non mais attends c'est obscur
ma moto c'est moi
ma moto c'est moi
le macaron c'est moi
le sucrier c'est moi
si j'aime ce sucrier
je je peux m'identifier au sucrier
je peux m'identifier aux choses que je vois
et c'est la meilleure chose je trouve
pour les apprécier
je je suis dans les couleurs de de de des tableaux de
Mira
je suis je suis
je suis presque le tableau de de
Mira
je suis dans cet univers-là
et quand je suis quand je j'ai relu là
Crime et châtiment
de de
Dostoïevski
je me suis dit mais mais vraiment ça m'a construit je je suis là-dedans quoi
mm mm
voilà
donc le choix des noms c'est important
le cho- oui même si on me les donne
donc après y a des tout un tout un travail inconscient
qui me dépasse et qui nous
mais
dépasse
on est tous au fond on habite nos langues comme ça non
mm oui
chaque mot est chargé de
de ce qu'on a entendu
dire avec ce mot de ce qu'on a dit
de
j'ai donné un prénom secret à mes enfants
à l'indienne parce que quand j'étais en à l'école primaire j'avais
j'avais un prof qui nous racontait des histoires indiennes
la mythologie indienne l'homme médecine et cetera et et donc y a y a un prénom que c'est pas un prénom secret mais c'est
un prénom que le le le le père de famille donne au moment de la naissance quand il voit un évènement
l'évènement qui le qui lui parle
il voit un petit nuage
Petit nuage
Petite souris qui grimpe le long du mur
voilà c'est ça le prénom
mm joli
bon pour revenir
oui
à
des
ça c'était un essai
des choses
plus triviales
euh alors je sais que c'est tes parents qui sont arrivés dans ce quartier
oui
quand est-ce qu'ils sont venus
alors ils sont
tu sais
arrivés
en soixante-neuf
voilà après avoir vécu à
Boulogne
et encore auparavant
à
Paris
rue de la
Bûcherie
avant
Boulogne
avant
Boulogne
voilà là où ils avaient rencontré
Mira
exactement
voilà
et donc i- ils sont
ils sont venus là pourquoi
c'étaient les prix
c'était
ah bah tout simplement parce
la disponi-
qu'ils avaient fait faillite
parce que en fait mes parents faisaient de la peinture sur soie
le la peinture sur soie qui finançait des projets de construction de mon père et y avait un
en fait un projet im- important et immobilier
et qui a pas du tout fonctionné ils ont fait faillite ils sont
ça a bien sombré cette histoire-là donc ils ont dû quitter tout
et ce qu'ils avaient construit
on habitait une maison
à
Boulogne
et ils ont racheté quelque chose dans le quinzième arrondissement a- et à l'époque ce quartier
était tout à fait populaire voire
zone
un exemple
quand j'allais à l'école primaire non loin
j'avais quelques camarades de classe dont les parents étaient condamnés à mort
parce que il avait encore la peine de mort
quand on parle de
Saint-Denis
La Courneuve
c'était l'équivalent quoi
c'était les batailles entre élèves
ouais
de
de douze ans douze ans primaire un collège juste à côté
au couteau
voilà
d'accord
les les
donc
batailles à chaînes à vélo de les batailles de de des des gangs de de
Vanves
de
Malakoff
non loin
oui donc
quand tu lis des choses sur ces affreuses banlieues ça te fait rigoler parce que les classes dangereuses
c'était à
Paris
c'était
Paris
et tu as connu ça
oui oui j'ai enfin je j'ai connu
je suis passé à travers parce que moi j'étais un petit
j'étais pas intégré dans ces bandes-là c'était juste quelques années de d'écart qui m'ont permis de passer à travers quoi
d'accord
mais
le y a le prêtre comment il s'appelle le prêtre ouvrier
Guy
Guy Gilbert
je crois qui raconte la même chose dans le quartier
Stalingrad
et qui lui pour se faire écouter était obligé d'utiliser ses poings
d'accord
et c'était la la même ambiance quoi
intra-murs
mais
à
Paris
donc quand est-ce que le quartier a basculé
justement dans un peu un peu quand on est arrivés entre la fin des années soixante
et je dirais
soixante-quinze soixante-seize quelque chose
comme ça
t- pour tes parents
c'était un quartier faute de mieux alors
oui
ou ensuite ils ont été contents d'y être et s-
ah c'était un quartier faute de mieux oui bien
oui
sûr
oui
bien sûr
où ils ont créé avec d'autres une une nouvelle richesse on va dire
parce que
autant quand on est arrivés en soixante-neuf c'était
y avait des masures
y a i- y a un
grand immeuble qui est au fond de de l'impasse
qui était tout noir tout de de de saleté et le la population qui qui était à l'intérieur de cet immeuble c'était très pauvre
et très délinquant aussi
avec des prostituées des des maquereaux des choses comme ça
mais ça je l'ai su après parce que
oui
moi
je comprenais pas tout à fait à cet âge-là
donc toi comme gamin tu y étais plutôt heureux et bien
très très très très
hein
hein oui
la maison s'est construite sur quinze ans et moi mon enfance c'était
dans les tas de sable
les tas de de gravier les briques
parce que il faut savoir que mes parents finançaient avec leur leur métier la peinture sur soie
le le le la maison
c'est donc par tranches
quand y avait de l'argent
ils construisaient
et quand il y en avait pas ils attendaient
tu dis mes parents finançaient
alors pourtant ton père était plutôt entre- entrepreneur
oui alors donc je disais il avait fait faillite
en soixante-neuf et après ça c'est ces affaires-là sont assagies et
et ça s'est reconcentré sur la peinture sur soie
lui aussi
oui oui
bien sûr bien sûr
d'accord
et donc on en vivait
oui
oui oui ju-
finalement
assez
pas si mal
oui n- a- assez bien et ils ont même eu la chance d'avoir
une cliente américaine
et alors ça c'est
c'est une c'est quasiment une image clichée parce qu'ils ont je sais pas je là la petite histoire faudrait demander à à mon frère qui a sept ans de plus
ils ont réussi à à dégoter une cliente américaine
sur la cinquième avenue
et qui qui est venue dans dans ce trou perdu parisien complètement popu
et elle a dégoté donc un le vrai artisanat parisien
et le elle a passé
du temps
très
que c'était pas encore en
Chine
rires
oui oui
oui
elle a elle a passé immédiatement une très grosse commande
là ça c'était
sauvé par l'oncle
Sam
c- oui c'est un peu ça ouais
d'accord
et et donc maintenant tu y es bien dans ce quartier
tu tu te vois y passer le restant de ta vie ou tu serais content d'aller ailleurs
non non ça ça va c'est un quartier très tranquille s- sans histoire sans trop d'histoires c'est vrai que ça serait bien que ça ça bouge un peu plus et c'est un peu quartier dortoir
donc
ça bougeait beaucoup plus du temps de mon enfance
y avait beaucoup plus de commerces y avait une crèmerie un buraliste plusieurs commerces de bouche
donc
coiffeur bistrot
ah oui
tout ça disparaît un peu
oui un peu beaucoup
et
et côté art
y a très peu de choses
très peu de choses
très peu de choses
y a un un collectif qui s'est installé dans l'ancien
Bains-douches
qui est non-loin
ah oui quand on arrive
qu'on voit en gros sur une petite place
Bains-douches
c'est de ça que tu parles
oui oui
oui
collectif la
La main
je crois
oui
collectif de de jeunes artistes ou de de de de
jeunes qui sont dans le milieu du spectacle
et ils sont assez dynamiques
et ils essayent de conserver le lieu parce qu'ils ont je crois un arrangement avec la mairie sur
un ou deux ans et voilà ils essayent de faire expositions
cours de cours de de vidéos de ils ont des salles de répétition c'est très précaire quoi
c'est c'est ils c'est tout se qui se passe dans le quartier hormis le
Monfort
ex
Carré Silvia Monfort
oui ouais
mais alors
oui tu dis que c'est un peu endormi
mais c'est calme
c'est ça qui te plaît
le calme
mais c'est c'est c'est ce qui me plaît
enfin
pourquoi je suis dans ce quartier-là
parce que je suis dans une continuité historique
j'ai hérité de la maison de mes parents cette maison appartient
à ma ma mon frère ma soeur et à moi voilà
c'est moi qui y vis
donc c'est aussi une question de de commodité on va dire
et si je pouvais vivre ailleurs où est-ce que
oui c'était ça
je vivrais
la question au fond
s- je s- peut-être en pleine campagne mais je suis tellement citadin aussi que je
je sais pas non je je je suis bien là où je suis quoi
d'accord
oh
peut-être si on rêvait on va dire le le la même chose au coeur de
Paris
j- y a un quartier que j'aime beaucoup
c'est le quartier qui se trouve entre
Châtelet
et
Saint-Germain-l'Auxerrois
des toutes petites rues
y a même un bistrot qui s'appelle
La Tour
qui s'appelait avant
La Tour d'Argent
et ils ont dû renoncer à leur nom parce qu'il y a
eu procès et cetera
où j- c'est c'est
Dumas
qui a écrit
Les Trois Mousquetaires
une partie les les les mousquetaires se réunissaient là enfin bon c'est des c'est un tas de méandres de petites rue derrière l'ex
Samaritaine
grand
projet immobilier sinon
donc oui puis ça a été un grand quartier révolutionnaire si je ne me trompe aussi
oui
donc oui oui je vois
mais retrouver
non c'est utopique
cette maison ce jardin
non
de ce
côté-là non
non
tu ne l'auras pas
alors toi tu tu as la chance d'avoir sinon
je sais pas si on pourrait appeler ça espace vert mais
une cour verte
oui
sinon dans le quartier
comment d-
il y a des espaces verts
qu'est-ce qu'il y a
y a le le l'ancien abattoir hypophagique
qui s'est qui s'est transformé en
square Georges Brassens
où s'est implanté le fameux
Carré Silvia Monfort
oui
cin- cinq minutes de de chez moi à pied
y a y a deux trois squares un un peu planqués et
des rues quand même bordées d'arbres
c'est pas
c'est pas
comme le neuvième arrondissement qui manque cruellement de d'allées verdoyantes et de squares
c'est quand même du
du bac à sable avec crottes de chien mais
oui
pas
pas grand
pas de grands espaces
non
quoi
hein c'est pas
en dehors du
de
mais
Brassens
du
Brassens
ouais le
Brassens
tu y vas
de temps en temps
y a un très beau jet d'eau
j'ai failli écrire quelque chose là-dessus
sur la la
la permanence et l'impermanence des formes
j'ai pas-
on dessine un jet d'eau
c'est c'est très fixe et c'est jamais fixe quand on peint
réflexion là-dessus
Hubert Robert
ah
le peintre
je connais pas
peintre
des jets d'eau
du dix-huitième
ah ouais
qui qui se bat avec le jet d'eau
euh est-ce qu'il y a des endroits où tu ne vas jamais
dans ce quinzième
c'est grand le quinzième
c'est très grand
c'est le le
oui
plus
grand arrondissement de
Paris
c'est l'équivalent de je crois
la quinzième ville de
France
oui
c'est immense
et donc c'est pour ça que y a un grand déficit culturel
parce que vu le nombre d'habitants il devrait y avoir plus de
de propositions culturelles de cinémas
y a un cinéma même deux qui ont fermé à à
Convention
par exemple y en a un rue
Lecourbe
aussi qui a fermé
enfin bon bref
devrait y avoir pléthore
oui
et c'est l'inverse
et donc des endroits où je vais jamais dans dans le quinzième
non je je me balade un petit peu partout
je
j'ai des connaissances à droite à gauche
y a pas d'endroits que que j'évite
en tout cas tu n'en évites pas
non
voilà
mais pour autant
ton quartier
si je dis quartier
et plus arrondissement ça serait quoi
qu'est-ce que tu
qu'est-ce que tu pourrais définir comme ton quartier
c'est le périmètre qui est
qui jouxte le le le quatorzième
entre la rue de
Vouillé
et on va remonter
jusqu'à la rue
oh peut-être un peu plus loin que la
Rue de l'Harmonie
comment s'appelle cette rue
parce que ça si c'est c'est
le paradoxe c'est de jamais connaître son quartier
par
le nom des rues parce que comme j'y habite depuis mon enfance je regardais
oui tu y marches
pas le nom des rues
et tu regardes pas oui
la rue on va dire la rue des objets trouvés
et le le le l'extension de de l'autre côté ce serait jusqu'à la rue
Brancion
et oui pour- pourquoi pourquoi c'est ça ton quartier
parce que c'est- c'est tout simplement c'est le c'est la distance qu'on parcourt à pied quand on va promener son chien
et je vais promener de temps en temps mon chien que je n'ai pas
tu as un chien
je n'ai pas de chien
mais mais j'ai remarqué que les gens qui avaient un chien
c'est leur circuit
l'avaient
l'avaient
parce que c'était un alibi pour se promener un petit peu le soir
vers vingt-trois heures
juste prendre l'air cinq minutes
donc tu fais ça
je vais promener le chien
oui
et
ça n'a rien à voir avec des courses
non
non non non
c'est pas
parce que les courses ça peut-être
plus
plus loin
loin ouais
donc c'est
oui c'est un espace de promenade pour sortir de la cour
exactement
et s-
c'est pour ça que je j'ai le le le le
oui
parallèle
avec la
promenade
oui
du chien
c'est les les besoins du chien
il a un nom
c'est pas trop loin
c'est
il a un nom ce quartier
euh
si on
sans doute
puisqu'il y a quatre- je sais qu'il y a quatre-vingt quartiers dans
Paris
donc y a des des noms de quartiers
mais celui-là je
non tu n'utilises pas
non pas du tout
et et quand tu parles
si on dit ah ben dans quel quartier de
Paris
vous habitez tu ré-
moi je dis
Vouillé
Castagnary
ah si alors quand même si
oui
c'est un nom que je donne
Castagnary
par croisement de rues
voilà
oui
quand je prend le taxi maintenant rarement
parce que je suis tout le temps à
Vélib
c'est
Vouillé
Castagnary
est-ce que
tu te souviens de d'incidents
de choses remarquables qui se sont passées dans ce quartier
oui
oui
je
la tempête de
deux mille un
deux mille- deux mille un c'était deux mille un
la grande tempête qui a
tout traversé
la grande tempête oui
oui oui
toute la
France
on était chez
Max
quand on est remontés
ou je dirais
non c'est
plus tard plus tard
oui
je ne sais plus
en tout cas la grande
les années
tempête
les années deux mille
ouais
moi je suis à nouveau dans cette maison
depuis l'an deux mille après
oui
la mort
de ma mère
donc c'est pas avant
c'est entre deux mille et deux mille trois
donc une grande tempête avec des des arbres abattus au milieu de la rue
Brancion
donc ça c'était
c'était assez impressionnant et plus près de nous
y a cinq ans tout en haut de la rue
Brancion
y a eu une rupture d'une grosse canalisation d'eau
ben une canalisation de d'un mètre de diamètre
ah ouais d'accord
ah donc l'eau se précipite
l'eau se précipite mais elle a elle refluait de de de de de la chaussée
ça crevait la chaussée
pour vous dire la la puissance du jet
et ça a créé un torrent jusqu'en bas de la rue
Brancion
donc ça c'était impressionnant de voir la rue
Brancion
transformée en fleuve
rires j'exagère un petit peu mais quand même
ça ça ça c'était un évènement remarquable je cherche quand même
incendie non
non c'est tel- c'est tellement
et les
calme
les grands évènements historiques qui vont alors mai soixante-huit
tu ne devais pas être né
si je
ou à
suis né en soixante-trois mais
oui
bon à
cinq ans
e-
petit
de toute façon j'étais pas encore dans le quartier en soixante-huit
d'accord donc après je ne sais pas moi les grandes grèves
dans le
de la
rien dans le
quartier
rien
jamais rien
le pape
le-
et la
Manif pour tous
de
mais pas dans mon quartier
d'accord
vraiment c'est c'est le c'est endormi
les les les seuls rassemblements qu'on puisse voir c'est de temps en temps les grandes manifestations de de de roller
les gens qui se déplacent à roller et
ils passent là
ils passent par là
à des centaines voire des milliers maintenant ils sont un peu moins
mais avant c'était des milliers ça c'est effectivement c'est impressionnant
c'est un grand déplacement de foule
qui passe de en travers en long
ça peut-être de de
Montparnasse
aux portes de la ville
ou justement ce grand axe
qui est
Alésia
Vouillé
Convention
la dernière fois c'était ça c'était y a une semaine
d'accord
on sait parce qu'ils sont longtemps passés par chez nous
puis ça
ça s'est arrêté
ça fait un moment que
complètement ça fait un moment qu'ils passent plus
est-ce qu'il y a
des manifestations d'entraide quelles qu'elles soient ou au contraire d'ailleurs de d'affrontement entre les gens
ou simplement une ignorance polie
mm c'est tout tout ça est très discret je sais que y a quelques associations y en a y a
un
Resto du coeur
qui qui avait installé quelque chose porte de
Brancion
y a quelques dispensaires de la
Croix-Rouge
mais c'est tout ça c'est
très discret c'est pas tout à fait mon quartier
oui
dans mon
quartier
mais dans ton quartier tu as jamais eu l'occasion
ou de manifester ou d'éprouver une solidarité des gens
non
entre voisins
non
non
moi je sais
chacun chez soi
à titre personnel
j'ai j'ai hébergé des gens
dans dans le besoin ça dépen- ça dépendait des circonstances
amis ou des gens qu'on me présentait
mais pas
c'est tout à fait personnel
voilà ça n'est pas les gens du quartier je sais pas telle maison brûle il faut en catastrophe se reloger non
non non jamais
ça y a pas eu
une une fois
j'ai eu un deux deux mendiants à l'ancienne qui sont venus sonner chez moi
parce que justement y a un portail de maison
sonner chez moi vers neuf heures du soir entre chien et loup
un des mendiants était plus grand que moi donc il devait faire deux mètres
deux mètres cinq
et il me demandait de l'argent avec une certaine insistance voilà
demande de solidarité entre guillemets
oui alors
ça
ça c'est rare c'est rare
oui
du côté
et et on est plutôt inquiets je pense quand
ah oui c'était ils jouaient de ça bien entendu
on est pas souvent dans votre quartier s'il vous plaît si vous pouviez nous aider parce que
c'est très difficile pour nous c'est pas comme pour vous
et cetera
d'accord
ouais
mais en gros
c'est anecdotique
des manifestations inquiétantes comme ça tu n'en as pas
non
dans ce quartier hein
non bon j'ai
j'ai peut-être vu une fois un quelqu'un
suivre une une femme justement c'est moi je rentrais chez moi vers deux heures du matin et y avait quelqu'un devant moi et je d- il a une drôle d'attitude
il suivait une femme
donc moi je l'ai suivi d'un peu plus près et effectivement son son regard était directement derrière cette femme qui rentrait la la rue derrière chez moi
d'accord
et j'étais attentif
mais on peut rien dire il la regardait
il s'est rien passé
d'accord
donc en gros un endroit tranquille un peu endormi
avec les bons et les mauvais côtés de
oui voilà ouais
la chose
comme ça que tu dirais
est-ce que tu te sens plutôt un habitant de
Paris
de la rive droite
de
Paris
ouest de
enfin tu vois
ouais je me suis longtemps
quelle identité
amusé
ah bah je me suis longtemps amusé à dire que j'étais un
Parisien
un
Parisien
parigot
euh rive gauche évidemment et
rive gauche
ah ouais rive gauche
oui
oui je suis sur la rive gauche donc on joue à ça et puis quartier quartier de
de de là du ouais je je vis
à qui
là je suis parisien
à qui tu dis je suis de la rive gauche
aux
à qui t'es amené à dire ça
aux gens qui qui me demandent où j'habite bah je je j'habite
Paris
mais où
bah rive gauche
voilà
d'accord
sachant que quand on dit
rive gauche
c'est c'est quand même plutôt le quartier latin donc là c'est l'é- c'est l'étendue
je connaissais j'ai rencontré quelqu'un qui était vraiment de de on va dire je sais pas si on peut appeler ça
Saint-Germain
la le terme ou non
voilà
ouais
et pour lui
Paris
c'était pas au-delà de
Montparnasse
même
Montparnasse
c'était la province
alors moi je suis au-delà de
Montparnasse
donc c'est
et
parce que ça compte
alors est-ce que s- la question est
est-ce que ça a encore un sens aujourd'hui pour toi
de
et bien rive gauche rive rive gauche rive droite
comme grand clivage
tu viens de dire
je dis rive gauche je connais des gens pour qui euh la rive gauche est
Montparnasse
et
Saint-Germain
oui un un
ça vaut encore
un petit peu
un petit peu mais c'est c'est vraiment plutôt ça ça tient pour le coeur de
Paris
en revanche je trouve que ce qui tient c'est
à l'intérieur du périphérique et à l'extérieur
ça c'est c'est sûr
donc
y a vraiment une autre organisation de la ville
on le sent bien
toute l'organisation
banlieusarde existe malheureusement
Paris
banlieue
ah oui
Paris
banlieue
hein
Paris
banlieue
hormis les les villes qui arrivent à se libérer
de ce contexte
je pa- pense totalement à
Montreuil
mm tu connais des gens qui vivent
voilà
c'est ce que j'allais
te demander hein
c'est une ville
c'est pas la banlieue c'est une ville
d'accord
pour moi
pour toi
c'est une ville tu dirais pas mais c'est
Paris
puisque le métro va jusqu'à
Robespierre
non
tu pourrais te dire ça
non non non
non
non le grand
Paris
j'ai du mal à y croire
pour l'instant ça marche pas du tout
non non non faudrait vraiment
et mm
recouvrir tout le périph
construire des choses donc ils tentent de le faire mais pour l'instant
une partie de mes interviewés mm de la rive droite
me disent
bof rive gauche c'est vieillot ça marche pas en fait y a plus que
Paris
ouest
Paris
est
et nous on est du bon côté on est
Paris
est
les modernes les jeunes
ceux qui font des choses
ça
pour l'instant pour toi ça marche pas du tout comme ça
c- non c'est encore une fois ça marche par quartiers c'est pas l'est
parce que si entre votre est
ici et le un est plus nordiste
je pense à
Porte de Bagnolet
rien à voir
d'accord
c'est y a y a
y a au moins deux quartiers entre vous deux
oui oui mais quand quand les gens disent ça c'est ceux du onzième essentiellement hein c'est
qui connaissent rien à ce quartier-là
c'est bien ça
et voilà
le quartier
existe quoi
et pour qui y a rien de plus ennuyeux que le seizième et le quinzième
c'est ce qu'ils ont tendance à dire
oui alors que dans le seizième y a des micros quartiers
merveilleux
fantastiques
on est d'accord
des des ruelles magiques
je pense à à la ruelle
Berton
derrière l'ambassade de de
Turquie
et derrière la maison de
Balzac
ça c'est encore une petite ruelle extraordinaire quoi
de toute façon tu te promènes beaucoup hein
oui
dans
Paris
oui
apparemment
oui le le pour moi
tu connais
le
Parisien
c'est
un piéton
c'est ça hein
c'est ça
de ce point de vue-là euh d'accord tu es rive gauche étendue
mais tu es d'abord un piéton de
Paris
oui oui je me suis beaucoup promené à pied
avec des quartiers de prédilection
c'est ça passe évidemment par le centre de
Paris
ça c'est le centre névralgique et pas non non je j'ai vraiment exploré tous les quartiers du du seizième
au vingtième j'ai et alors j'ai je me suis même infligé
e entre guillemets une épreuve
sacrée enfin bon
je l'ai c'est peut-être des rodomontades justement mais
j'aime bien aussi me moquer de moi-même
de faire le tour de
Paris
à pied
j'ai fait le tour de
Paris
à pied dans le sens des aiguilles d'une montre
et ça m'a pris neuf heures
le périphique- -phérique intérieur
le par les les
Maréchaux
oui oui
c'est ça que je voulais
et un petit bout
un petit bout de de périphérique parce que j'arrivais pas à recoller les les bouts
euh vers la porte de
Saint-Cloud
donc j'ai pris un petit bout de périphérique n- j'ai pris deux cent mètres et je suis ressorti grisé de de poussière de de de carbone c'était incroyable
oui
les gens de ce coin-là respirent
ah c'est pourri
un truc épouvantable
oui
oui
euh alors si on te demandait
puisque tu es parisien
qu'est-ce qui
qu'est-ce que c'est un
Parisien
c'est quelqu'un qui aime sa ville profondément et à pied et qui ne qui
qui cherche les horizons les les qui
oui c'est ça qui aime profondément sa ville de par les les sensations le l'historicité aussi mais qui vient
petit à petit c'est pas que un un fait de papier c'est un fait de de vivre quoi et d'aimer
mais je me souviens d'un d'un d'une d'un des moments comme ça
parce que j'aime bien
trouver les les petits endroits rares
et qui sont en train de disparaître
je pense notamment aux aux petits bistrots buvettes
y en avait quelques-uns maintenant je sais plus où il peut y en avoir des des anciens parce que y a une
oui ça se renouvelle
ça se renouvelle
rue
Oberkampf
y en a à nouveau
y a d'autres formes
ça c'est un quartier complètement bobo
et ils redessinent ce en fait cette proposition ancienne
et j'en connaissais quelques-uns justement dans le quinzième arrondissement
et je me souviens d'une conversation avec un un balayeur de la ville de
Paris
d'or- d'origine maghrébine et puis alors je lui parlais de ces endroits et il en connaissait plein
il en connaissait un dans le dix-huitième et je disais
ah mais oui oui celui-là effectivement je devais avoir entre vingt-cinq et trente ans
et à un moment donné je lui dis
ah mais voilà mais vous êtes un vrai
Parisien
et là il a pris une petit peu la mouche il pensait que je s- c'était à connotation un petit peu raciste mais non c'est vrai
je lui dis
mon père roumain c'était ça
et c'est aimer sa ville et lui il aimait sa ville
c'est ça
être parisien
euh oui un
Marseillais
va te dire qu'il aime
Marseille
oui y a des gens qui habitent
Paris
qui qui
mais
sont jamais à pied qui aiment pas qui
Paris
c'est
donc ce que tu veux
le boulot
dire c'est qu- quelqu'un qui connaît qui a pris le temps de d'apprivoiser la ville au-delà
et de l'aimer
du trajet
et en l'aimant au-delà du trajet quotidien
ah oui oui par exemple la la la mère de mes enfants qui qui était originaire de de
Pau
n'est jamais arrivée à
Paris
pour elle
Paris
c'était le boulot
elle travaillait pourtant elle était danseuse elle faisait des costumes on pourrait dire
milieu artistique elle peut apprendre à aimer moi quand je lui faisais découvrir les rues elle aimait mais rapidement c'était que l'ambiance de de du travail quoi
et la la détente et recueillir la beauté des choses c'était la grande nature
moi quand je lui parlais de la grande nature à
Paris
mais regarde le tu vois ces pavés ils viennent
de de de la
Côte d'or
c'est du pavé breton ressens la nature regarde cet arbre mais il est originaire de de d'
Amérique
on sent la nature là cette cette falaise de de de murs c'est c'est la nature
elle dit
ouais non mais tu rigoles
la nature
c'est le mont
Canigou
ouais
c'est la vallée d'
Asp
c'est c'est bon voilà
des positions différentes
d'accord
euh est-ce que
si m-
oui est-ce qu'il y a une communauté de ces
Parisiens
ou
on va dire les choses autrement
est-ce que tu
tu te sens faire partie d'une communauté
que ça soit alors là encore quels que soient les niveaux
communauté des
Parisiens qui se reconnaissent
pour l'amour de tel coin qu'on a en partage
ou des communautés dans
Paris
tout à fait différentes
b- la la communauté c'est la communauté d'âmes et cette façon de d'appréhender
Paris
et effectivement moi je l'ai beaucoup appréhendé de on va dire de fin de l'adolescence jusqu'à jusqu'à vingt-cinq
trente ans toutes ces balades nocturnes
tu as fait ça avec des copains
ah oui plein de copains si c'était pas avec tel copain c'était avec tel autre et justement on a eu cette communauté d'âmes de de des grandes balades où on découvrait les quartiers les les petits endroits
les les aubes
les les parfums de la mer sur la
Seine
non on peut sentir les les les brises marines
en tout cas
à
Paris
on peut entendre les mouettes
on peut sen-
j'affirme
on peut sentir la brise marine à
Paris
à l'aube
bon
j'ai
venez avec moi
pas dû
je n'ai pas dû veiller assez il va falloir oui qu'on
qu'on essaie
pas tous pas tous les jours
mais des fois un vent d'ouest
d'accord
en plus il faut y aller par grand vent oh la la
c'est pour l'été alors
j'ai organisé un un pique-nique quand on n- on parlait de de vent de tout ça
un pique-nique sous grésil
je suis très fier c'était un le pique-nique d'hiver sur une pointe de l'île
Saint-Louis
et j- j'ai choisi cette journée il se trouve que c'était un temps de grésil donc
deux degrés
de et ce grésil entre glace et neige
c'était magnifique
et tu avais trouvé combien de valeureux compagnons
j'ai invité soixante
pour faire ça
personnes et y a dix pour cent qui sont venus
six
ah oui
bien enveloppés mais ils s'en souviennent
oui à la vodka aux harengs
on a tenu le coup
tu continues à faire des choses comme ça
de temps en temps
de temps en temps
oui alors tu nous mets sur la liste hein
oui on a-
c'est pas dit que
par grand grésil on vienne mais enfin
par moyenne pluie peut-être
avec plaisir
d'autres communautés
bon moi je suis plutôt de du milieu artistique entre le le la danse et le la musique le théâtre
voilà c'est les c'est des affinités c'est je je me déplace de quartier en quartier y a une fête y a une réunion y a une répétition
effectivement là quand on
quand vous me parlez de la
de l'est parisien
y a beaucoup de choses qui se passent au niveau artistique dans l'est parisien
les salles de répétition
que ce soit pour la danse ou la musique c'est
plutôt par-là
c'est ce qui me semblait
aussi hein
ça c'est sûr
oui
euh et sinon
est-ce que tu te sens appartenir alors est-ce que pour toi ça a encore un sens
la notion de classe sociale
oui
et
bien sûr
tu te définirais comment
un vrai bobo
un vrai bobo
c'est quoi un vrai bobo
bourgeois-bohème
oui oui je sais bien
non mais forcément quand on
que c'est bourgeois-bohème mais c'est quoi ?
quand on voit cette maison
c'est
bon voilà c'est c'est une maison une maison à
Paris
qui qui peut avoir une maison à
Paris
alors je m'étendrai pas sur les circonstances mais bon voilà c'est
donc oui y a un patrimoine par derrière
c'est un aspect des choses y a un patrimoine
oui
et qui a un patrimoine est forcément bourgeois
euh même si je me réclame pas de cette classe mais voilà c'est un fait
et bohème parce que c'est ma façon de vivre c'est vrai que ce que je ramène
comme argent à la maison c- c'est très peu donc c- ça correspond
mais je suis pas du tout bobo par contre
c'est ça ma que- euh y a le
Vélib
ça fait
une des caractéristiques bobo qu-
je pense
qui se sert du
Vélib
à
Paris
effectivement c'est éminemment parisien mais bon ça s'étend en banlieue puis dans toutes les villes de de province
c'est quand même
Royer
je crois qui a commencé à
à
La Rochelle
bon on peut pas dire que ça soit une invention parisienne
Delanoë
non non
l'a
c'est pas ça que je dis je dis à
Paris
oui
euh
les utilisateurs
les utilisateurs
sont nombreux
ça va de pair je crois avec toute une série de caractéristiques pensée un peu écolo bien sûr mais
alors
pas
moi je
je sais je j'insiste sur le la la praticité de de du
Vélib
parce que
ça me rend encore plus parisien
parce que j'ai eu des vélos
alors je vivais peut-être le vélo d'une façon utopiste parce que j- régulièrement je les attachais pas
non j'attache pas mon vélo
évidemment régulièrement je me le faisais voler
je me suis fait voler entre vingt et trente et le dernier c'était justement vers la
Nation
alors que là j'avais un gros beau cadenas je je l'ai laissé
cinq minutes ça suffit
une heure tout seul avec son nouveau cadenas
et ça y est c'était terminé
oui
donc je suis passé au
Vélib
et le
Vélib
contrairement aux vélos me permet de de de prendre le vélo et de le délaisser
dès que j'en ai envie
quand on a un vélo il faut se le coltiner tout le temps
alors
donc je prends
le vélo
je je je marche je reprends le vélo je marche
là je prends le métro parce que ça y est je suis en retard
voilà
parlons justement des des trajets dans
Paris
donc tu n'as pas d'auto
je n'ai pas d'auto je n'ai pas de permis
pas d'auto pas de permis
même avec les enfants petits c'était
vélo je les accompagnais à à l'école je donc j'ai trois enfants les trois sur le vélo à la vietnamienne
donc les gens étaient impressionnés moi je leur disais
mais c'est r- c'est gnognotte à côté du
Vietnam
vous avez vu c- eux ils font quarante kilos
ils transportent deux cents kilos moi j'ai que trois enfants
d'accord donc le vélo
le métro
le métro
un peu beaucoup le moins possible
à de moins en moins en fait
parce que là y a le
Vélib
c'est vraiment pratique ouais c'est vrai
d'accord
et
à pied
les bus
et à pied
les bus pas trop
euh rarement ouais
oui
trop lent trop d'embouteillages
oui trop lent trop lent
voilà puis on les attend tout ça
grande attente alors quand ça me passe sous le nez oui d'accord quand je j'accompagne quelqu'un oui d'accord
t'as pas envie de marcher
et puis tu marches beaucoup
je marche moins je marche moins
j'ai beaucoup marché mais je marche moins
euh si tu tu as un itinéraire
fréquent
qu'est-ce que qu'est-ce que ça serait et comment ça se déroulerait
s- du quinzième vers ailleurs
alors c'est un paradoxe j'aime bien la nouveauté aussi
j'aime bien le les le le visage du nouveau
Paris
tout ce qui est nouvelle construction je je suis très friand et curieux de de ça
côté
Défense
côté
Aubervilliers
tous tous
côté
tous les côtés
oui
le la la très grande bibliothèque
là le la dernière pour l'instant c'était le le le
Beaugrenelle
alors
quelque
oui
chose qu'ils décrivaient comme euh une autre façon de vivre
pas du tout un centre commercial
si c'est un centre commercial évidemment
donc tu es tout de suite allé voir
tout de suite
à quoi ressemblait
Beaugrenelle
oui et je suis tellement fasciné
que j'y suis retourné encore et j- et j'y retourne régulièrement
y a un magasin anglais là-bas
Marks and Spencer
oui ah ben
y a y a des petites choses de
voilà où on peut trouver la confiture d'orange
oui oui oui de
Dundee
avec
la fameuse
avec des
oranges amères
amères
avec des morceaux
avec des gros morceaux
avec des gros morceaux
oui
oh c'est génial tu viens de nous
résoudre un problème existentiel
je sens qu'on va aller à go-
Beaugrenelle
très vite
et y a d'autres
Marks and Spencer
qui ont ouvert depuis mais enfin voilà
oui
pour dire
j'aime bien les nouveaux quartiers les nouvelles architectures
et la bibliothèque
toute la
ça te plaît la grande bibliothèque
c'est oui alors j'ai j'ai appris que le concepteur de de de de la grande bibliothèque
Perrault
mm
nationale
euh avait pensé l- les futures manifestations
et rassemblements
et avait on va dire venté
sciemment la place pour éviter les rassemblements
à cause du vent désagréable
oui le vent désagréable
c'est pas très
fait que les gens
mais
ne sortiront pas
il a
moi je trouve ça délirant mais bon
ça
si c'est
ne m'étonne pas parce que ça avait déjà été essayé à
Jussieu
tout le monde savait que les tours de
Jussieu
euh rendaient pratiquement toute
toute réunion sur le parvis impossible pour les étudiants
donc il s'est vanté
c'est bien
mais ça avait déjà été testé dans
oui
le
mais c'est vraiment regrettable
dans l'arrondissement de
Jussieu
oui
oui oui
parce qu'une bibliothèque qu'est-ce que c'est ? c'ests c'est un lieu
de savoir mais de de partage de partage en dehors
on ne voit pas beaucoup de gens traîner
non
petits groupes épars et puis
bah oui
ils s'envolent
comme des feuilles quoi
la seule chose ce sont les joggeurs
oui
ils l'ont à peu près
à ça par contre
adoptée comme
joggeur moi pas du tout
c'est pas du tout une façon d'appréhender a- d'appréhender la ville quoique
je j- j'ai un cousin qui est venu à
Paris
et comme lui était joggeur je lui ai fait découvrir
Paris
en joggant parce que lui était pas du tout touriste
non ça m'intéresse pas
attends ben on va faire un jogging à
Beaugrenelle
on va faire un jogging
au parc du
Luxembourg
on va faire un jogging
à
Montsouris
comme ça il a découvert
Paris
donc grande bibliothèque et puis qu'est-ce que tu as dit
que tu aimais comme endroit
ouais
j'ai dit
Beaugrenelle
comme comme
nouveau quartier et toute la dalle
Beaugrenelle
mais enfin ça c'est les années
ouais
soixante
dix quatre-vingt euh tout le la je suis je suis très très curieux de voir ce qui va se passer nouveau
TGI
c'est ça le
Tribunal de Grande Instance
là
à porte de de
Clichy
m- moi
je suis pas allée
j'ai des doutes
là-dessus
oui je suis pas allée
et surtout sur
voir encore
surtout sur
oui
même le le le la conception
même de ce nouveau quartier
euh tout excentré
pour moi c'est c'est c'est le clivage du pouvoir est encore plus fort
parce que la proximité des des leviers du pouvoir qui soit qui soit à proximité du citoyen c'est c'est un garant de de plus de libertés le fait que tout soit éloigné
oui mais parce qu'ils
moi je doute
parient sur
le développement de ce coin
oui
et le le rééquilibrage des quartiers ils pensent que ça va se faire
est-ce que tu es allé voir
Aubervilliers
non
Canal de l'Ourcq
et ce que c'est en
un petit peu
train de
de devenir
non
euh c'est en train de basculer très vite hein
c'est
y a encore
des endroits qui sont terribles à la fois les
ah oui
les grands bâtiments éventrés abandonnés enfin tout toute l'industrie qui fiche le camp
et puis
petit à petit Centre contemporain de la danse Centre machin du
ah oui
du
cinéma centre
c- ça je connais oui
et puis ça continue
oui au-delà y a un y a une grande friche industrielle qui est à
et qui
est en train
d'être récupérée
qui va se faire récupérer alors
ah bah c'est déjà fait comme
oui
comme
le
Quai de la gare
à une époque quoi
oui
mm est-ce que tu participes à des fêtes sans doute pas du
et est-ce qu'il y en a des fêtes de quartier d'immeuble de est-ce que
vous fêtes des voisins vous avez fait
non non s-
ça
fête
la musique
fête de des voisins moi j'étais totalement réticent à l'idée
de fête des voisins même si l'intuti- l'intitulé est sympathique
donc c'est recréer un lien social entre voisins
mais c'est tellement
factice oui ça marche pas bien
formaté de ce que oui ce que oui
oui
la dernière
fête des voisins à laquelle je suis allé c'était une d- des voisins de
Saint-Vincent de Paul
le quartier
Saint-Vincent de Paul
avec
la fameuse maternité qui a fermé depuis
et en fait c'était l'occasion pour les gens du quartier
de lutter contre le gros projet immobilier qui qui va s'installer
au coeur de
la s-
du côté
de
Broca
euh
pas si l- non
du côté de
Saint-Vincent de Paul
oui
non pas
Broca
Broca
c'est là où était-
M- Mira
c'est
oui
c'est
beaucoup plus loin
moi aussi je confondais
mais non c'est là en
d'accord
face de
Cochin
par-là
oui oui
ces trucs-là
si je vois où c'est
oui oui
et en fait je suis allé à cette fête de quartier n-
alors quelques tartes quelques quiches
des des bouteilles de vin et tu viens
et des
là
gens qui ne savent pas trop quoi se dire
bah non t- t- t'es regardé en étranger d'abord
parce que effectivement moi j'étais un étranger j'étais intéressé
par ce comité de quartier on va dire parce que mon mon fils est né à
Saint-Vincent de Paul
donc je vou-
je voulais savoir ce qui se passait
là et j- c'était pas un accueil tout à fait franc c'était e- c'était pas une fête c'était un
un comité de de veille immobilière on va dire
d'accord
donc si je
veux faire une fête bah je la fais chez moi
et avec tes amis
avec mes amis pas les voisins
pas avec le quartier
oui euh et la fête de la musique
Fête de la musique
les premières
Fêtes de la musique
étaient extraordinaires
la première la deuxième ce grand mouvement populaire lancé sur une idée
peu importe qui l'a lancée
qui a eu l'idée mais ça a vraiment marché fon- fonctionné à fond
et tu en dirais quoi maintenant
absolument formaté
cassé
oui on peut
tout se termine à minuit les les gens c'est toujours les mêmes petits groupes de de rock de
parce que peut-être les parents poussent leurs jeunes de seize dix-sept ans à faire de la musique dehors et puis bon bah à vingt-deux heures c'est fini non c'est
oui
je trouve que c'est
pas très intéressant enfin ça c- c'est ma vue après je demande à mon fils il me dit
si si y a eu un truc extraordinaire là
alors peut-être je suis un vieux crouton j'en sais rien mais
oui
c'est pas la même chose
donc ça non plus
Halloween
Halloween
ça non non ah non
tu as été touché par ce truc
ça j'en veux pas de d'
Halloween
non non
bon
euh et les traditionnelles fêtes alors
alors qu'est-ce que sont les fêtes traditionnelles maintenant parce que j- j'ai entendu dire qui qui qui m'a dit ça c'est le le le primeur qui s'est installé à côté de chez moi
chinois
dire
oui bonne fête
Noël
tout ça parce que je lui demandais ce que c'était la
Fête de la lune
il a pas su me répondre
déjà les traditions se perdent entre lui et ses parents
ses parents qui parlaient à peine français lui avec un accent entre n- n- un accent chinois et un accent de de parigot
un mélange
c'était assez étonnant
oui lui il est né à
Paris
et s- et donc ses parents la
Fête de la lune
ils la connaissent c'est en fait une fête familiale
et lui savait pas
donc moi
la prochaine fois qu'on se voit vous me dites
et lui discrètement sous la table il regarde internet et il me donne la réponse
internet pas la famille
ah c'est très joli
je trouve ça fou quoi
mais peut-être que lui
et non maintenant dire les fêtes
il fait la fête chinoise
qui agite maintenant tout
Paris
les les gens y a un grand défilé
dans le treizième oui
oui le nouvel an chinois
voilà du nouvel an
oui sans doute sans doute
mais t- bon ça te touche pas
tu t'en vas pas courir au nouvel an chinois
si à chaque fois j'ai envie de de voir ce que c'est le le les défilés de dragons
j'ai même au envie de voir le défilé de
Ganesh
dans le dizième arrondissement
parce qu'il y a une grande communauté tamoule
tamoule
indienne
oui
mm mais bon alors bien sûr
Noël
parce que c'est encore les les
fêtes il y a quelque chose qui qui se passe encore
mais
les orthodoxes
les ah oui alors dans la effectivement tradition familiale
euh mon père était complètement athée et il reje- rejetait ça mais par tradition
on est allé avec lui à quelques messes de de
Pâques
oui
des messes de
Pâques
oui
parce que c'est la fête la plus importante
mais y a la
Saint Nicolas
aussi
non on faisait pas ça nous
pas
d'accord
pas
Mira
ou même non
d'accord
on faisait pas ça
mais dans les cathédrales orthodoxes oui on célèbre
Pâques
oui
et y a même beaucoup plus de gens maintenant parce qu'il y a toute la communauté russe
oui oui je sais bien
qui vient d'arriver
oui f- mon père c'était un peu pas tout
donc nous on a gardé quelques petites choses
euh oui alors
tu as gardé quelques petites choses
qu'est-ce que tu as gardé
j'ai gardé une barbe
mon père n'était pas barbu hein mais c'est peut-être c'est un attachement effectivement o- on va dire à tout l'est de l'
Europe
pour être un peu vague
et la langue
non parce que mon père employait le roumain avec ma mère française comme langue du secret
alors je suis toujours resté en exil de cette langue
et tu as pas essayé de
j'ai essayé un petit peu je je peux comprendre un film roumain à à moitié
voilà
mais en tout cas pas assez pour
pas assez
pour
c'est toujours l'année prochaine je vais
oui
je vais rentrer dans cette langue
euh
et pour mon frère et ma soeur c'est pareil
oui qu'est-ce qu'il y avait donc les noms tes enfants ont hérité de noms roumains
j'ai j'y ai pensé
j'ai moi j'ai pensais à la traduction
c'est-à-dire que c'est des noms français mais qui peuvent être facilement traduisibles en roumain qui sont des noms communs aussi en Roumanie quoi
euh mais mais tu ne leur as pas donné leurs versions roumaines
non
tu as donné
une version française
oui
oui
et et sinon tu es un Roumain culinaire
il y a des recettes
j'ai gardé quelques recettes quelques recettes mais c'est surtout je sais les apprécier
qu'est-ce que
par exemple y a
une recette
oui
roumaine qui sont les sarmales c'est c'est les choux farcis
bon s- j'en ai jamais fait j'en ai
je sais quels sont les bons choux farcis je sais que ma cousine en fait des des très bons mais moi-même
à l- peut-être le le roulé au pavot
tu sais faire ça
repan- oui
oui je sais faire ça c- c'est très facile
je sens qu'il faut vraiment qu'on t'invite et que
oui c'est très facile à faire
tu amènes le dessert
d'accord donc
les changements du quartier
alors tu as parlé de ce grand changement entre un quartier
zone
m- oui et puis
des ann- de début soixante-dix à soixante on va dire quatre-vingt
et est-ce que ça continue à changer je veux dire est-ce que
de la petite ou moyenne bourgeoisie tu le vois
basculer vers une gentrification encore plus importante ou pas
mais ça c'est
pas vraiment
ça a stagné en fait effectivement ça s'embourgeoisait
euh et puis ça a stagné dans les années
quatre-vingt-dix deux mille et depuis c'est c'est plutôt descendant
et c'est quand on parle aux gens de l'immobilier
c'est ce qu'ils pensent aussi ils appellent toujours ce quartier le bas-quinzième
d'accord
et
voilà
et ils ex-
donc ça peut ça peut remonter aussi
ils expliquent ça
c'est c'est aussi une volonté
politique a- actuelle de construire beaucoup de logements sociaux dans ce quartier
et y a beaucoup de de de mes voisins qui sont contre
et oui
moi je trouve ça plutôt bien
oui
d'accord
c'est très bien
donc même
quand on dit
on va faire du logement social à
Paris
on peut pas dire que ça soit réparti d'une façon égale
non
donc quinzième oui mais bas-quinzième
voilà
hein c'est ça que tu dirais
oui parce que la mairie du du quinzième dit
bon d'accord on a un quota bah ça va être là
le
long des voies ferrées
enfin
euh au bout de la rue
Castagnary
y a un phare
oui
de poissonnerie
oui
qui annonce donc une espèce d'enseigne de poissonnerie
ça avait l'air énorme
alors qu'est qu'est ce que c'était que ce cet endroit
je l'ai vu construire
je me souviens dans mon enfance d- d'une d'une image mais vraiment c'est une image des
Pieds nickelés
j- j'ai vu un un homme en en costume avec un gros cigare qui conduisait tout seul un m- un engin de démolition
je sais pas comment ça s'appelle ces engins c'est un engin avec un
une grande masse pour abattre les murs c- qu'on voit plus maintenant
c'était dans les années soixante-dix
ouais j'ai vu ça
donc grande masse que qui était
rejetée en arrière vers le le le conducteur et qu'il projetait contre les murs à détruire
une masse d'une tonne je pense
et ce type-là qui cons- qui conduisait le le l'engin était le nouveau propriétaire de l'endroit
c'était un
donc c'était un
mareyeur
un marin-pêcheur breton
qui s'est installé là qui a installé une halle
aux poissons en plein coeur de
Paris
pourquoi cet endroit-là
parce que c'était arrivage direct en train
oui
qui a été remplacé quelques années plus tard par des arrivages en camion
et il avait un bagout extraordinaire il faisait une vente à la criée comme en
Bretagne
oui
c'était délirant et la la mairie l'a l'a coincé plusieurs fois et
l'a coincé pourquoi
la mairie était contre et
parce que
contre et
et voulait se débarrasser
oui
de la halle aux poissons ah bon
oui toujours toujours
toujours c'était
oui
dans le collimateur et euh il a décidé de faire une une déco de de tout ça hein et une nuit il a construit ce phare c'est-à-dire qu'il l'a
oui
fait
construire dans un atelier et il l'a monté en une nuit sans aucun permis et donc les les gens de la mairie sont venus et y a eu une histoire autour de ça c'est facile à trouver le le député-maire je crois que c'était
Galy-Dejean
mais je suis pas sûr est venu le voir et il lui a foutu son son poing sur la gueule
mm
c'était un personnage hein
et c'est lui qui a gagné parce que
c'est lui qui a gagné
le phare est
toujours là
le phare est toujours là mais ç-
mais pas la poissonnerie
oui y a eu depuis y a eu
pourquoi donc
trois repreneurs
oui
ah un évènement ça me rappelle un évènement du quartier
donc le il a vendu son affaire
une fois le le ça a été repris pendant six mois
et y a eu un autre repreneur et le le troisième repreneur savait pas tout à fait comment ça se passait parce que il faut savoir que les frigos marchaient plus très bien donc ils transportaient quotidiennement les stocks de poissons dans les camions réfrigérés
donc le troisième il savait plus comment ça se passait donc il a gardé des stocks de vieux poissons
à l'intérieur des frigos
d'accord
et ça a commencé à pourrir et à puer
à tel point que ça puait mais jusqu'au métro
Plaisance
donc le quartier
à sept minutes
à pied
le quartier était puant y avait des gens qui qui dégueulaient en courant
d'accord
donc le quartier
ce qui est
s'est mobilisé évidemment contre le
truc
euh
s'est mobilisé parce que y a y a eu crainte d'explosion à l'ammoniac
le quartier a été bouché complètement par les pompiers et il y a des pompiers en tenue
NRBC
c'est-à-dire la combinaison blanche avec les groins
qui ont bloqué tout le quartier pour désinfecter la poissonnerie
ah non ça c- oui ça c'était un évènement
ah comme tu dis oui oui impressionnant et donc c'est fini ça
là c'était fini c'est-à-dire que tout le monde l'a su avant le marché aux poissons de de
Noël
bloquait toute la rue y avait
des palettes et des palettes d'huîtres qui dégoulinaient le long du trottoir tout le monde était friand de cette ambiance-là
tout le monde a su que c'est après y avait du poisson pourri et ça a périclité à partir de là
et là ça a été mis en faillite
c'est fermé depuis deux ans
ça va être démoli y a plusieurs projets
un projet de de logements sociaux y a
y a aussi un projet de ferme
culture hors-sol sur cinq étages à mon avis il a peu de chances de voir le jour
bien
voilà
d'accord
donc le phare
bientôt va disparaître
euh y a eu d'autres démolitions spectaculaires ou moins spectaculaires
oui tu as parlé du recul des commerces
oui oui y avait dans cette rue
Castagnary
y avait plusieurs bistrots
euh tous les anciens commerces genre crèmerie fromagerie
boucherie boucherie-chevaline
parce qu'il y a
à la
place
y a plus rien
des supermarchés
non non
pourquoi ça ferme
dans beaucoup de quartiers
populaires comme
ça dans le quatorzième arrondissement c'est c'est arrivé avant
le bail était précaire c'est-à-dire c'était un bail sur un commerce
le commerce n'a pas tenu pour x raisons et ça a été l- l'ensemble de de
du bail a été racheté par par des gens qui l'ont transformé en habitations pas chères
c'est ce qui s'est passé dans la rue
Castagnary
tous les tout ça ça a été racheté y a plein de plein de d'anciens pas-de-portes on voit très bien les boutiques
sur tout ce tronçon où j'habite y avait que des boutiques maintenant c'est que des habitations des bureaux
mais où vont les gens alors
les commercants
où tu fais tes courses
où
ah les les la grande distribution des petits
Lidl
des petits
Dia
un grand
Carrefour
un peu plus loin
bon y a encore les boulangers avant y a- y avait combien de boulangers en plus
trois boulangers en plus sur un pâté de maisons
donc même la boulangerie recule à toute
oui
allure
oui
et
plus de fromagers
oui
pour trouver le le le premier fromager il faut descendre jusqu'à
la rue
Dombasle
non c'est très loin quoi
et le marché
ou alors
ou alors aller dans le quatorzième rue
Raymond-Losserand
de-
je me
souviens à propos de là de tous les commerces rue de l'
Ouest
c'était une rue florissante c'était un vrai petit village
quand on on entendait parler de de
Montparnasse
le village d'artistes tout ça moi je j'ai connu le fin bout
vraiment années fin années soixante-dix avec ce village rue de l'
Ouest
terminé
et et le marché est-ce que y a un marché qui qui qui sert de centre aussi un peu à
je trouve que
ce coin ou pas
les marchés
périclitent y a beaucoup moins d'offres qu'avant heureusement que y a quelques maraîchers bios qui à droite à gauche par exemple le marché
Convention
je trouve qu'il a beaucoup baissé quoi
un vrai marché qui reste c'est le marché
Saint-Charles
mais c'est vraiment très loin de chez moi
c'est à une dizaine de minutes de vélo quoi
donc ça veut dire que tu renonces à aller au marché
de de plus en plus oui
est-ce que c'est remplacé par des
AMAP
et autres
y a des
AMAP
bon je fais pas encore partie de de ça mais y a mes enfants
qui me poussent à le faire alors peut-être peut-être
ce qui me
d'accord
retient c'est le le c'est le panier garni
moi j'ai encore envie de choisir quoi
oui
j'essaie
tu veux
de choisir les légumes de saison mais
quand même
bon voilà
débrouillez-vous avec
avec ce qu'on vous donne
les le
le choux de la semaine
c'est ça voilà
oui d'accord
donc les
d'accord les les commerces
de la mixité sociale
alors
tu en as un petit peu parlé
tu as dis que des cités populaires s'installaient
non
non
j'ai l'impression que tu as dit qu'on installait dans le quartier
non les les logements sociaux
des logements sociaux
oui oui oui oui
ah oui j'ai
mais sinon
dit cité parce que
ouais
je pensais grandes tours mais
sinon j'ai vu la transformation de d'un d'un autre quartier bah c'est le quartier immédiatement après le mien vers le centre vers
Montparnasse
c'est le quartier
Falguière
qui était un quartier villageois mais vraiment des petites maisons avec un petit jardinet bordé de barrières blanches à à
Paris
oui à
Paris
je l'ai vu
bon dans les années soixante-dix tout ça ça a été démoli et ils ont construit des des des foyers d- d'immigrés
là donc effectivement la mixité sociale elle y est avec maintenant les enfants d'immigrés qui qui qui qui sont là qui sont installés là qu'on
comment ça se fait la coexistence
est-ce que c'est une juxtaposition ou un mélange immigrés
c'est une juxtaposition
Gaulois
on va dire
c'est c'est une juxtaposition parce que c'est c'est une juxtaposition de quartiers après c'est tellement proche de de de du centre
de
Paris
que voilà plutôt
que de de rouiller cette nouvelle expression que que j'ai entendu
ah oui
oui c'est-à-dire être au pied de son immeuble et puis rouiller
attendre qu'il se passe quelque chose oui t'attends qu'il se passe quelque chose dans dans ta cage de de d'immeuble-là
donc
sauf qu'à
trois minutes à pied tu es à
Montparnasse
donc là tout le monde va à
Montparnasse
bah oui
et à
l'école
donc ça rouille pas trop
l'école était
mo- un mélange de populations ou pas dans pour tes enfants
euh m- alors moi j'étais à l'école
Cherbourg
et donc
ah oui toi
effectivement
oui
y avait aussi une grosse population manouche mais qui est maintenant plus installée de l'autre côté de la voie ferrée
vers la rue de entre la rue
de l'
Ouest
du coup t'as des mots
et la rue
manouches
j'ai non je n'ai pas de mots manouches
non
oh je crois pas
j'avais un petit voisin guadeloupéen et j'ai deux trois mots guadeloupéens
oui
genre bougna
c'est gourmand bougna
d'accord
allez c'est
zôt z'enfant-là arrêtez de faire les bougnas
mais pas les manouches ils étaient
alors
à part
donc à l'école
non c'est pas qu'ils étaient à part c'est - j- j'avais pas de de copains manouches mais je sais que y a y est toujours y a une communauté manouche importante
là de de ce côté du quatorzième
d'accord
et maintenant c'est plus ou moins remplacé par
non ils sont toujours là toujours là et ça je parlais de mon enfance et sinon le l'enfance de de de mes enfants s- ils étaient à l'école
Falguière
donc c'est un autre c'est un autre quartier plus proche de
Paris
métro
Falguière
enfin du coeur de
Paris
et le la mixité oui y en avait oui oui oui
mais pas ils n'ont pas spécialement m- noué de relations d'amitié
si
avec
si
si avec y avait pas
oui
comme comme ça venait quoi
oui alors c'est une question tout à fait précise
oui
comme
ça vient est-ce que
ils ont des amis maghrébins asiatiques
oui
guadeloupéens et cetera
oui alors
et qui
et y compris maintenant qu'ils ont vingt ans
alors à l'école
Falguière
haïtienne
maghrébine mais français c'ét- parce
ce qu'ils sont nés en
France
les parents sont nés en
France
alors
qu'est-ce qu'on peut dire
qui je me souviens de surtout de de ça ouais
asiatique non pas trop
oui
plutôt origine africaine ouais
et maintenant par exemple mon fils à la fac
oui oui c'est vraiment c'est la mixité entre les Gaulois et les les gens d'origine bouriate
i- russe mais j- comment tu viens d'où
en fait moitié bouriate moitié djiboutien voilà je pense à ça mm ma fille qui était à
Duruy
elle a conservé quelques amitiés
un un ami je sais plus de quelle origine il est ivoirien
voilà tu dirais donc
Catherine
Catherine
aussi c- sa grande amie
c- c'est ça elle est d'origine marocaine
d'accord donc tu dirais que
en gros la la coexistence le mélange se fait c'est pas simplement une une juxtaposition
ah oui au sein de de la famille oui oui ca se fait oui
oui mais
ça c'est
une question de maison on va dire enfin de l'esprit de de de famille
c'est ouais étant donné que mon moi mon père était un exilé politique
réfugié politique
y a toujours eu une tradition de de ça quoi d'ouverture de de la maison
et moi j'ai hébergé six ans mis bout à bout depuis que je suis revenu à la maison en deux mille donc ça fait pas mal
oui mais enfin
hein y a tout un discours alar- alarmiste qui dit que actuellement on assiste à un à une fermeture des groupes les uns
pas chez moi
pas chez toi
mais
ah j- alors je peux
oui
dire
les nationalités que j'ai hébergées
alors tchétchène
nord vietnamienne
oui
LINH
c'était une grande amie n- qui qui est née en
France
mais qui a pris la nationalité nord vietnamienne f- surtout
à l'époque quoi c'est il fallait le faire et qui a donné la nationalité nord vietnamienne à son son fils aussi
donc c'est encore plus fort pas facile hein à porter
euh
de plus en plus facile
russe russe djiboutien puis bon voilà
d'accord
en
nationalité différen- italien
puis des Français bon
d'accord
est-ce que
des Roumains aussi oui
d'accord
est-ce que dans les façons de parler
français
tu notes des différences importantes
entre ton enfance et disons tes enfants
m- moi comme je disais tout à l'heure
hors-antenne
il me il me reste je pense puisqu'on me l'a fait remarquer y a dix quinze ans
Juliette
me disait ça
sur certain mots des
vraiment un exemple faubourien
le fameux encore je disais encore
encore une fois mais je m'en rendais pas du tout compte
virgule encore et sans doute d'autres
oui
cachés
et beaucoup moins chez mes enfants
oui par contre ce que j'ai remarqué chez certains copains de mes enfants c'est un un nouvel accent parisien
alors
ah bah ça
tes enfants eux ne l'ont pas du tout
non non non
oui
et c'est un mélange de de d'accent banlieue maghrébin
et du d- un peu un peu parisien
c'est c'est c'est étrange
alors que lui-même le le copain de
Gabriel
était pas du tout d'origine maghrébine ça j'étais très surpris de ce nouvel accent que j'entends beaucoup
oui c'est l'accent des rappeurs c'est l'accent des
ouais
radios
c'est donc
oui
donc
oui oui
il est
à la mode
oui
ouais
et des mots
cool
oui
pas mal
d'anglicismes c'est vrai
plutôt des anglicismes
surtout ça
le verlan c'est passé de mode et
oui y a pas de verlan
chez mes enfants
oui
très peu
parce que tu ne voulais pas
non non non
parce que
ça s'est fait comme ça
oui j'ai j'ai la le dans l'éducation
c'est
tu peux parler comme tu veux mais il faut savoir parler toutes les langues
donc faut savoir bien savoir parler français
donc à la maison on parlait plutôt un français standard
ben c'était correct
avec
correct
avec reprises
oui
si
oui
et tu t'es gendarmé sur des points précis dont tu te
non je non non
souviens par curiosité
alors là je je m'en souviens pas c'est un peu un peu loin mais c'est
non c'est vraiment savoir parler correctement pour pouvoir parler comme on veut
si tu veux parler verlan parle verlan mais c'est
il faut que tu saches aussi parler autrement
et tu les entends changer de style avec les copains
oui
oui oui c'est c'est plus rapide plus
plus concis plus de
d'abréviations ouais
d'accord
ça parle jeune
oui
donc quand même ils n'ont pas échappé à la
non
vague
jeune
non non non
je parle pas pour nos mon neveu qui est m- moitié anglais qui non surtout surtout anglais quoi
et le français c'est le français de ma soeur donc c'est plus
c'est autre chose quoi
on peut pas comparer
euh qu'est-ce que je voulais dire alors la crise
oui dont
tout le monde parle depuis quelques années
est-ce que d'abord est-ce que personnellement tu la ressens
oui
mm oui je suis bien obligé de le dire j'aime pas parler comme ça mais oui
le des des boulots qui sont annulés moins de boulot des
quand j'entends parler par exemple moi je suis j'étais beaucoup dans le domaine musical l'année dernière
de festivals qui ferment par exemple dans le
Var
quatre festivals annulés enfin sur quatre trois supprimés
plus de subventions terminé mais des vieux festivals de de plus de trente ans d'âge quoi
et y en a un qui essaie de de tenir le coup il tient le coup parce que à côté il fait vignes et oliviers
ça je suis directement concerné ça c'est crise
et c'est aussi crise de de du disque c'est c'est c'est changement de de d'attitude culturelle
est-ce qu'un jeune achete un disque
non
le disque périclite ça c'est sûr
oui
tu en penses des choses précises de la
du piratage
musical
j- je pense que malheureusement c'est inévitable mais c'est pas c- comment ne pas avoir conscience que le la c'est
alors on parle de de l'utopie de la grua- de la gratuité mais si tout est gratuit il ne se passe plus rien
parce que l- l'artiste doit vivre aussi s'il ne s'il crève de faim
non mais je parle même au sens littéral c'est
il n'y a plus de musique
vas-y ne mange pas pendant un mois tu vas voir ce qui va se passer et ben tu meurs
d'accord
donc pour avoir des nouilles il faut
et pour
de l'argent
enfin bon
voilà tout ce discours autour de de l'argent c'est un minimum et le et le fait effectivement de de payer un disque ben y a des rétributions effectivement
exagérées vers les gros labels
c'est aussi ça la question la répartition des sous
donc y a plein de de nouvelles notions de répartition de du de la masse financière alors aller directement du producteur au consommateur beaucoup de gens qui essaient de faire ça
est-ce que ça peut marcher
l'achat sur
je sais pas
internet directement
oui oui oui
par exemple
même
l'achat de
l'achat de de concerts directement par des fans
des groupes de de fans ou de de de gens qui aiment un style de musique l'acheter directement et ça ça squeeze beaucoup de métiers de de la musique
les tourneurs tout ça alors est-ce que c'est bien je sais pas
sauf que
des expérimentations
les fans c'est ça ils font ça une fois deux fois
et c'est pas une profession donc
oui
ça ne
et après si y a des gens qui fédèrent les fans
donc ça devient profession
oui
donc
c'est détournable
euh
alors je reprends de ces délicieux macarons
vas-y vas-y mais reprends-toi du café aussi
oui oui du café
et
oui
euh qu'est-ce que je voulais dire
au
donc ça
non mais sur la crise
la crise oui c'est ça le quartier tu tu le sens aussi
non ce que je
dans le
c'est c'est une réflexion que je me faisais hier
effectivement le la crise par mad- média interposés les guerres par média interposés par exemple la première guerre du
Golfe
et on en parle dans les journaux et on la ressent dans la rue parce que tout le monde était terré chez soi les les restaurants étaient vides
les cinémas étaient vides alors qu'il s'était rien passé à
Paris
pas une seule bombe pas rien rien rien rien c'était loin loin loin
donc l'influence des médias sur nos comportements
si on te dit
c'est la crise
et ben ça peut te faire de l'effet oui quand on te le matraque
alors il faut lutter contre cet cet esprit-là parce que quand on regarde les je vais dire euh
y a pas d'autres mots mais les vicissitudes du du du de européennes du vingtiè- du vingtième siècle c- c'est quand même énorme
tout ce qu'on a traversé comme horreur
et donc au fond on va nettement mieux en ce qui
enfin
concerne
les Européens au début du vingt-et-unième siècle
enfin trente-neuf quarante-cinq ou deux mille quinze hein
oui
choisis
bah ça y est j'ai choisi hein
même si y a une une une inquiétude ouais grandissante y a eu y compris chez moi mes enfants qu'est-ce qu'ils vont faire
leurs études
quoi quel boulot pas de boulot et toute le le
le questionnement sur les les boulots mm bénévoles
le bénévolat généralisé non mais ça va
bien ça va de pair avec
internet
oui
et le piratage généralisé hein
on va pas vous payer pour votre travail
et puis quoi encore
oui
puisqu'on peut l'avoir gratos
ouais
donc tu dirais que tu
au fond ça se traduit d'abord dans l'inquiétude pour les enfants
y a une inquiétude
moi j'essaie de les faire vivre sans cette inquiétude mais enfin bon bah je
je les tiens pas enfermés dans un placard hein non plus
mais moi je leur ai appris à vivre avec ce qu'on avait comme ça donc
on continue comme ça
et qu'est-ce qu'ils vont faire tes enfants
dans les projets
mais malheureusement
ils vont
ils vont faire de l'art
je disais à
Séverine
l'année dernière
non tu veux tu veux pas faire science po ou
notaire
et elle me dit qu-
"mais papa mais t'as vu comment tu m'as éduquée
alors bon bah c'est foutu quoi
non mais en plus c'est c'est pas vrai
parce que j'ai rencontré dans le un des concerts qu'on a fait au
6b
à
Saint-Denis
à c'est un un haut lieu culturel
c'est vraiment bien ce qu'ils font
c'est pas du tout un squat c'est un bail précaire auprès du propriétaire reconverti
en ateliers d'artistes en lieu d- d'expérimentation en lieu de répétition
avec une organisation de de de petits festivals tout au long de l'année avec des concerts et tout ça
et une des bénévoles
ouais des bénévoles de de du festival était là ch- vraiment changer d'orientation
parce que elle était d'abord milieu artistique et puis elle a fait histoire et puis elle allait faire science-po
et tout ça entre dix-neuf et vingt-cinq ans là elle avait vingt-cinq ans
à nouveau science po
donc là la
Séverine
c'est plutôt les beaux-arts
peut-être l'architecture le design
après tu
Gabriel
le rap
l'écriture
oui
et
Ariane
c'est le piano
musicothérapie
ah c'est pas piano c'est musicothérapie
ça c'est
donc c'est
c'est c'est
partagé en deux c'est la la fac musicothérapie sinon ce qu'elle passe c'est
oui
un concours piano
qu'est-ce qu'elle va
c'est plutôt le piano
passer
c'est le concours pour entrer au
Conservatoire national supérieur
d'accord
c'est la dernière
année
limite d'âge
c'est bien qu'ils mettent une limite d'âge hein en fait
c- vingt-deux ans
c'est pas beaucoup mais
tu as vu
qu'on les
comment dire c'est un peu comme le reste on les exploite tant qu'ils sont jolis sur les pochettes de disques et puis
on va chercher les suivants
oui
sauf pour une toute petite poignée
donc il f- il faut pas
je crois je crois qu'il ne faut pas
avoir des gens qui qui le font très longtemps si ça ne marche pas
je
et surtout
qu'il y a d'autres écoles hein
il y a pas que le conservatoire de
Paris
pour gagner sa vie avec le piano
y a tous les concours les formations qui permettent après d'être professeur de la ville de
Paris
ou d'être ceci ou d'être cela
donc
oui oui bien sûr bien sûr non mais de toute façon ça c'est sûr
tu es pas blanc blanc ou noir
non non non non ça c'est pour être concertiste là c'est c'est très
oui
très très limité mais sinon non c'est un
y a plein de débouchés
d'accord
et l'avenir donc comment tu le vois
plutôt positivement plutôt
tout à l'heure tu as dit
bon c'est pas l'affreux vingtième siècle
donc c'est
je je suis pas exempt d'in- d'inquiétude moi aussi bien sûr tou- tout à l'heure les informations y a vingt ans on entendait parler de ça
de la fin du poisson
d- non y aura plus de poisson en deux mille quarante non c'est pas vrai
et puis là à nouveau euh ça revient dessus
un chercheur qui dit
mais non c'est c'est pas nouveau moi je je on l'a dit déjà y a longtemps non c'est la fin du poisson
quatre-vingt-dix pour cent de des du poisson méditérrannéen c'est fi- c'est fini
quoi quat- com- combien quatre-vingt-dix pour cent
donc c'est là c'est à nos portes quoi
oui
donc ouais effectivement s- être inquiet oui ça c'est très inquiétant quoi
maintenant le le le le l'homme c'est quand même ce- cet animal qui arrive à s'adapter à toutes les situations donc on arrivera à s'adapter mais enfin essayons de faire un avenir meilleur avec les enfants je sais pas
rectifier certains com- comportements oui
e- j'essaie de le voir d'une façon sereine en en
en étant heureux au quotidien mais c'est une lutte
c'est vrai
d'accord
et un dernier
dernière série de questions
une sur tout simplement les loisirs
est-ce que ça a un sens d'ailleurs l'opposition travail loisir dans votre famille
alors
avec
la fameuse
société des loisirs que qu'on nous faisait miroiter
dans les années soixante-dix
vraiment définitivement révolue c'est sûr je pense
cette cette idée que qu'on nous a fait mariner dessus
en salle de classe de la sixième à la terminale
la civilisation des loisirs
bah non alors que ça pourrait être possible
si cette idée de faire travailler les machines et d'en profiter à côté bah non
le la machine asservite encore plus l'homme maintenant
et puis moi les loisirs c'est
qu'est-ce que ça veut dire
ça veut dire que on est tellement exploités dans
notre quotidien par le travail
dont l'origine c'est torture hein
qu'on doit se reposer
t'es tellement mis sous pression que tu dois te
mais
reposer
non
mais personnellement ça ne te concerne pas
de
euh l'exploitation
par le travail puisque tu construis plutôt
des objets
mais moi je suis moi je suis intermittent du spectacle
oui
donc c'est c'est un c'est un rythme différent où effectivement je- si si on conçoit que c'est quarante-deux cachets
alors si on réduit ça à quarante-deux jours de travail dans l'année on dit mais c'est pas possible
bien sûr
ah oui mais
ça ne marche pas comme ça c'est un jour de travail qui vaut de
à un un
bien sûr
jour dix
jours
oui
voire plus d'expérimentation
derrière quoi mais c'est un- c'est effectivement c'est un autre rythme
moi j'ai la chance de faire ce qui me plaît
c'est ça
c'est une chance c'est une chance
donc finalement ça
n'a sans doute pas trop de
sauf quitter
Paris
à ce moment-là
je je peux quitter
pour l'été
Paris
pour le boulot oh non mais ça alors
si on parle en terme de de loisirs purs les les les vacances
se payer des des une des les cours de gym ça ce non
non
effectivement j'en ai pas
mais
par exemple pour les prochaines vacances
mais j'ai du mal à concevoir vacances parce que c'est
oui
jamais
à la même période si y a un festival qui tombe au mois de juillet ben je pars pas en vacances
je vais travailler même si c'est dans des bonnes conditions hein je pense à un concert qu'on a fait à
Lagrasse
un des plus beaux villages de
France
si
oui oui oui
il est magnifique
récupéré on va dire par la vague hippie pour simplifier
les éditions
Verdier
ils sont là
ouais
ah bah c'est non mais c'est magnifique
donc si ils avaient pas été là le le le village sombrait
ouais
et ça fait quinze ans qu'il y a un festival qui existe qui que
certains habitants de la ville veulent interdire ils ont rien compris
si y a plus de festival y a plus de ville
parce que y a plus de parce que y a plus de commerces et ça ça se ré-effondre à nouveau quoi
donc ça c'est des conditions de travail mais c'était idyllique quoi
sûr oui j'ai travaillé oui j'ai fait un c- un concert oui j'ai répété j'ai préparé le concert
mais alors avec
mais avec quel bonheur
toute la famille ta copine
vous essayez d'avoir des moments ensemble
ah oui
d'été ou de ou s-
pour la première fois depuis des décennies je crois je je suis parti en vacances une semaine
donc
oui on veut les vraies vacances
la
Côte d'Azur
la totale mais c'était très bien
c'était presque une révélation bah ouais c'est
et les prochaines vacances
c'est bien c'est la vraie vie
c'est pas du tout programmé
c'est pas programmé
pas du tout
d'accord
du tout
et les la
j'aimerais bien partir avec mes enfants c'est vrai
c'était ça la question
la dernière ouais la dernière
fois que je suis parti c'était y a six ans bon j'avais une résidence à
Brest
je me suis dit
bah tiens on va monnayer les choses et je les emmène en résidence
et puis en fait ils étaient un petit peu jeunes ils se sont un peu emmerdés tout seuls
dans l'appartement à
Brest
y avait pas grand-chose à faire
effectivement j'aimerais bien partir avec eux mais c'est un peu utopiste maintenant parce que
entre
Gabriel
qui part tout seul en
Corse
Séverine
qui part avec ses ses copines à
Perpignan
Arianne
qui va voir son pote à
Toulouse
voilà
ils font leur vie maintenant
mais dans l'idée ce serait de partir en famille ouais
d'accord
un vrai temps de vacances
alors ça reste ça une idée floue mais qu'est-ce
alors les la dernière question concerne les moyens d'information
entre autre sur le quartier mais plus généralement
oui
tu suis l'actualité
oui je alors
j'essaie de mm alors dans cette maison
euh moi je suis revenu dans cette maison à la mort de mes parents mon père est mort en quatre-vingt-dix-neuf ma mère en deux mille à huit mois d'écart
et y avait ma grand-mère dans cette maison et elle a vécu dans cette maison jusqu'à la fin de sa vie quasiment
pas le dernier mois à l'hôpital bon ce que je regrette mais c'est comme ça
c'est la vie moderne
et elle lisait toutes les semaines le
Canard enchaîné
donc y avait le
Canard enchaîné
à la maison tout le temps
ça jusqu'à la fin de sa vie hein donc ça c'est un grand axe sinon le
Monde
et j'ai essayé de m'abonner et puis pour des raisons financières non là je peux pas suivre donc l'acheter de temps en temps et puis tous les journaux qui me passent qui me passent par les mains la dernière fois quand on est revenu de
Nice
le
Figaro
t- les gratuits du métro quand je prends le métro ça c'est vrai
même si c'est vraiment ultra-succinct et très
et internet
nul quoi
non internet très très peu moi
la radio
France info
même si c'est enfin bon faut prendre avec des des pincettes
France culture
Radio libertaire
un peu tout quoi
et le quartier tu tu cherches des infos
oui je je
sur la vie du
quartier
je je je reçois dans ma boite aux lettres les infos du quinzième
oui
les deux des deux bords de la la ville de
Paris
et le quinzième donc c'est droite gauche
puis je regarde un petit peu tout ce qui se passe et ce qu'ils disent quoi
et tu as un engagement quelquonque dans la vie du quartier
comité de quartier tu mentionnais tout à l'heure pour
Saint-Vincent
non
non mm
non non je s- je suis un électron libre je vais voir un petit peu ce qu'il se passe par exemple quand je parlais du collectif de jeunes
je vais voir ce qu'il se passe
je m'informe
j'ai j'ai mis en lien le le bistrot qui est à côté
ça c'est un nouveau pôle
y a y a un bistrot à vin qui s'est installé juste là
ça c'est vachement bien juste à côté du du collectif
je leur ai dit
il faut que vous fassiez quelque chose ensemble vous avez le même âge même génération
ils ont fait une
Fête de la musique
ensemble ça c'est vraiment bien quoi
donc là des petites implications mais tout à fait personnelles quoi
d'accord
mais pas associatives militantes
écoute je crois que j'ai fait le tour de ce que je voulais te demander
mais j'ai peut-être oublié des aspects essentiels
au fond quand je t'ai parlé de la thématique
oui
de l'entretien tu as peut-être un peu réfléchi de ton côté
non après c'est c'est c'est l'histoire de de la ville de la de la villa aussi
ah oui c'est vrai qu'on en a pas
c'est resté très rapide oui
quinze ans tu as dit quinze ans pour la
oui quinze ans mais enfin j'ai grandi là
je de alors je j'y étais jusque pendant
donc j'y suis revenu en deux mille
en quatre- j'ai quitté en quatre-vingt-dix
je je me suis bien attardé là-bas c'était quand même agréable d'avoir une chambre là-bas puis quand j'ai eu des enfants bah j'étais ailleurs avec
Sophie
on a été à la
Goutte d'or
c'est la une petite petit appartement là-bas bon c'est tout à fait différent
oui
puis on est revenu dans le quinzième et donc là ici mais
par exemple je voulais parler des arbres
tout ce qui est arbre
le grand tilleul
ça c'est ça c'est chez moi
mais dans la villa il y avait plusieurs arbres
juste en face de chez moi il y avait une imprimerie à la place du du
de la maison qui est en travaux
oui
et de cette imprimerie sortait
un arbre et c'était un cerisier
et pendant toute mon enfance on allait voler les cerises
ouais ouais su- sur l'arbre
tout au fond de l'impasse y avait un grand poirier sauvage
parce qu'il avait pas été taillé donc il faisait au moins quinze mètres de haut
donc c'est énorme pour un poirier
des toutes petites poires à peine comestibles enfin c'était des poires
juste à côté de chez moi c'était la maison de la grand-mère
Flammarion
des éditions
Flammarion
et y avait un un immense bouleau
un petit peu plus loin un marronier et bah tous les arbres que je viens de vous décrire ont été ratiboisés
le cerisier puisque le le proprio
celui d'avant la
construction
la première chose qu'il ait faite mais vraiment dans le mois c'est de couper l'arbre il s'est rien passé à la place hein il a c'est chez moi je fais ce que je veux
il coupe l'arbre
le le le marronnier il a été empoisonné
pourtant il me semblait qu'il y avait des arbres qui étaient
protégés
ouais
protégés
on a pas le droit en principe
nous on avait un arbre
de faire ce qu'on veut
là
de plus en plus mais là
y a treize ans
ça a pas marché
le le marronnier il a été abattu
parce qu'il était il était malade
oui y a cette
et je pense qu'il
maladie des marronniers bon ils
je pense qu'il a été empoisonné
le bouleau parce qu'ils ont construit la maison alors qu'ils auraient pu le garder c'était c'était pas sur la surface de de la maison
et le poirier pourquoi bah sans doute qu'il était trop vieux parce qu'il penchait
ouais
quatre grands arbres en moins
heureusement qu'il y avait le mien sinon y aurait rien
ouais
par ailleurs
Paris
plante beaucoup d'arbres
oui mais enfin on peut regretter ça
oui d'accord mm
je sais que dans le quartier
vers
Plaisance
il y avait des des cerisiers
à la place du square
qui est au métro
Plaisance
et comme c'était sur le plan ils ont tout rasé
comme les ateliers d'artistes
qui étaient derrière ce que ce qu'a construit
Bofils
c'était sur le plan à la place jardin
mais quoi vous pouvez pas laisser les allées d'artistes
non
bon maintenant peut-être qu'on ferait autrement
d'accord donc
et puis le dans l'histoire alors y a
et y a pas
aussi l'histoire
de mobilisation pour sauver ces arbres
si de plus en plus y a eu y- y a eu
pour sauver le marronnier
ça a été reculé reculé reculé et comme il était malade voilà c'était incontournable
pour le cerisier non
il a agi comme ça
il a pas prévenu il a coupé l'arbre
sinon l'histoire des puits
dans ma maison y a un puit bon il est asséché
et c'était un puit qui était attenant à l'autre rue aussi
on pouvait y aller y avait une porte
l'immeuble de derrière
et c'était un puit commun
et y avait un autre puit tout au fond de de la villa
et qui était aussi un puit commun
asséché
et cette histoire de j'ai j'ai appris qu'il y avait un puits pourquoi
parce qu'il y a une histoire de de copropriété sur toute la villa qui était une villa privée
avant que ce soit rendu à la ville dans les années quatre-vingt-dix je crois
et donc il y a eu un dégât
quelle est la
des eaux
marge rendue à la ville parce que la ville dit
c'est à nous enfin c'est à nous c'est comme ça
ou parce que les gens veulent je sais pas quoi l'éclairage et que pour ça il faut
non y avait une réfection de de de la voirie qui était
à l'ordre du jour puis ça coûtait trop cher donc y a eu un comité de quartier une association qui a cédé la villa des
Charmilles
voie privée à la ville
d'accord
voilà
et donc pourquoi je mentionne cette idée cette ce cette
le puits oui
histoire de puits
je l'ai apprise parce que il y a eu un dégât des eaux dans l'immeuble qui est tout au fond de l'impasse et ils ont essayé de faire porter le chapeau à tous les habitants de l'impasse soit disant
parce que les
que avant
c'était
une voie privée donc comme y avait un puits qu'il a pas été asséché avant ça appartenait à tout le monde donc vous êtes responsables
ça a pas du tout marché
et c'est là que j'ai appris qu'il y avait un puits
commun tout au fond de l'impasse
donc deux puits
euh y a des puits artésiens dans ce
pas très loin
y a un puits artésien vers la place de
Breteuil
oui mm c'est ça et je crois qu'il a été
on on lui a mis une statue dessus
y a une statue mais il est
pour que hein
mais y a y a de l'eau qui sort
un peu très ferrugineuse
oui
ah
bon donc ben merci beaucoup
ben
pour
merci
j'espère que c'est pas trop long parce que ça c'est
c'est une heure vingt-cinq c'est les transcripteurs vont peiner
mais les lecteurs seront ravis
alors que je chaque fois
je me dis là
can not shot down
while stop