choix oui tout à fait oui oui tout à fait mais ça a pas pris ça a pas pris du tout ah c'était nous qui décidait oui oui nan je crois que maintenant ils ont euh nan mais n'empêche que quand ils évoluent ils sont souvent parmis des amis qui sont juifs hein je regrette pas pas tous nan nan beaucoup beaucoup vous vous avez quand même aussi ce groupe euh de marcheurs de randonneurs mais qui n'a rien à voir avec les juifs justement on a euh on a ouvert oui oui absolument oui oui qui était euh un groupe professionnel au départ oui à euh à l'hôpital j'ai connu Catherine à l'hôpital à l'hôpital Lariboisière oui et puis c'est pareil euh euh les randonnées dans la fôret de Font- de de de Vincennes il y a pas de juifs hein le yoga il y a pas de juifs euh la LICRA oui la LICRA oui qu'est-ce qu'il y a d'autre le bridge il y en a beaucoup mais bon mais il y a de tout il y a de tout nan nan on est ouvert à tous euh je trouve qu'il y a des gens très int- très intéressants euh quelque soit leur euh c'est ça parce que dans notre entretien euh vous avez plutôt évoqué euh le destin tragique des juifs et le fil que ça con- constitue jusqu'à aujourd'hui dans votre vie et moi je vous ai connu dans un cadre euh tout à fait différent avec une bande de tout à fait différent oui tout à fait différent oui oui oui de de cathos euh non enf- pas cathos mais enfin enfin cathos il doit pas y en avoir beaucoup mais il y en a quelques uns oui effectivement oh oui il y en a quelques uns oui oui nan mais c'est vrai c'est vrai mais ben si et ces pauvres gens là qui sont morts et ex-communistes ou communistes ou euh oui communistes euh oui athées ils sont la plupart sont athées oui mais enfin bon euh quand m- il y en a quand même des cathos euh Elisabeth elle est ca- elle est catho mais euh c'est vrai c'est vrai mais je je on peut justement on a esprit large on va peut-être s'arrêter là à moins à moins que vous ayez envie de nan mois je un autre point en fait on a plus parlé de vie que de quartier ben oui parce que c'est vrai qu'on s'est pas te- on s'est pas tellement intégrés dans les quartiers exactement à part Vincennes on s'est pas intégrés alors si il y a quand même une nuance euh à partir de ma ma promotion j'ai gardé beaucoup de contacts avec des gens qui sont pas juifs du tout et on en a mais pas du quartier ah nan pas du quartier non mais on on les fréquente ils ont des amis et et voilà donc euh c'est ouvert aussi de ce côté là et oui c'est très ouvert mais pas pas de quartier tu as raison non vous ne donnez pas du tout l- euh l'impression de gens repliés sur eux-mêmes et j'étais euh frappée par mais s- c'est peut-être parce que c'est un r- une histoire de vie c'est un récapitulatif que la cohérence euh encore une fois j'ai envie de dire tragique funeste de vos vies c'est quand même euh ça nous poursuivra toujours ça jusqu'à la fin jusqu'à la fin mais c'est vrai que la vie de quartier non on en n'a pas eu on en n'a pas eu ce ce dont je n'ai pas parlé c'est toute la famille qu'on avait qui était restée en Grèce parce que mes parents sont partis en France pour les raisons que j'ai évoquées mais toute no- la famille de m- presque une quarantaine de de personnes ont été déportées tuées et tout quoi il n'y a plus personne euh parce que je sais pas si tu connais l'histoire du rabbin de Salonique il y a eu un livre d'écrit ce rabbin de Salonique il avait une euh une euh formation ch- ch- il était autrichien au départ il avait une formation allemande et il a appris les choses comme les allemands le font c'est à dire que quand les allemands sont arrivés à Salonique ils ont dit il faut me donner l'adresse de tout le monde ce qu'ils font il faut une liste et tout ça et et cet imbécile il a tout fait comme ça et et le patrimoine il a obéit tout le monde a été déporté et tout le monde a été pris à cause de ça ils sont partis lui il est parti un petit peu après mais finalement quand même il est mort d'un typhus à à XX mais voilà ce qui s'est passé à Salonique donc si tu veux nous moi j'ai plus de n- de famille du tout là-bas et c'est et alors que à Athènes il y avait un un autre euh rabbin qui lui quand il a su il a dit aux gens fichez le camp oui et là il y en a très peu qui sont partis de Salonique en écoutant le ah ouais ah ouais a- a- ceux qui ont été à Athènes ils s'en sont sortis et puis il y en a quelques uns qui ont fichu le camp dans les montagnes et qu'on- qui n'ont pas été attrapés mais la la la majorité c'est-à-dire euh presque soixante soixante mille euh personnes ont été ont été déportées à cause de ce rabbin et puis c'est comme un trou béant enfin quand on se retourne sur euh le passé et qu'il y a personne ah oui ah oui ben on a plus p- ouai ouais ouais grand-mère grand-père cousins cousines pff on sait pas ce que c'est nous c'est les descendants c'est pas les ascendants heureusement ils sont là ils sont beaux ils sont sympas on va s'arrêter là merci beaucoup ben dis donc tu vas faire un tri parce que ça fait euh je vais surtout essayer de me souvenir de ce que je dis tu tu essaies de voir si ça s'est bien enregistré peut-être je vais surtout euh save je cherche où est écrit save il faut sauvegarder peut-être nan oui en XX en mettant save je oh oui on le trouve dans menu non non non ouais où est-ce qu'on le trouve déjà sauvegarder oui oui dans menu normalement dans menu nan euh il faut que je XX je me souviens de rien maintenant select peut-être select ah attends qu'est-ce qu'il se passe là je l'ai arrêté de toute façon hein