ça marche voilà ça va maintenant ça va + alors donc euh ++ je sais que l'immeuble + ta famille l'habite depuis plusieurs générations + est-ce que tu sais comment + comment vous êtes arrivés là en gros euh comment je suis arrivé dans dans cet héritage oui + non non mais en repartant en repartant éventuellement à l'origine des parents et des grands-parents alors alors alors dans cet dans cet immeuble il y a plusieurs + sortes de gens + qui appartiennent tous bon à la bourgeoisie bien sûr mais + bourgeoisie assez hétérogène hein je distinguerai trois groupes euh euh alors les vieux habitants il y en a plus ils sont tous morts + y a de nouveaux locataires ou copropriétaires + y a une + une catégorie que je définirai comme des + familles ca- catho pas pas très + pas très pas très friquées mais mais bon qui peuvent se permettre quand même de vivre dans le dans le dix-septième + alors ceux-là ils peuvent rester un certain temps + ils s- ils ont vocation à devenir à devenir de vieux + locataires ou de vieux copropriétaires mais dans + dans à la fin de cette génération y a une autre couche alors qui se renouvelle constamment ce sont des gens qu'on voit arriver + comme locataires mais su- surtout comme comme propriétaires et qui au bout de quelques années vendent qui sont des gens en ascension sociale et qui sont généralement + euh de des familles juives tunisiennes + et puis y a y a nous qui sommes là depuis depuis quatre ou cinq générations euh + et qui sommes dans une sorte d'îlot d'en- d'enclave de de réserve + de réserve indienne puisque nous occupons + cet appartement qui a été habité par euh ma tante qui a été habité par mes grands-parents et + probablement par mes arrière-grands-parents + et donc j'en arrive à la réponse à la question comment ça a commencé alors c'est les travaux haussmanniens + un certain nombre de gens investissent + et notamment mon arrière-grand-père qui est mexicain + qui passe la moitié de son temps en Europe + en Espagne et en France et qui a de l'argent à investir + parce qu'il est c'est un exploitant agricole mexicain + il a gagné pas mal d'argent + il a de l'argent à investir il investit à Barcelone à Madrid et à Paris et donc là il il il il acquiert plusieurs immeubles plusieurs immeubles + xxxx deux c'est il les fait construire il les fait construire il les fait construire il les fait construire mais parce que y a un plan d'ensemble on en construit et lui + alors lui bien il il y investit + je pense que + que tout ça fait partie d'un plan haussmannien + dont il fixe pas les détails lui apporte l'argent hein il apporte le capital + et c'est tout un tout un bout de la rue en fait + alors y a quatre ou cinq immeubles qui seront petit à petit euh vendus par mon grand-père qui lui est dans cette famille celui qui dépense + alors y a celui qui a gagné et puis y a celui qui c'est classique qui dépense qui dépense qu'est une qui est + une sorte d'excentrique euh + très prodigue qui a qui entretient des tas des tas de gens des a- des artistes en déroute et des maîtresses des réfugiés beaucoup de maîtresses et qui dépense énormément d'argent alors qu'a toute sorte de hobbies coûteux comme la mécanique l'aviation et cetera + bon qui + pratiquement aura + aura tout vendu sauf deux immeubles la légende veut que ces deux immeubles aient été cédés à ses deux filles parce qu'il avait deux filles + sous la menace d'un + d'une arme à feu brandie par par ma grand-mère bon et bien maintenant tu vas + céder les deux de manière à mettre ces deux immeubles à l'abri et dans la famille y a cette idée qu'il faut qu'il faut conserver la pierre + euh que même dans les plus grandes épreuves il faut résister à la tentation de de vendre et mais évidemment tout ça ne résiste pas au temps et plus précisément aux droits de succession euh on en arrive à la génération où euh la génération de mes enfants où ça serait déjà bien de rester euh propriétaire de ce qu'on occupe déjà donc trois chambres de bonne donc il rè- voilà y a cet appartements + nous te- nous tenons ça c'est nous et euh un autre appartement qui est occupé par ma fille aînée + mes deux autres enfants certes sont également propriétaires mais de studios pas d'appart- pas de grands appartements de studios chambres de bonne de chambres de bonne qui ont été euh aménagées et qui sont devenues des studios voilà + chic aménagées + + voilà voilà comme il se fait aménagées mansardées xxx euh ++ et tout tout ce monde hein vous avez envie de rester dans le quartier + alors y a une époque de ma vie où j'avais envie de fuir le quartier le la la la période la période où on + rejette la famille on veut s'a- on veut surtout pas ressembler à tout ça + et là je je trouve un certain un certain charme à vivre dans les lieux + euh qu'a dans lesquels a vécu ma grand-mère + j'aimerais bien euh + percevoir son fantôme d- de temps en temps + donc euh + voilà c'est le ressou- le ressourcement après après le rejet tout ça tout ça s'est étalé sur des années et des années et toi Monette oui mais ce quartier il te plaît + écoute euh + moi j'ai toujours le + l'idée d'autre chose parce que je trouve que ce quartier n'est pas très amusant ++ mais je dois dire que quand je rentre à l'écurie je trouve ça tranquille et vraiment c'est quand même vraiment un plaisir de rentrer le quartier est beaucoup plus amusant mais à vivre c'est je dois dire que ça manque de fantaisie xxx il est quand même beaucoup plus amusant que ce que j'ai connu + entre autre + voilà à vingt ans je trouvais ça terriblement ennuyeux on y croisait que des gens très ennuyeux très gris ++ qui me semblaient très vieux mm peut-être qu'à un moment on devient aussi ennuyeux qu'eux xx qu'on vit très bien xxx non mais non mais y a des choses qui changent objectivement ouais ouais ouais tous ces les petits restaurants les endroits un peu oui oui et y a beaucoup de jeunes bobos maintenant parce que y a des des jeunes qui gagnent de l'argent ouais rapi- beaucoup d'argent rapidement genre ouais les tradeurs donc on commence des machins comme ça à voir des petites boutiques on a beaucoup de bobos on a beaucoup des petits restaurants XX non + nous quand on quand on s'est installés ici euh enfin ou quand on est revenus après euh une escapade pour Jean Eric de quoi d'une année à tout casser euh j'avais une voisine de boutons de de palier qui disait dans le quartier y a que des plisses y a que des plissés boutons les plissés boutons c'étaient les merceries mm ah oui oui oui elle disait mais y a que des plissés boutons et maintenant y a plus de plissés boutons y a quelques bistros mais enfin maintenant c'est de plus jeune hein y a c'est un quartier qui rajeunit mais avec euh non mais y a beau- beau- beaucoup d'endroits amusants oui oui et qui reste néanmoins un peu ennuyeux quoi c'est pas vraiment euh mais qu'est-ce qui vous manque + quand tu dis ennuyeux + bah il nous manque bah écoute tu fais le tour du quartier tu fais le tour des boutiques de + de mode de machins qui sont les mêmes un peu partout mais y a pas le dépaysement du quartier Latin tu + je sais pas c'est c'est c'est peut-être parce que + on apprécie plus un quartier où + dans lequel on va + en visite + tu sais pendant des années + Jean-Frédéric prenait trois quatre jours de + de congés au milieu de l'hiver + et on appelait ça prendre nos vacances à Paris et alors là + on foutait le camp sur la rive gauche et on allait euh euh à Saint-Jullien le Pauvre à Mouffetard à machin faire du tourisme et c'était c'était du tourisme c'était à Paris c'était plus joyeux quoi disons hein oui ici c'est un quartier qui est qu'est-ce qui nous manque y avait un ciné-club qui a disparu oh y a plus de cinéma dans no- dans ce y a plus de cinéma du tout xx ce quartier-là vraiment y a plus de cinéma du tout ah oui d'accord il faut aller sur les Champs-Elysées ou à Place Clichy et ça + + il est XX juste pas question de marcher par contre y a beaucoup de choses qui n'existaient pas finalement c'est déjà ++ et qui qui existent aujourd'hui y a des sushis des restaurants chinois des oui des boutiques d'informatique enfin tout ça euh donc on peut manger mais pas de nourritures intellectuelles + en gros c'est ça + euh non y a ni théâtre y a jamais eu y a jamais eu beaucoup d'aliments intellectuels y a quelques musées si y a quelques ni cinéma par ici ++ non mais je crois que si Jean-Eric y avait des cinémas avenue de Wagram y avait des cinémas autrefois y avait des cinémas y avait un ciné-club xx y avait des ciné cl- oui y avait des cinémas y avait un cinéma là y a vraiment pas p- pour aller au cinéma faut vraiment le ciné-club où j'ai vu sept fois Le Septième Sceau faut vraiment prendre s- euh prendre le métro prendre sa voiture ouais ouais on peut pas aller euh on peut pas aller au ciné euh d'accord et du coup ça m'amène à une autre question parce que vous avez dit à plusieurs reprises le quartier le quartier mais c'est quoi ben c'est un quartier + le quartier c'est comme euh comme une île ou une presque-île alors tu as le tu vois comment tu le délimites + justement alors je le délimite euh rue de Courcelles + rue de Courcelles boulevard de Courcelles avenue des Ternes et retour par la rue Pierre Demours et aussi par opposition à à une autre partie du dix-septième qui est beaucoup plus populaire et alors pour le coup beaucoup plus amusante qui est les Batignolles bon ++ c'est une sorte d'île ++ bon +++ les Batignolles mais il est plus très il est plus très populaire il est en train de se qui est en train de se gentrifier il s'est s'est boboisé sérieux avec le parc et oui le tribunal en construction ++ le Grand Tribunal mais est-ce que la définition de quartier non moi je le je vois vraiment ce quartier comme une île quoi oui mais est-ce est-ce que ça correspond au quartier tel qu'il est défini par exemple par la mairie parce que je crois que la mairie non pas du tout c'est c'est ça correspond à l- à la définition que j'en fais c'est les c'est ce que peux faire à pied dans une après-midi euh mm d'accord c'est le circuit que je fais à pied les agents immobiliers ont un mot quand même oui + ils appellent ça la Plaine Montceau la Plaine Montceau enfin oui c'est ça la Plaine Montceau ils appellent Plaine Montceau on peut encore faire le quartier et vous aussi et nous aussi nous on appelle XX peut-être pas ça la Plaine Montceau mais ça correspond + les limites sont bien celle du quartier perçu en tout cas mais vous vous lui donnez un nom si on dit où est-ce que vous habitez non nous on dirait vous répondez on habite dans le dix-septième + côté bourgeois je crois que c'est ça qu'on dirait oui côté euh oui par opposition aux Batignolles mm ouais ce qui est sociologiquement faux parce que Batignolles maintenant est bourgeois aussi mais d'une autre façon mais tu vois on peut prendre le quatre-vingt-quatre + tu arrives euh au Luxembourg + enfin euh côté Quartier Latin tu te rends compte que tu en traversant le Luxembourg tu es à Montparnasse y a tous les ch- tous les cinémas tout est accessible à pied ici nous il nous viendrait jamais à l'idée de monter euh franchement euh deux fois par an on monte sur les Champs-Elysées au cinéma et encore avec les enfants pour voir des dessins animés peut-être pour pas pour le plaisir d'aller d'accord au cinéma parce que le cinéma ça re- ça correspond quand même à une balade tu vas + non mm mais euh ++ donc vous vous migrez très rarement en même temps dans d'autres endroits vous êtes de ce non ce qui nous manque c'est peut-être quartier vous n'êtes pas de Paris on va dire ou de la rive droite ou ah non non nous on est m- moi je suis extrêmement parisienne + moi je me sens propriétaire de Paris même donc toi tu bouges beaucoup ah oui oui oui mais j'ai plus de voiture mais depuis depuis un an mais quand quand j'étais dans ma voiture c'est comme si j'avais été à cheval je me balade dans Paris Paris est est à moi quoi et toi moi je suis complètement bipolaire c'est-à-dire y a y a mon petit quartier + et puis il y a le quartier où j'ai pratiquement toujours travaillé qui est le Palais-Royal + tout tout le reste m'est très largement inconnu mm X le quartier le Quartier Latin et un peu le Quartier Latin mais mais qui correspond à une période de de ma vie mais pour le reste j'ai j'étais entre Palais-Royal et ici et tout le reste ét- c'est terra in- incognita c'est mais enfin bref entre le Palais-Royal et tout le reste est exotique et ici c'est pas trop dur pour nous ++ disons tout le reste est dépaysant bien que ce qui nous manque c'est un c'est le c'est l'aspect un peu populaire justement c'est sûrement ce qu'on recherche parce que + moi quand je vais me balader aux Abbesses au marché Saint-Pierre et tout ça j'adore + être + me re- me ressourcer dans un + des quartiers plus populaires et les Abbesses pour moi c'est plus exotique que que Mexico où on a vécu un an et ah oui où on retourne de temps en temps donc tu ne vas pas aux Abbesses + toi + j'adore y aller et mais tu + tu as pas le temps et je trouve ça extraordinairement dépaysant il y va si tu l'emmènes mais pas euh comme ça il a rien à y faire de de de en en gros peur de m'y perdre oui je j'y vais accompagné alors ouais tu tu comprends bien que nous on a deux oui deux deux deux trucs différents bien sûr moi c'est + purement loisir et lui c'est uniquement labeur d'accord donc euh on a pas du tout le même regard sur Paris mais alors moi j'ai + toujours vécu ici + Mo- Monette c'est un peu différent elle elle a grandi à Saint-Ouen dans dans une banlieue populaire et donc elle a elle a fait ce chemin de Saint-Ouen vers dans le dix-septième arrondissement c'est un dix-septième arrondissement d'adoption alors que moi c'est je suis + le cas assez rare quand même d'un dix-septième arrondissement enraciné et enraciné de plusieurs générations atavique et alors dans ce dix-septième est-ce qu'il y a des endroits où tu vas tous les jours une fois par semaine une fois de temps en temps tu veux dire à Monoprix oui peut-être + le coin chaque ch- à la boulangerie du coin est-ce que tu vas chercher le pain tous les jours la rue Poncelet de temps en temps on on va au Parc Montceau + on va à la à ch- à la coulée verte à la Coulée Verte Coulée Verte C'est le boulevard Pereire là celle qui est dans le boulevard Pereire + et donc euh + qui était très bien fait qui longe la XX qui et puis il y a des endroits un peu magiques comme le le musée Cernuschi + non on a en fait on a plein de petits musées mais + on en profite assez peu parce qu'on est on a j'adore me me balader dans les parages du lycée Carnot où j'ai fait mes études dans en espérant encore ressusciter des fantômes + qui ressuscitent de temps en temps de rencontres j'ai quelques visions fugaces d'autres qui se promènent aussi autour de leur ancien voilà ++ euh est-ce que vous vous souvenez l'un ou l'autre d'évènements d'incidents qui ont marqué l'histoire de euh du quartier du quartier de la rue ou enfin que vous avez vus + oui une des caractéristiques ++ oui Rachida Dati elle habitait l'immeuble à côté non mais ça c'était pas un évènement un incident oui oui oui alors non on a eu des des gens qui qui habitaient là qui étaient connus des mais un incident défrayant la chronique qui rompe l'ordinaire mais la caractéristique de ce quartier c'est qu'il justement il se passe jamais il se passe rien d'incident de ce type si il doit y en avoir parce que et notamment on on est à l'abri des des des remous populaires c'est pas vrai parce que des insurrections et des levées de barricades bon euh je on a eu un crime quand même on a eu un crime dans la rue Marguerite là juste à côté mais vous avez assisté au crime ah non non on a pas assisté mais tout le monde en a parlé on a on c'est tout euh je veux dire non c'est un quartier qui est relativement euh + qui est quand même en retrait du flux des il peut se des des évènements et des spasmes historiques passer je ne sais pas moi un incendie épouvantable qui met tout le monde ça pourrait oui on euh dehors l'entraide des voisins si y a eu l'e- l'effondrement du parking Banville oui qui a fait beaucoup de morts l'é l'évènement notable c'est l'effondrement du garage de par parmi les gens que je connais là + du parking qui se trouvait du garage-parking qui se trouvait ouais au bout de la rue + alors vous étiez là ah moi j'étais là oui + j'étais là et j'ai vu arriver le + le nuage de poussière mais tu as entendu ah ben c'était comme un bruit de + c'était comme un tremblement de terre hein donc euh je me le temps que je me mette à la fenêtre j'ai vu arriver le le nuage de poussière C-Monette a vécu ça comme tous les gens qui vivent des évènements tragiques c'est-à-dire elle a entendu un grand bruit ++ de certaines choses + deuxièmement elle a vu un grand nuage oui et troisièmement elle a appris ensuite que c'était dramatique parce que y avait quand même des morts beaucoup de morts y a eu sept oui alors ça c'est vraiment un évènement dramatique qui a eu lieu + comme comme il peut se produire une chute de météorites mais normalement c'est un quartier qui doit être + qui est immunisé contre l'événementiel et surtout l'événementiel tragique et est-ce qu'il y a eu un un jour une raison + qui fait qu'un collectif de voisins d'habitants euh soit constitué euh tu veux dire quoi régler des problèmes dans l'immeuble des choses comme ça ++ de quelque ordre que ce soit ça peut être + je reviens alors l'effondrement d'un parking y a pas des gens à reloger non non non mais non on est dans un quartier qui socialement ne présente pas tellement de problèmes pas du tout même donc vous êtes à part les à part à part XX individus sans contacts voilà à part si + les les les les les deux ou trois types faudrait dé- faudrait imaginer un péril extérieur contre lequel se fédèrent des gens qui sont par ailleurs + profondément individualistes alors on pourrait imaginer + euh + l'imposition d'un camp de réfugiés par exemple là j'imagine qu'un certain nombre de gens dans le quartier y aurait une révolte euh se fédèreraient je vois pas trop où ils pourraient le mettre le mais les deux ou trois types qui dorment sur les bouches de métro euh dans la rue ouais parce X on a une bouche de métro + oui mais non mais là je pensais et là y a les ++ c'est pour ça que c'est quand même au camp de réfugiés qui s'installerait euh oui mais oui + comme ça s'est passé au Bois de Boulogne qu'on installerait euh sur le Parc Monceau ne parlons pas de choses qui voilà imaginons que le Parc Monceau soit réquisitionné pour installer un camp de réfugiés + bon là j'imagine que les habitants se fédèreraient euh + voilà + se constitueraient en ligues + euh donc vous n'avez pas eu de constitution de ligues mais non une telle menace ne s'é- ne s'étant pas produite ce risque remarque ne s'est pas réalisé on est passé avec Sonia euh vous êtes venus en voiture non ++ nous on ne vit qu'en métro non non non on est pas venus en voiture mais mais un jour on on pa- on est passés à nous on a plus de voiture Barbès au moment où les gens avaient été chassés de Calais sont arrivés s'installer là + et c'était un une vision euh terrible hein d'apocalypse oui apocalyptique et et la la première chose qu'on a dite c'était mais ça ne peut pas enfin ça ne peut pas on peut pas laisser les choses comme ça comme ça + oui + ben écoute nous notre fille elle prend le métro tous les jours pour aller Porte de Pantin + puisque son agence est installée à Pantin et je dois dire que je redoute ces mé- ces changements de métro à Barbès et cetera oh une des on risque pas grand chose hein une des caractéristiques de ce quartier c'est qu'on est vite quand même en contact avec l'autre monde ouais + hein il suffit de prendre le métro en deux trois stations et cetera ouais + on est on est ++ c'est comme une bulle ici une bulle c'est une bulle mais dont les parois sont assez assez + assez fragiles parce qu'on est celles sont assez poreuses quand même + assez poreuses quand même euh on est longés par le boulevard extérieur quand même tu vois après la Place Pereire là tu descends tu as tout de suite les ouais ouais Maréchaux une des hantises des des copropriétaires des locataires ici c'est le SDF qui vient s'installer dans le hall ++ qui passe la porte qui franchit la porte et qui s'- et qui s'installe et qu'est-ce qu'on fait ++ alors ++ donc quand tu dis une des hantises tu veux dire que c'est c'est évoqué dans des réunions ben c'est déjà arrivé + non pas des réunions parce que ça n'a jamais été jusque là mais c'est arrivé plusieurs fois que des gens essaient c'est une idée que qui doit aussi beaucoup hanter les gens quand ils tra- ils se disent au fond on a on a mis on a mis ce cette porte y a y a euh un mot de passe mais si le mot de passe était connu des miséreux qui empêcherait surtout en hiver à ce moment-là tu nous fais un un SDF de s'installer des récits en xx qui te sont propres y a rien je suis persuadé que c'est un fantasme qui est partagé et qui en plus il s'est réalisé non parce que Jean-Frédéric +++ ça s'est déjà passé ça s'est réser- y a encore des XX alors qu'est-ce qu'on fait oui qu'est-ce que vous avez fait alors on pas qu'est-ce qu'on a fait d'un côté on peut pas chasser le le malheureux le re- repousser vers l'hiver de l'autre côté il n'est pas question de de le laisser s'installer dans le hall alors on + on le paie on le paie vous payez quoi ben on on lui donne une somme d'argent + pour qu'il veuille bien déguerpir là tu te montres sous ton plus mauvais jour là non j'essaie d'être d'être sincère et loyal + et de répondre X c'est sûr ça s'est fait ou c'est ce que tu imagines ça c'est ce que tu voudrais faire non non c'est ce que nous avions fait non non c'est toi moi j'ai rien fait du tout de la sorte hein ++ à l'époque on X d'un coup c'est ce que nous avions fait il y a une dizaine d'années le risque s'est réalisé le type s'était installé et on y a c'est toi qui avais une somme qui était bien + assez rondelette assez et alors si + donc c'est toi qui as donné c'est une somme c'est aussi un appel d'air oui c'est-à-dire que si + la chose se sait d'autres SDF vient et ça se oui ça c'est le danger ça c'est le danger mais donc on est bien obligés à un moment ou à un autre mais c'est toi qui as donné une une somme on a xx vous n'êtes pas xxx y a pas eu de concertation des y a pas eu de concertation oui alors là mais c'est des réactions mais les les quelques personnes présentes étaient bien d'accord sur le fait qu'il fallait agir vite non non mais y a pas eu ++ enfin cela dit le quartier d'une manière ou d'une autre et si possible d'une manière pas trop oui brutale mais la brutalité aurait peut-être été nécessaire au bout d'un moment non le quartier est en en pleine mutation ++ parce que on est en train de de de re- viennent s'installer ici en fait tous les tous les anciens de la rue des Rosiers + qui sont en ascension bon nous sociale nous on a rien contre et et pour eux ils sont commerçants pour eux non ils sont pas commerçants ils vivent ici maintenant oui ils ont gagné assez d'argent pour vivre ici ah d'accord mais ça n'est on voit bien ça n'est qu'une étape de leur ascension sociale on voit le dix-septième mais + + + et donc euh mais on voit la communau- c'est pas assez bien Jean-Frédéric surtout on voit la communau- + -tarisation + -tarisation -tarisation ++ ils sont en train c'est incroyable comme c'est ça se vous voulez dire que ce sont des gens qui sont religieux et très pratiquants que par exemple ils ne veulent pas ouvrir les portes le vendredi il faut que quelqu'un l'ouvre donc il faut il faut laisser la porte ah oui voilà ouverte ça + le vendredi ils toucheront pas le bouton de la porte + ils se guettent ils s'entreguettent par non les fenêtres non mais il faudra aussi laisser la la porte ouverte voilà et alors euh + mais ça fait partie des accommodements raisonnables + le reste de l'immeuble étant c- constitué de gens qui vont à la messe non à à égalité + mais bon euh à égalité on est alors ce qui est drôle c'est que topographiquement trois étages de de goys et trois étages de oui c'est ça y a trois étages et donc vous de juifs pieds-noirs et trois étages arrivez à cohabiter gentiment ah oui très gentiment de cathos bon genre + bonne so- non mais très gentiment ça ça cohabite très très bien ça cohabite comme ça devrait cohabiter dans toute la France alors ça je veux dire c'est la tradition judéo-chrétienne hein ouais ouais ça ça n'a rien à voir on est hy- d'accord donc c'est hyper gentil il n'y a pas de et dans les étages pour + pour anticiper la question suivante + il n'y a que des Phillipins + donc il n'y a pas de présence pas de ++ musulmane dans dans dans cet immeuble ni d'ailleurs pas beaucoup dans la dans dans ce quartier dans les l'étage tu veux dire les étages su- les les + + les chambres de bonnes les gens qui s'occupent des petits enfants dès qu'on est à l'Ouest voilà sont des Phillipines voilà des Phillipins accessoirement des Latino-Américains mais voilà donc euh pourquoi parce qu'à l'Est ça serait plus sous- euh ça reste complètement judéo-chrétien non des Africaines ah oui par exemple place de la Nation quand on voit des gens se promener avec avec des petits enfants ou des dames âgées beaucoup d'Ivoiriennes euh des Sénégalaises des Sénégalaises non mais aussi ça commence ici aussi mais c'est essentiellement ça tu le vois des Phillipines et des Latino-Américaines ouais ici tu le vois beaucoup on a eu des des Sud-Américains aussi à la sortie des écoles dans les chambres de bonnes au-dessus de chez nous mais pas comme gardiens d'enfants + non je sais pas ce qu'ils faisaient moi j'ai connu les dames du du septième qui étaient des Espagnoles + qui ont passé le relais aux + les dames du si- du sixième c'est le film de le film de Lucchini oui de + de Lucchini oui + tu sais qu'il l'a fait après avoir vécu ici son film + non non j'ignorais si + ah il connaissait le fonctio- donc il connaissait effectivement les dames du septième ah oui oui nos dames du septième à nous + et mais ça y a une certaine continuité hein bon tout ça reste quand même non maintenant c'est y a que des Phillipines ++ très hispanique mais toutes les chambres de bonnes sont occupées par des Phillipines + sauf celles qu'on a sauvées pour nos enfants + les deux ou trois qu'on a sauvées pour les enfants bon on a une Colombienne et une Espagnole + une Brésilienne et une Brésilienne + d'accord + ça fait beaucoup de chambres de bonnes + ben y en a beaucoup parce que y a deux étages de chambres de bonnes ah voilà j'essayais de compter je me disais ça deux y a deux é- y a deux étages alors sauf celles qui ont été aménagées comme on peut voir quand mansardées + pour pour les enfants + pas seulement les nôtres hein + d'accord + alors + pour continuer dans les grandes oppositions + euh de la ville vous fonctionnez sur lesquelles vous avez dit populaire donc soit mais géo- xx parler un peu de la rive gauche oh ben rive gauche rive droite oui c'est sûr rive gauche rive droite moi je pense qu'ici plus que Est-ouest ici c'est moins du bobo classique que que rive gauche ça c'est clair c'est plus euh du bobo bourgeois classique bourgeois classique mais bourgeois + là-bas c'est bobo classique bobo euh class- bobo gauch- gauche euh gauche oui le l'Est vote à gauche voilà effectivement + euh + mais mais donc les grandes oppositions c'est encore Est Ou- euh gauche droite ou Est-Ouest plutôt en gros ++ ou des des îlots Est-Ouest quartier qua- qua- quartiers chics quartiers populaires rive gauche rive droite rive gauche rive droite ça existe la la périphérie d'ailleurs toutes mes copines qui habitent rive gauche je te dis tout de suite qu'elles ont un mal de chien à traverser la la la Seine elles viennent jamais nous on va toujours rive gauche mais elles elles ne viennent jamais rive droite ++ c'est incroyable retour au thème précédent le dix-septième est ennuyeux ennuyeux c'est toi qui l'as dit oui en prenant on ne va pas euh voir des des gens ennuyeux des des des c'est une contrée ennuyeuse dans laquelle on ne va pas je le trouve très ennuyeux mais maintenant plus je vieillis plus + j'apprécie quand je rentre à l'écurie de d'être de trouver les avenues calmes tu vois y a les les les les on est cernés de très grandes avenues comme Malesherbes Villiers et cetera qui sont c'- c'est un Paris assez aéré hein calmes la rue de Progny y a personne hein c'est un Pa- Paris de ce côté là on peut dire qu'on est euh aéré mais pas tant d'espaces verts que ça + si on a on a quand même le parc Monceau on en a quand même pas mal on a la coulée Verte maintenant si on a quand même il faut que j'aille voir votre coulée verte et avec des zones plus denses qui se par exemple des marchés ah oui alors + on a quand même des enclaves on a des marchés Poncelet xx dans ce quartier un peu en en xx on a quand même des des enclaves pittoresques comme le marché Poncelet qui est qui est un endroit alors pour le coup + je sais pas si on peut dire populaire mais en tout cas très coloré non c'est pas populaire du tout mais par contre c'est c'est grouillant c'est coloré c'est grouillant c'est voyeur c'est jeune et là tu t'aperçois d'accord que + c'est c'est les jeunes bo- nous nos amis américains bobos xx sont enchantés ils disent ça c'est le ça c'est le Paris dont on a rêvé vous allez au marché Jean-Frédéric peut-être maintenant mais je crois pas que tu allais au marché beaucoup Jean-Frédéric me rejoint pour tirer la charrette + quand j'appelle au coin de la rue euh toi tu vas au marché une fois par semaine n- une une fois de temps en temps mais une fois de temps en temps xx sans régularité non et les courses alors c'est quoi oh c'est plutôt Monop + Monop euh puisqu'on a plus le la chance d'avoir de petites épiceries euh + autrefois quand on était jeunes on a- y avait encore les épiceries là dans rue rue Gustave Flaubert et tout + le quincaillier le l'é- l'épicerie c'était formidable pittoresque alors là pour le coup c'était très pittoresque et + alors maintenant on va à Monoprix on se fait livrer y a pas de problème ou à Carrefour Market et ce mon ce marché xxxx quand j'étais petit j'était émerveillé terro terrorisé + par les la gouaille des des comerçants + ouais les pregones comment on dit en espa- en en français déjà les pregones ah oui les les interpellations les gens qui vous qui oui ta xx qui haranguent qui haranguent les les grandes harangues et et une harangue c'est comme avec des avec bon et j'ai une les l'es- l'esprit qu'ils y mettaient et cetera + et c'est je je trouvais que c'est du théâtre + et + et ça s'est perpétué ils ont pris des gens qui sont visiblement + ils viennent de l'autre côté de la Méditerranée qui ont repris cette tradition avec la même gouaille le même humour finalement on reste dans une faconde parigote qui qui est ça c'est quand même la continuité attends c'est la faconde pas parigote une faconde ouais ouais c'est nord africaine une faconde nord na- non oui mais oui mais à la ils ont repris la qui s'est coulée dans un moule d'accord qui s'est coulée dans ce moule dans ce moule y a la faconde et et la faconde parigote mais re- en effet + réinterprétée réinterprétée oui par des + gens d'origine maghrébine mais mais mais réinterprétée tout est la avec beaucoup de talent et de avec pas mal de fidélité et alors ce que je trouve très sympathique mais c'est un peu comme au marché Saint-Pierre + c'est que là toutes les confessions sont représentées tous les commerçants sont maghrébins tous les clients sont juifs pas tous pas tous beaucoup pas tous mais ah rue Poncelet vous avez peut-être quelques maraîchers on a au- des Cantalou x des poissonniers qui restent ouais globalement y a beaucoup tous les tous les maraîchers ben non alors pas les maraîchers mais tous les vendeurs de fruits et légumes sont des x on on en revient à la + sont maghrébins pratiquement on on retrouve on retrouve ce qu'on constate in- partout c'est que la la diversité culturelle est beaucoup plus chatoyante et agréable lo- lors lorsqu'elle se lorsque le cadre est prospère oui c'est dans les sociétés prospères oui que que les gens sont actifs alors là l'a- l'a- l'alié en la la la tolérance est beaucoup plus grande la diversité + a beaucoup de charme + mais c'est c'est moins vrai dans un cadre plus tendu + + cadre de + d'économiquement pauvres la la + + tous les clients tous les clients sont sont sont + sont d'origine euh euh catholique comme on dit quoi catho de base + et ou juifs tunisiens et les vendeurs sont tous pratiquement maghrébins et y a énormément de chintoks et tout le monde s'entend très bien y a beaucoup de chaleur humaine c'est très sympathique alors quand on va moi quand je vais au marché Saint-Pierre c'est ce que je retrouve d'accord les commerçants sont tous juifs tun- les les les alors pour le coup c'est les commerçants qui sont juifs tunisiens les acheteurs sont cathos ou maghrébins et tout le monde s'entend très bien + donc y a un côté euh + oui la seule chose que je je reprendrai Jean-Eric sur euh le le l'idée que c'est plus tendu quand quand y a pas la prospérité du dix-septième parce que la plupart de mes interviews du onzième et du vingtième disent qu'il fait bon vivre dans le quartier les gens sont très dont acte et qu'ils apprécient le menta- le mélange ce qui veut pas dire que de temps en temps les de du moment que tu es dans Paris intra muros euh globalement ça se passe bien écoute oui je pense + c'est les qua- hein ++ donc euh xxx ++ c'est les quartiers oui on est tous privilégiés + non mais même sensibles comme on dit euh les quartiers sensibles sont pas ils sont xx oui il y a des crispations communautaires dans les quartiers sensibles dans les en- oui dans cer- enfin oui y en a quelques-uns dans certains quartiers des quartiers sensibles oui + dixième dix-neuvième vingtième voilà certains endroits des quartiers sensibles mais globalement dans le même dans le dix-neuvième et le vingtième y a + énormément de quartiers qui sont privilégiés + oui qui sont très sympathiques hein + si tu vas euh + vers la porte de Bagnolet la Campagne à Paris tous ces quartiers écoute oui oui nous nos enfants travaillaient aux portes de Bagnolet dans Marine dans une imprimerie et + et Mathias dans une école et franchement euh ++ alors c'est pas le bo- le c'est pas le lieu bourgeois euh tradi- comme ici c'est aussi c'est un autre bourgeois euh oui c'est souvent les enfants des vieux bourgeois qui ne peuvent pas habiter euh dans le dix-septième et qui donc euh + vont en banlieue enfin je pense que dès qu'on est dans Paris intra-muros faut de l'argent on est quand même ou sinon est très pauvres et tu sais y a quand même beaucoup de gens extrêmement pauvres qui vivent dans des garnis qui + qui s'entassent oui mais alors parce qu'il y a quand même deux populations ah oui mais ça c'est des + ça c'est des gens qui sont de alors ça ça arrivés récemment c'est quelque chose qui existait dans ce quartier + y avait en effet y avait une grande pauvreté cachée + presque oui clandestine + on dé- on la découvrait on la découvrait parce que souvent quand il s'agissait d'une vieille dame qui mourait on s'apercevait qu'elle vivait dans la misère et là ça il me semble que ça n'existe plus + par contre ce qui existe c'est en effet la sur-occupation des chambres de bonnes par des Philippins ça ça existe et puis les SDF dans la rue + ça oui les SDF dans la rue et les Philippins qui s'en- qui s'entassent oui ça + y a aucun contrôle bon ben ++ des des Philippins on peut du coup je vais anticiper enfin tu le sais très bien tu fais les questions que qu'il faut se poser + euh + sur euh le la crise et les manifestations le euh de la crise dans votre quartier donc + manifes- donc et la mondialisation les SD les deux aspects SDF ça c'est très très très très net les les on n'avait jamais vu de tentes + y avait + quand j'étais parce que même ici on a petit on a beaucoup de tentes hein quand même quand j'étais petit y avait + deux clochards qu'on connaissait + qu'on appelait par leurs prénoms + c'est tout + et là on x là toutes les bouches de métro sont occupées par des des tentes les tentes quechua là ici dans la rue Théodore de Banville dans laquelle au carrefour Wagram Courcelles tu as des gens qui dorment quelquefois deux personnes sur tous les x-llets dans dans dans la rue ++ alors ça ça nous explose à la figure + et puis dès qu'on va dans le métro + donc euh je me souviens du métro quand j'allais au lycée + c'était un endroit plutôt + plutôt y avait même deux classes vous vous souvenez ++ un endroit tout à fait tranquille là euh oui y a des gens qui dorment sur les quais hein c'est surtout y a des tu as des soit qui travaillent et y a u- y a une vibration de misère qui qui + c'est pas des y a des des gens qui font la manche et qui se sont + qui sont la la séparation dont tu parlais là depuis des années n'existe pas + + parce que y en a y en a un peu partout malheureusement là c'est + le le le sol le sous-sol + il suffit non mais il suffit de de prendre le métro ouais donc euh là c'est c'est le l'impression que j'ai eue c'est une séparation verticale hier je suis rentrée en autobus en quatre-vingt quatre et je me disais dans j- j'étais dans l'autobus et je me disais y a un Paris du sous-sol la population du dessus sol qui est misérable d'accord + qui est complètement la population blanche là quand tu traverses avec le quatre-vingt quatre qui traverse Paris + en revenant du Quartier Latin branche oui blanche et aisée y a de blanche y a une population du-dessus et y a la population du-dessous + parce que si tu prends le métro tu peux considérer qu'y a plus beaucoup de blancs + non mais surtout y a beaucoup de pauvres en tout cas y a les pauvres voilà y a beaucoup de pauvres et alors tu vois c'est deux populations bon pour l'instant vous parlez de sa deuxième population comme d'une altérité lointaine "ça nous embête ça non on n'a pas dit que ça nous embêtait non ça nous embête c'est pas ça que je veux dire ça nous interpelle surtout euh on est là on est mal à l'aise mais c'est pas xx ça nous interpelle là on est dans un quartier hyper-gâté est-ce que est-ce que dans ce quartier euh la crise touche ou pas euh les des gens du ben sûrement les commerçants quartier des familles oui oui oui parce que oui alors ça c'est xx que vous l'avez vous alors ça c'est un phénomène beaucoup plus discret mais mais qui est qui est notable quand même ça se traduit comment ça se traduit par le fait que qu'un locataire peut plus payer son loyer voilà dans dans nos immeubles y a plusieurs ou qu'un ou qu'un locataires qui paient plus leur loyer copropriétaire est obligé de vendre parce que ses affaires vont mal et d- donc c'est une + c'est la déconfiture qui frappe un voisin c'est x + avec des + avec des tensions parce que va commencer par pas beaucoup de payer les charges + les charges de copropriété beaucoup de gens ne paient plus leur loyer à dans l'immeuble à côté on est c'est des problèmes humains ça peut êre des gens xxxx loyer des gens qu'on aime bien bon on va évidemment être patiemment y a un certain y a un moment au bout duquel on se dit non on va pas le on va pas les maintenir à flot et donc des copropriétaires euh voilà commencent à se fâcher + et puis + nous on a eu un problème avec un + un des derniers appartements mm qu'on a qu'on a vendu était occupé par une par une dame qu'était une amie d'ailleurs + une vieille amie qui ne + payait plus son loyer et qui refusait de partir et qui ne partait pas ++ alors qu'est-ce qu'on fait quand on doit payer des charges quand on doit payer des frais de succession + et qu'on a pas la disposition xx c'était un appartement qu'était imposé à cinquante pour cent et elle partait pas + on était obligé de payer de cinquante pour cent où tu sors cinquante pour cent d'un appartement finalement on s'est et on a fait comme comme pour le + le SDF c'est-à-dire qu'on s'est voilà on a s'est co- tout le monde s'est cotisé on s'est on on on s'est cotisé pour mais mais euh ça a duré deux ans quand même hein alors là là oui oui on sent la crise aussi + c'est mm c'est à bas bruit ce n'est pas aussi spectaculaire aussi stressant qu'un SDF qui s' qui s'installe dans votre hall mais ça aussi c'est la crise et + la nouvelle génération les enfants vingt ans trente ans pas les vôtres spécialement non mais en général quoi les enfants de vos amis ils sont touchés genre métier qui ne rapporte les enfants des amis plus rien ah du dans tous les familles y a on a constaté des difficultés ou pour les uns ou pour les autres y a pas une famille non mais y a deux profils surtout y a le profil des des enfants qui réussissent et qui vont à l'étranger + donc qui partent y a beaucoup d'enfants qui sont partis peut-être en province mais surtout beaucoup hein en Angleterre aux Etats-Unis et puis y a ceux qui non pas en province xx même en Amérique latine partout et y a les y a les enfants qui + oui qui ont toujours du mal et qui continuent les petits Tanguys on a on a des Tanguys autour de nous ben à commencer par nous à commencer par notre fi- notre fils nous on a un fils qui euh + + parce qu'avec un truc de prof d'art il vit pas quoi en tout cas pas dans Paris + qu'est-ce que tu veux euh attends on travaille chè- attends chérie parce que +++ assieds-toi +++ le mettre là -bas sur la tablette alors j'ai + je sais que vous avez des tas d'amis du monde entier + plutôt Amérique latine ouais oui est-ce que + parmi ces nouveaux arrivants à Paris vous avez des amis vous avez des amis noirs + des amis maghrébins ah moi toutes mes copines sont maghrébines euh non mais ou algériennes ou juives tunisiennes + le + la la la caractéristique de cet immeuble étant nous la famille propriétaire de beaucoup de chambres de bonne c'est qu'on a + beaucoup hébergé de gens xxx va le rebrancher qui pouvait être en difficulté ça a commencé avec mes mes grands-parents qui ont accueilli beaucoup de réfugiés espagnols ouais euh + y a eu beaucoup de réfugiés chiliens argentins + euh + + b- beaucoup d'amis se sont installés bon ++ et on leur a on a mis à disposition une chambre pendant quelques mois ça peut durer ouais d'accord un an deux ans trois ans et donc + et ça on pouvait se le permettre on pouvait se le permettre c'est une une une générosité qui n- qui ne nous coûtait pas cher et qui mettait de la vie dans ++ qui mettait de qui mettait un p- de la gaîté dans la vie familiale on est + y a toujours eu des gens ++ voilà qui étaient un peu des pièces rapportées et qui en retour euh payaient la famille y a eu beaucoup de Chiliens de de de leur gaieté de leur joie de vivre et cetera + donc ça ça a été une tradition euh sympathique maintenue jusqu'à jusqu'à jusqu'à aujourd'hui + il s'agissait essentiellement d'Espagnols et de Latino Américains mais on a eu aussi on en a eu on a eu aussi des ++ Amé- est-ce qu'on a eu tellement de d'Africains ça s'est pas trouvé mais ç- il faut pas y voir le signe d'une discrimination ça s'est pas tellement trouvé + des Maghrébins oui + beaucoup de beaucoup de Maghrébins ++ on fait partie d'une génération quand même où y avait pas cette discrimination + moi mes copines au lycée elles étaient algériennes tunisiennes mais tout le monde s'entendait très bien y avait absolument aucune et puis en + oui + en même temps vous êtes quand même pas si euh + pas si + fréquents que ça comme attitude parce que beaucoup de gens racontent des histoires de coexistence sympathique + mais + coexistence de groupes qui restent quand même relativement séparés + dans beaucoup d'endroits + donc on constate que finalement + on a pas de copines euh + algériennes ou + d'origine euh quoi xx ma famille avait une culture de l'hospitalité différente parce que j'ai eu des étudiants de de venant d'un peu d'un peu partout alors oui + c'est j'ai gardé des étudiants xxx grands-pères tu aimes bien les grands-pères continuent à passer par la maison ah ben oui passer par la maison à tiens tes lunettes sont par terre Jean-Paul c'est vrai + j'ai l'âge des grands-pères mais je ne suis pas grand-père mais + + ma famille a une culture de l'hospitalité bon elle pouvait se le permettre aussi + et euh je pense que ça les + ça les amusait bon ben ma mère c'était ausssi par par dévouement chrétien + elle a eu XX Marina qu'est-ce que tu veux que je fasse et mon père ça l'amusait + c'était un élément de standing aussi d'avoir des des pièces rapportées d'avoir du monde à table qui était + bon et euh mais euh ils enfournent ce que je constate alors là on dé- là c'est plus le quartier + là on parle plus seulement du quartier on parle de la de la France en général + c'est qu'en effet les étrangers lorsqu'ils viennent en stage par exemple ++ euh + disent qu'ils sont bien reçus que professionnellement y a pas de problème + mais que + sur le plan des des des re des rapports personnels y a quand même un grand manque c'est-à-dire que personne ne va penser ne serait-ce qu'à les inviter à déjeuner que les gens sont seuls et qu'il faut donc les inviter le soir + alors ça c'est j'ai eu des des tas d'échos avec des Américains des Latino-Américains qui disaient c'est quand même bizarre les Français + on a aucun contact + ils n'invitent pas ils n'invitent pas + alors que + réciproquement bien sûr qu'on serait qu'on serait invités dans la même + dans la situation réciproque on serait invités ouais +++ mais alors je je pense que ça vient + peut-être à Paris y a y a un problème de place chez les gens + alors est-ce que c'est spécifiquement parisien ou est-ce que c'est non c'est pas spécifiquement plus largement français parisien non c'est bien plus général parce que So- Sonia qui invitait aussi très facilement les collègues étrangers qui passaient par Aix-en-Provence ou même à Paris au fond les gens disaient que + ils étaient très contents parce que en gros les autres n'invitaient pas +++ euh ++ Monette pas toi a parlé de + de communauté catholique ++ on a quelque chose d'u- d'une communauté catholique euh non mais on parle de communauté catholique n- on parlait pas du tout de communauté catholique il y a vingt trente ans oui mais je constate que + de plus en plus on a tendance à assigner les gens à euh + à une communauté disons socio-religieuse ethno-religieuse et xx c'est un phénomène relativement et ça marche chez vous aussi ben + on éprouve le besoin de de décer- décerner cette étiquette moi je trouve ça personnellement assez dérangeant mais on se situe beaucoup plus dans ces catégories là que + quand j'étais enfant au lycée on n'avait aucune notion de l'appartenance xx origine c'était pas pertinent c'était pas intéressant + pas intéressant y avait un y avait au lycée Carnot je me souviens une sorte de + quand même de clivage entre + croyants et incroyants + les les enfants de familles athées les enfants de familles croyantes + vaguement + ça + aujourd'hui euh c'est fou ce que + les origines ethniques et religieuses sont prégnantes ++ et donc chez les + et par contamination les enfants et petits-enfants par contagion ça va jouer un rôle ils vont se + s'identifier comme ça ben on entend les petits-enfants dire et nous et nous qu'est-ce qu'on est et nous qu'est-ce qu'on est + et ++ et c'est +++ bon on est encore alors c'est là où le facteur quartier joue quand même parce que je vois à l'- à l'école de mes où vont mes petits-enfants + c'est c'est quand même alors là pour le coup c'est d'une grande mixité c'est d'une grande mixité euh euh il me semble que ça fonctionne quand même grosso modo comme à mon époque + c'est-à-dire que les enfants ne font pas attention ils font d'autant moins attention qu'ils sont beaucoup plus habitués à la à la diversité à l'apparence à la diversité des apparences physiques donc là il semblerait que le + ++ que on est pas dans le communautarisme du tout + mais ça resurgit euh voilà + par la télévision ça resurgit par l'actualité euh + mes petits-enfants me me à propos des attentats ils disent pourquoi ils veulent nous tuer est-ce qu'ils veulent tuer tous et qui qui sommes-nous nous pour qu'on veuille nous tuer + alors c'est des choses qui + mais tu ne les tu les entends s'identifier comme catholiques + peut-être qu'ils vont d'ailleurs à + qu'ils ont une éducation religieuse et qu'ils ils n'en ils n'en ont pas ils n'en ont pas et ils ne s'identifient pas comme ça mais ils pensent qu'on les identi- quelque part on les identifie comme ça quelque part ils sont ils sont catégorisés comme ça par les par les petits copains par certains petits copains et cetera ben là y a eu comme ça plus qu'ethniquement + catholiques plus que gaulois par exemple + blancs dans les quartiers populaires on dit les Gaulois oui oui ++ ça n'ap- chez mes petits-enfants ça n'a- ça n'apparait pas de ce point de vue là c'est rien n'a changé c'est ce ++ ils ont et en plus dans dans notre famille y a quand même des enfants adoptés + y a + + y a une petite nièce qui est qui est qui est à moitié qui est à moitié sénégalaise donc c'est ils ont l'habitude c'est pas ++ ils ils raisonnent moins en termes d'apparence physique ou de religion la religion est quelque chose d'incertain que + par rapport à ce qui ce qui ressort d'une d'une actualité an- + angoissante c'est-à-dire ouais ouais y a des gens qui veulent nous tuer + qui sont-ils pour vouloir nous tuer qui sommes-nous pour qu'on veuille nous tuer voilà + c'est ++ c'est une sorte d'iden- oui d'identité victimaire mais imprécise + si on veut nous tuer c'est qu'on est quelque chose + euh dont on n'a pas très bien conscience voilà + et cette angoisse là vous la ressentez ah chez les peits-enfants oui + + oui ++ et ++ alors l'école tu as parlé de l'école d'une école qui n'a pas trop bougé d'une où ça se passe bien tu en penses quoi de l'école en gros alors c'est si si on devait alors xxx tu as pas juger tout le système éducatif français là là et que + c'est un enseignement public hein puiqu'on est dans une école euh publique par l'école du dix-septième arrondissement on dirait où est la crise + où est la crise on a des instituteurs dévoués on a une vie euh de parents d'élèves euh on a des petits enfants + ça n'a jamais été aussi divers ça ne s'est jamais aussi bien mélangé + et les résultats scolaires sont pas si mauvais xx on on on + y a pas de crise de l'éducation si on devait extrapoler à partir de de ils sont à l'école primaire pour l'instant tous primaire oui je parle de l'école primaire aucun n'est à + aucun n'est au oui oui collège ++ oui oui +++ et on est ravis de de cette école + euh euh des langues étrangères chez vous qu'est-ce que + qu'est-ce qu'ils apprennent + le français ils sont bilingues espagnol non + on est la dernière moi je suis la dernière génération qui parlait espagnol à la maison c'est plus vrai de mes enfants + alors ils l'ont appris parce qu'ils + y en a une qui vit au Mexique et puis les deux autres y en a y en a un qui est amoureux de flamenco donc il a bon mais c'est pas leur du tout leur langue na- bon et + ils parlent anglais ils parlent le globish comme tous les comme tous les jeunes à dix ans ++ de leur non non je parle de mes enfants + alors maintenant mes petits enfants non les petits enfants pour le moment ne parlent ni anglais ni espagnol ils sont monolingues + d'accord ils sont monolingues ++ ça t'embête + je trouve ça un petit peu euh oui un petit peu frustrant + d'autant qu'on ils sont suivis par une une jeune fille espagnole adorable mais qui s'obstine à leur parler français elle parle très très bien français c'est x beaucoup plus facile de leur parler français ++ oui je suis un petit peu frustré de voir que ça ça s'est perdu + une génération qui voilà qui n'est + qui a coupé qui a largué les amarres alors + si elle les elle les rétablit si elle les réinvente c'est ça sera par volontarisme ça sera pas ça sera pas un fait naturel ++ euh + donc euh + je vais pas t'interroger sur ton travail parce que c'est + c'est trop identifiant euh + mais + simplement on va dire sur les loisirs alors est-ce qu'il y a eu beaucoup de loisirs pendant + quarante ans je ne sais pas + ++ non c'est très très atypique c'est un + métier totalement atypique qui était à la fois pa- passionnant et complètement abrutissant et passionnant qui ne + ne m'a pas laissé du tout de loisirs donc là ça fait un an + ça fait huit mois maintenant que je suis à la retraite pour réapprendre + + réapprendre l'utilisation du temps ++ l'utilisation autonome ++ qui soit x bon si possible enrichissant pas complètement égoïste et + alors qu'est-ce que qu'est-ce que tu + qu'est-ce que tu fais de ce temps ben on voyage beaucoup moi je continue quand même un petit peu à ++ à faire des petites conférences + à + des articles des choses comme ça à lire beaucoup à relire des romans euh à me promener énormément ++ euh et alors à brico- à bricoler on a ++ alors ça ça a quelque chose à voir aussi avec l'immeuble et le quartier + et je ne supportais plus de d'a d'avoir un appartement euh bo- dont dont la peinture s'était boursouflée dont le dont tout l'é- l'équipement informatique était obsolète et cetera dont ++ on a remis tout ça à neuf ++ euh avec cette xx c'est un peu de la pensée magique aussi c'est une façon de se dire ça va peut-être induire en moi également + une rénovation xxx oui c'est très bien voilà + donc l'appartement que vous voyez on a complètement oui oui il est très beau repeint le le s- le l'équipement informatique a été complètement remis à + tu es monté sur des échafaudages pour arriver oui oui à aux plafonds au goût du jour effroyablement hauts et puis alors on a une pe- une maison en Bretagne qu'on a retapée aussi voilà + d'accord donc tu t'es investi dans le quoi d'autre bricolage faire un peu de haltè- des des haltères le matin ah bon et puis alors la la santé parce qu'on a on commence à avoir des problèmes de santé et ça devient une sorte de de de travail à à temps partiel plein temps plein temps peut-être pas encore mais temps partiel c'est un véritable temps partiel oui + euh effectivement quand je rencontre des gens de mon âge maintenant xx on échan- on échange les prochains examens médicaux effectivement oui il faut absolument résister à la tentation quaand il va falloir les faire et de raconter ses bobos parce qu'en plus c'est passionnant et on peut tomber sur des gens qui est xxx et donc éviter de fréquenter les blogs médicaux aussi +++ alors ça mit à mis bout à bout plus quand même les grasses matinées voilà + + mais du coup tu as pas besoin alors ce qui non y a un truc d'équipements culturels du quartier parce que tout ça c'était un long détour non pour non non non demander si non non je je fais pas davantage appel aux ressources culturelles du quartier qu'avant ma mon départ à la retraite mais + j'ai sûrement tort + y a des promenades donc y a y a y a des rencontres des rencontres fortuites mais rien de systématique +++ euh + et les informations con- concernant le quartier ++ alors + on est on ne on ne + en réalité on n'est pas si branchés que ça on n'est même pas du tout branchés à ce qu'on pourrait appeler une vie de quartier je ne sais même pas + y a sûrement un journal du dix-septième arrondissement je suis persuadé qu'il existe + y a sûrement des tas de choses à faire y a + y a comme partout en France plein d'associations + sympathiques ++ euh culturelles ou + ou ou philanthropiques d'ailleurs + alors ça pour le coup je suis un petit peu culpabilisé parce que je n'ai pas du tout inventorié euh par paresse par lâcheté par omission par occupations multiples par euh ++ oui et tout ça ce sont des un peu des + prétextes mais + y a sûrement des tas de choses à faire intéressantes et constructives et altruistes + dans le cadre du quartier ça j'en suis persuadé mais dans le cadre + je sais pas de la France on est aussi ++ pas obligé d'aller dans des associations du quartier non non non mais c'est on peut faire de la philanthropie à un autre niveau c'est la sol- + c'est la solution de proximité c'est c'est parce qu'on peut en plus y aller à pied donc c'est c'est bon pour la santé xxx et dernière question alors tes promenades c'est des promenades parisiennes alors c'est beaucoup des promena- oui des promenades parisiennes avec Monette quand on on a + on va pouvoir s'échapper mais quand je me promène tout seul dans le quartier c'est complètement aléatoire + c'est complètement aléatoire mais c'est à l'intérieur du quartier tu ne généralement oui parce qu'il y a une force d' tu ne décides pas d'aller visiter tout d'un coup place de la Nation non c'est des promenades erratiques et il y a une force de rappel inconsciente qui qui qui vous ramène toujours quand même un peu vers le vers l'endroit d'où on était parti + ma mon père avait une expression pour désigner l'immeuble + il disait "la la yourte o- originelle ++ la yourte originelle jolie expression ce qui est une forme de ++ et bien dans tes relations avec le quartier est-ce qu'il y a ou Paris xxx généralement un thème qu'il aurait fallu évoquer euh mais c'est c'est ce sont pas des relations intenses c'est c'est mm c'est ce qui apparaît mais c'est plus ou moins des relations très très superficielles euh amicales ou c'est un quartier que j'ai- que j'aime bien et je l'aime d'autant plus que maintenant c'est c'est ma vie quoi + et qu'il définit qu'il circonscrit ma vie mais + ça ça ça n'est pas intense ça ne + je n'habite pas intensément ce quartier je m'y je m'y sens confortable tu ne vas pas + au café du coin ++ non y avait un café où on allait euh ++ et pour euh toutes sortes de raisons je n'y ++ non je n'ai pas pas de je n'ai pas d'end- y a un endroit où j'aime bien aller quand même prendre mon café au + café au lait mon café-crème quand Monette n'est pas là + place place Pereire mais + voilà x c'est j- c'est juste agréable on peut pas dire que ce soit des + c'est ce que + ça n'a rien de ça n'a rien d'intense bien écoute merci beaucoup ++ donc euh + on va on va arrêter là parce que je crains que le rôti soit ou trop + trop cuit ou ou sinon que Monette désespérée ne l'a pas mis à j'espère cuire