voila bah la toute première question ça sera justement pour Paul donc euh d'accord quand quand est-ce que vous vous êtes installés dans le dix-huitième soit vous soit les parents alors euh mes parents moi j'en ai mon père il est arrivé du Cameroun euh quand il avait euh à peu près quinze ou seize ans ma mère elle elle est arrivée euh vers à dix-huit ans elle est p- elle est partie de sa campagne en Normandie elle est arrivée en France elle travaillait comme euh vendeuse /dans un, / boulangerie elle a rencontré mon père et et moi je suis arrivé ouais quelques années plus tard mm mm et donc et ben je suis né dans le dix-huitième et et j'y vis toujours actuellement vingt ans plus tard d'accord euh tant euh qu'à faire vous euh oui moi mm euh alors ma mère donc la soeur de son père qui est arrivée en même temps donc dans le dix-huitième euh elle s'y est installée elle est m- elle est décédée quelques années plus tard euh en quatre-vingt-dix moi je s- suis arrivé en quatre-vingt-quatre donc euh du Cameroun avec des souvenirs du Cameroun avec des souvenirs du Cameroun et à quel âge à l'âge de neuf ans mm euh et donc euh j'ai j'ai été à l'école primaire puis au collège et au lycée là dans le dix-huitième où j'ai grandi également encore quelques années oui avant de quitter un peu plus tard à l'âge adulte euh aux alentours de vingt-deux vingt-trois ans /donc, non/ vous êtes deux habitants du dix-huitième en fait au moment où on se fait des souvenirs les copains c'était le dix-huitième tous les deux mm ex- tout-à-fait oui toi Lees tu es la plus exotique oui voilà je n'ai jamais habité dans le dix-neuv- dix-huitième donc bon mm et donc tu es arrivée euh moi moi je s- ouais je suis arrivée à vingt ans et on habitait euh enfin toi il venait de prendre un studio à Saint-Denis mm mm bon c'est assez proche de Paris tu as tout de suite été vivre avec ce monsieur oui oui quelle réputation pas de questions personnelles hein plein de questions personnelles oui donc on a été vivre à Saint-Denis à Saint-Denis donc euh c'est un peu Paris aussi quand même enfin c'est un peu dans le prolongement oui ah oui c'est à un kilomètre de Paris voilà mais nord du périphérique bon j'ai pas j'avais déjà j'étais déjà grande voilà euh d'accord et alors le dix-huitième ça ça vous plaisait à l'un comme à l'autre moi oui plutôt hein c'est un quartier euh qui bouge puis il y a il y a la population ben c'est il y a il y a aussi un peu de tout hein a des des classes plus populaires ou alors un peu plus euh aisées et euh non c'est un quartier sympa xxx et vous êtes dans quelle partie du euh à côté de la mairie dans mm c'est le enfin c'est le beau dix-huitième c'est plutôt et euh ça me plaît ouais mm c'est ouais rue Ordener euh oui en fait quand je suis arrivé on habitait aussi directement rue Ordener mm à cinquante mètres de la mairie euh par la suite on a déménagé rue de Clignancourt donc euh cent mètres plus loin mais euh toujours dans le même secteur c'étaient des appartements accessibles j'imagine que quand on arrive du Cameroun euh qu'on cherche du travail en France on est-ce que vous aviez de quoi débarquer dans des conditions pas trop difficiles comme comment ça c'est passé mm oui à l'époque oui euh ce que m'a raconté ma mère oui euh les années début des années quatre-vingts donc euh moins d'immigration de pas trop de problème de logement à l'époque mm euh oui les appartements étaient accessibles d'ailleurs je pense qu'aujourd'hui on arriverait d'Afrique on atterrirait pas directement rue Ordener je n'en suis pas sûr donc euh oui les condictions les conditions euh plutôt bonnes d'accord et l'appartement où vous êtes arrivés vous y êtes restés voilà ça fait vingt ans que je suis toujours dans le même appartement euh c'est c'est suffisamment grand pour qu'un adolescent s'y sente bien euh bah oui je pense je vis qu'avec ma mère maintenant donc euh on est à deux bon c'est pas non plus c'est pas super grand mais bon ça va ça va je vis bien j'ai pas à me plaindre d'accord et si si vous deviez vous aimeriez bouger du dix-huitième ou au contraire vous vous voyez gran- non non moi je je m'y sens bien enfin j'ai mes repères j'ai mes amis dans le quartier donc euh non je suis bien où je suis et quand vous avez quitté le dix-huitième pour euh euh moi j'ai j'ai eu Saint-Denis puis la banlieue c'était pendant très longtemps je ne jurais que par Paris et surtout par le dix-huitième j'avais aussi mes amis là euh euh la banlieue je n'envisageais pas études enfin au lycée euh Paris intra-muros enfin vraiment la banlieue j'ai découvert plus tard mm euh effectivement pas besoin de véhicule enfin c'était vraiment pratique maintenant ça serait un peu l'inverse je pense que Paris est devenu trop petit trop petit oui trop petit parce que parce que beaucoup plus de monde euh euh la vie plus chère ça a changé la population a changé également un petit peu je trouve euh euh les beaucoup de classes moyennes sont parties mm on y trouve des gens qui ont plus de moyens la vie est je trouve est un peu moins populaire mm enfin en tout cas là dans le rue Ordener aussi on sent qu'arrivent les les gens qui ont de l'argent oui enfin la rue Ordener c'est une rue assez longue et il y a un côté qui est donc qui est bien et puis qui elle termine vers Marx Dormoy dans le quartier qui est moins enfin c'est plus le côté Barbès La Chapelle Stalingrad mm quartier un petit peu difficile mais sinon la rue ouais on sent que il y a il y a un peu plus d'argent dans le dix-huitième il a un nom votre quartier à vous dites dix-huitième ou vous dites euh non non rue Ordener ou vous dites Ordener la mairie la mairie ouais quartier de la mairie où est-ce que tu habites quartier de la mairie c'est ça mm voilà Jules Joffrin station de métro c'est plus simple Joffrin hein euh oui ah oui il y a le nom de la sta- de la station de métro mm Jules Joffrin oui en fait c'est vrai que euh dans le dix-huitième il y a pas vraiment de nom de quartier enfin si j'en connais un euh mais on parle de enfin on donne le nom de la station de mét- de métro on dit Marcadet mm j'habite Marcadet et Château Rouge aussi Château Rouge mm effectivement et euh plus loin vers le dix-septième il y a un quartier qui s'apppelle euh vingtimille vingtimille mm c'est entre le dix-septième et le dix-huitième en fait mm alors je sais pas d'où vient ce nom mais ben Vingtimille c'est une ville frontière France-Italie ça doit être ça c- f- tière voilà mais je crois qu'il y a une rue mm qui s'appelle comme ça et du coup tout le quartier voilà a pris un peu le nom et il y a des limites quand on est quand on est Jules Joffrin on on dit ben ça s'arrête là ben oui ça serait plutôt le entre le boulevard Barbès mm jusqu'à la rue Guy Môquet en fait mm c'est bah c'est une perpendicualire après c'est la Porte de Paris Porte de Clignancourt ça la porte ça fait vraiment frontière voilà et Montmartre ausssi qui sépare bien le neuvième du dix-huitième mm c'est on est entre la entre la butte Montmartre et la porte de Paris qu'est-ce qui vous plaît le plus dans le quartier vous avez dit je veux pas partir donc ouais je sais pas je j'y suis né donc je m'y sens bien je connais bien le quartier voilà rien de spécial moi je pense que enfin le le ce qui me plaisait au départ c'était le mélange le mélange effectivement euh alors à l'époque il y avait beaucoup plus de mélange hein à l'époque c'était il y a il y a dix ans hein mm dix quinze ans euh même rue Ordener euh Jules Joffrin on trouvait euh des Africains des Asiatiques assez mélangés avec des Français de souche euh alors justement là vous avez une expérience euh en plus décalée de dix ans euh vos copains c'était un mélange autant Français de souche donc que Africains que Maghrébins c'était ou c'est hein vos vos bons copains c'est qui à l'époque oui c'était un mélange total oui aussi bien des Français de souche que que des Maghrébins et et c- et à l'époque d'ailleurs on il y avait pas beaucoup de problèmes mme il y en avait pas d'ailleurs on parlait pas trop le mot intégration j'en je connaissais même pas mm euh je l'ai connu euh que ce soit dans le primaire oui au collège ou au lycée collège ou au lycée oui aucun problème moi j'étais au collège au lycée Porte de Clignancourt euh mm euh c'était euh je pense allez bien enfin un bon tiers si ce n'est euh oui un bon tiers d'étrangers mm et euh mais alors vraiment j'ai eu le bac en justement en quatre-vingt-dix pas mais vraiment pas de problème quoi j'ai jamais entendu de problème lié au au racisme ou intégration ou autre ce qu'on entend beaucoup plus maintenant mais pendant qu'on y est alors euh par exemple je sais pas mon fils qui a vécu Place des Fêtes m'a dit que les Maghrébins se faisaient sans arrêt contrôler que c'était insuportable et qu'il deviendrait fou s'il était à leur à leur place et que lui pouvait passer dix fois devant le nez de la police et qu'il se passait jamais rien et que ben ça quand on est donc euh quand on quand on a la peau foncée est-ce que ce problème des contrôles dans le métro dans la ville vous l'avez connu ou vous le connaissez encore ou pas non je l'ai pas connu dans Paris à l'époque non alors maintenant peut-être que oui moi je lai connu dans Paris c'était enfin c'est à partir du collège j'ai changé un peu je me suis retrouvé dans le neuvième de l'autre coté de la butte et c'est un quartier un peu plus enfin c'est un quartier un peu plus comment dire huppé ouais voilà huppé et donc en fait il y a plus de problèmes en fait là c'est là que j'ai ressenti pour la première fois un peu le la la tension entre entre chaque entre chaque communauté voilà entre les les Noirs les Arabes et les Français c'est là que c'est la première fois que j'ai vu des rackets des trucs comme ça mais enfin c'était des rackets oui | à la sortie dans le collège non à la sortie devant et euh donc c'est pas les gens du collège qui font ça |c'est des bandes qui arrivent non voilà c'est des bandes qui venaient spécialement ils faisaient les sorties du neuvième ils faisaient le collège Jacques Decour Paul Gauguin et c'était et qu'est-ce qui se passe dans ces cas là bah en fait c'est ils attrapaient les blancs c'était ciblé que les blancs enfin moi j'ai jamais eu de problème on m'a jamais hein c'était juste avec la police justement mm et donc voilà ils ciblaient que les blancs ils leurs prenaient téléphone portables vêtements enfin tout c'était mm impressionnant c'est impressionnant et alors du coup les camarades de classe j'imagine réagissent en mettant tout le monde dans le même sac c'est ça ou pas ou ça se sentait pas à l'école bah ça ça dép- ça dépend ça dépend parce que moi à Jacques Decour c'était c'était pareil il devait y avoir un tiers d'étrangers et donc euh bah tout le monde a plus ou moins des amis de chaque de chaque communauté et donc bon après mais ça c'est important ça veut dire que quoiqu'il se passe vous avez des bons copains voilà donc on peut pas généraliser normands normands ouais on peut pas généraliser et dire que les Noirs les Arabes mais bon après c'est donc on généralise pas à l'école vous n'avez pas eu les oreilles qui sifflaient euh non non non pas trop mais bon après pour certaines personnes quand c'est répété tous les tous les jours se faire voler bon après c'est sûr qu'il y a mm il en sort pas une bonne enfin une bonne vision des des étrangers des fils d'immigrés et tout ça mm voilà quoi et la police ah oui la police ben en fait vraiment la police moi j'ai eu des problèmes enfin je traînais que à partir d'un d'un certains moment j'ai commencé à traîner que avec des blancs mais c'était pas j'ai pas choisi et et avec la police j'ai eu des problèmes tout seul par exemple je me promenais avec mes amis et genre on me contrôlait moi tout seul enfin bon quand j'étais petit c'était un peu en même temps on était jeune on traînait en fait un petit peu on était on faisait rien de spécial mm mais quand même la police on traînait vous voulez dire quoi il était quelle heure ah mais moi c'est à la sortie à la sortie du collège par exemple on restait dans le quartier entre nous voilà ah oui vraiment à cinq heures du soir mais en même temps vu que dans c'était un quartier avec beaucoup de racket donc c'était un peu c'était un peu normal que la police et ça vous a pas mis très en colère vous avez supporté ça non ben oui ben oui ah oui bon la pol- les policiers bon malgré qu'on les aime pas beaucoup quand il ils sont quand même là pour faire régner l'ordre et et donc voilà je pense c'est justifié un petit peu mm en même temps quand on voit ce que vous voulez dire c'est qu'en gros euh statistiquement c'est quand même plutôt du côté des immigrés que ce s- qu'on trouve les délinquants et donc ils ont raison de cibler on peut généraliser non plus non bah oui on peut pas généraliser mais c'est c'est vrai que on est forcé de constater que c'est quand même les immigrés enfin qui s'en prennent à plutôt à la population française pure souche quoi mm d'accord mais tes mais tes copains alors quand quand tu te faisais contrôler eux ils ça leur faisait quoi du coup parce que toi tu dis bon peut-être que c'est normal ben ils essayaient ils essayaient de se plaindre en disant aux policiers oui voilà c'est ce que enfin vous avez pas le droit tout ça ils disaient mais mais tu veux que je t'embarque donc bon ouais d'accord c'était restez de votre côté moi on me contrôle d'un côté bon c'est bizarre quand même mm j'ai jamais eu de problème oui mais ça m'a vraiment choqué mais donc en fait le le fait que ce soit tes amis ça l- c'était pas une caution suffisante pour que la police te laisse tranquille non non voilà mm d'accord à chaque fois je me disais bon voilà moi je suis coloré avec des blancs ouais donc c'est moi qui dois leur vendre de la drogue ou leur refiler des ouais oui c'est clairement ça qui est sous entendu hein et maintenant maintenant non plus du tout maintenant vous êtes en maths euh à la fac en première année oui et non plus du tout en même temps j'ai plus trop le temps de traîner et euh donc voilà donc plus problème avec la police puis je pense que enfin j'ai grandi je f- je fais plus adulte que qu'il a quelques ce c'est apparemment c'est quand même pas ça |qui est en jeu | hein ouais oui c'est pas ça qui est en jeu adulte ou pas adulte je pense qu'ils contrôlent moi et euh vous n'avez jamais été contrôlé euh si sauf que euh dans des circonstances assez spéciales alors euh à l'âge du collège lycée donc j'ai pas connu ça du tout ça n'existait pas ce problème de il y avait des problèmes de rackets mais c'était pas spécialement euh les immigrés qui ciblaient les Français de souche ou quoi que ce soit en fait euh dans mon collège qui était plutôt Porte euh c'était un collège populaire oui voilà mm donc euh pas loin de Porte de la Chapelle mm euh c'était plutôt social on va dire donc il y avait des Français qui avaient les moyens il y avait aussi des étrangers qui avaient des moyens même l'étranger qui avait son blouson son bombers de bonne marque pouvait se faire racketter euh par le Français euh socialement défavorisé aussi bien que par l'étranger donc c'était pas lié aux origines c'était pas du tout ethnique et euh ça ça a changé un peu plus tard et euh alors sinon au niveau du contrôle de la police euh bon à cette époque j'ai pas connu ça j'ai connu ça plus tard euh effectivement à l'âge un peu plus adulte mais pour moi je crois que c'était quand même lié au à l- à l'endroit alors j'avais déménagé je suis passé vers Pigale et effectivement il y a beaucoup de trafic dans la zone et j'attendais simplement un ami donc euh en regardant la route de gauche à droite j'ai dû parraitre suspect donc voila là j'ai été contrôlé mais euh pas plus que ça je pense aussi qu'il y a des attitudes qui attirent la police à partir du moment où on est pas stéréotypé on peut et on en fait on va son chemin |la plupart du temps au lieu de de faire les murs voilà oui exactement mm donc euh non moi j'ai pas eu trop à me plaindre de ça et pendant qu'on y est euh avec les les professeurs hein très souvent on entend de jeunes immmigrés ou d'ailleurs des Franç- enfin des des gens parfaitement français nés en France mais de type maghrébin ou africain expliquer que les enseignants sont racistes euh en part- en particulier des gens qui sont en échec scolaire et vous vous avez eu à faire à cette impression que vous n'étiez pas traités comme n'importe qui pas du tout pas du tout mm mm moi je pense qu'un professeur il reconnaît euh ses élèves enfin au travail qu'ils fournissent simplement après c'est facile de de de dire qu'un profess- enfin qu'un professeur nous aime pas parce qu'on travaille mal enfin mm et après de dire oui c'est parce que je suis noir que vous êtes raciste non c'est trop facile non non non plus ouais effectivement j'ai jamais vécu ni non pas du tout non moi les professeurs moi je pense que et alors inversement enfin de l'autre côté euh les la pression d'un groupe qui ne veut pas travailler sur les bons élèves cette fois toutes couleurs mélangées vous avez eu à faire à ça non pas non plus donc en fait quand on veut travailler ça se passe plutôt bien on noircit le tableau ouais oui et vous vous diriez que on ferait mieux de parler beaucoup de moins de tout ça parce qu'en gros euh tout à fait la vie est normale quoi oui tout à fait je pense que c'est euh individuellement qu'on choisit de travailler ou de pas travailler on peut être influencé par ses amis proches mm mais c'est pas une influence négative du genre tiens si tu arrêtais de travailler euh fais comme nous c'est pas tout à fait comme ça c'est la personne elle-même qui choisit parce que ça l'amuse plus de pas aller à l'école et cetera mais je pense pas à une influence négative directe alors vous êtes tout les deux de très bons élèves hein on se retrouve pas par hasard en maths euh hein euh je pense euh qu'est-ce qui a joué ça a tout le temps été facile et évident euh vos parents ont poussé enfin votre mère en l'occurrence mm et et qu'est-ce qui fait que vous ayez tellement investi l'un et l'autre dans les études je pense que euh oui enfin la la famille pousse euh il y a aussi le goût des études je pense dans la famille c'est important si même même si les parents eux-mêmes n'ont pas fait d'études mais on ils transmettent je crois leur croyance en l'étude ou aux études c'est vrai toi aussi moi ma mère ma mère elle a toujours été derrière moi enfin quand quand j'étais un peu plus jeune elle était tout le temps derrière moi pour regarder si je faisais mes devoirs et tout donc après en même temps j'ai j'ai vraiment bien aimé les mathématiques dès le plus jeune âge donc depuis toujours ça m'intéresse donc je travaille d'accord votre mère avait fait des études euh non pas du tout pas du tout non donc c'est aussi pour ça elle a beaucoup investi sur vous en se disant c'est mon fils il va il y arriver et vous aussi c'est exactement pareil et euh mais vraiment c'est la transmission de euh même si eux n'ont pas fait d'études de dire on y croit on croit que ça mène à quelque chose euh selon leur dire eux ont eu moins de chance de pouvoir en faire aussi bien aussi loin donc euh de nous faire comprendre que nous on avait une chance et qu'il fallait y aller bah je pense que surtout parce qu'ils avaient compris tant chez toi que chez toi que c'était euh euh la clef finalement en Europe pour réussir donc je crois que c'est oui c'est ça aussi donc du coup évidemment ils montrent l'importance il y a pas besoin au fond de d'accompagner et de connaître voila il y a besoin de de transmettre cette envie oui oui de transmettre cette envie et puis et puis la rigueur voilà de montre ton carnet montre tes devoirs mais pas forcément d'aider oui parce qu'ils ben ben elle avait pas ma mère elle pas fait d'études donc temps qu'elle pouvait m'aider elle m'aidait et puis un moment où mm c'est moi tout seul j'ai dû me prendre en main mm ouais donc en fait il y a pas forcément besoin de comprendre euh mm pouvoir aider en fait mais il y a juste besoin de soutenir et sentir que derrière bah on est ouais et les enseignants il y en a qui ont été décisifs dont vous vous souvenez qui ont dit euh tu es bon ça va marcher euh ou simplement qui vous ont séduit oui qui m'ont séduit oui des bons professeurs de mathématiques qui m'ont vraiment donné le goût des maths au collège ou au lycée euh f- moi ça a commencé en primaire hein ah oui même en primaire donc euh en CE deux je me rappelle enfin ou c'était plutôt en CE un ouais juste le fait d'apprendre à multiplier ça m'a ça m'a fait adorer les mathématiques vraiment et depuis c'est vraiment ah la découverte de la multiplication la découverte de la multiplication voilà oui ça m'a donné vraiment envie et puis après j'ai toujours suivi parce que ça m'intéressait attendez la découverte de la multiplication euh qu'est ce qu'est ce que ça veut dire exactement euh vous vous souvenez vraiment je me souviens parce qu'en fait on on enfin on nous apprend les les opérations de base euh les sommes mm m- ouais enfin bon simplement juste l'addition ouais voilà mm et euh on nous f- on nous fait additionner euh par exemple moi je me rappelle ces exemples c'était on nous faisait additionner par exemple deux douze fois donc ça faisait deux plus deux plus deux plus deux et ma mère elle m'avait appris euh quelques temps avant mes tables de multiplication donc là j'étais tout content j'ai j'ai marqué ma multiplication et vraiment ça c'est un souvenir que je garderai toute ma vie ah oui vous êtiez l- le seul à tout de suite dire douze fois deux pas le seul mais voilà par exemple pendant que les autres étaient obligés de faire deux plus deux plus deux plus deux alors que moi je connaissais déjà j'avais un peu d'avance et ça m'a et donc tout d'un coup vous êtiez le meilleur enfin un des meilleurs ouais voilà ouais en fait c'était vraiment ça et c'est ça c'est le souvenir du prof euh qui qui qui dit que c'est bien et puis voilà c'est bien grace à ta maman finalement voilà mm puisque c'est elle tu dis c'est elle qui t'a un peu douze fois deux et on devient matheux c'est formidable et vous moi c'est c'est je me souvenais également c'est vrai que c'est marquant euh j'ai eu entre euh l'école primaire et la fin du lycée deux professeurs qui ont été euh vraiment des déclencheurs de mon goût pour les mathématiques et les sciences donc j'ai un professeur enfin les deux je me souviens du nom mais alors parfaitement alors c'est qui Monsieur que j'ai eu en cinquième euh c'était un tournant parce que de d'avant où j'étais généraliste sans avoir l'idée de ce que je pouvais aimer ou pas je suis devenu matheux d'un coup après la rencontre avec ce professeur et Mme que j'ai rencontrée plus tard cette fois au lycée et cette fois je suis devenu physicien et chimiste donc les deux ont été euh des déclencheurs de du scientifique qui sommeillait en moi euh c'est l'intérêt pour leur cours ou aussi la rencontre et la confiance il y avait les deux il y avait les deux il y avait les deux alors que euh par exemple euh aux premières années de du collège enfin j'avais des j'ai eu des professeurs je trouvais bons bons professeurs mais sans plus mais là euh c'était vraiment on sentait leur investissement on sentait qu'ils avaient envie de partager et ils transmettaient autre chose que un simple programme et euh ils étaient généreux donc voilà et en fait euh ils ont sucité chez moi quelque choses qu'on ne peut pas expliquer d'ailleurs et d'un coup c'était la lumière et je comprenais beaucoup de choses j'arrivais à j'ai découvert que j'aimais les mathématiques et puis je suis devenu bon d'une année sur l'autre et de bon à excellent et ainsi de suite et ça m'a plus jamais quitté mm de la même chose au au lycée cette fois euh Madame qui était formidable dans sa façon de faire comprendre la physique et la chimie avec des expériences je pense qu'on fait dans tous les lycées mais elle elle aussi elle avait quelque chose un petit plus de du du rapport entre ce qu'on apprend et la vie elle savait mieux l'expliquer euh mieux faire comprendre mieux attirer l'attention elle était brillante et euh j'étais admiratif elle m'impressionnait et je disais que voilà elle était une lumière pareil donc là je suis devenu excellent en physique et chimie comme ça mm donc maths plus physique chimie bah ça a fait euh ç- et après la fac c'est passé un peu comme ça euh enfin la fac non c'est une école d'ingénieur à la fac oui à la fac voilà mm c'est laquelle d'ailleurs Evry Evry c'est le pôle d'Evry euh pôle matériaux d'Evry euh oui oui c'est vrai que c'est passé comme ça c'était intéressant parce qu'il y avait beaucoup de domaine on c'est beaucoup plus difficile c'est beaucoup plus avancé approfondi ça devient professionnel mais oui mais en fait on était déjà sur les rails et je pense que c'est passé mais très vite et j'ai pas trouvé ça très difficile et en même temps euh c'est passé sans investissement fort avec des profs voilà hein effectivement oui euh c'est c'est c- je pense que au collége au lycée c'est là où les choses se passent parce on a a le même professeur toute l'année on y passe beaucoup de temps avec eux à la fac euh on a des cours en amphis cours magistraux euh puis derrière on a des travaux pratiques en application et c'est pas toujours les mêmes professeurs donc a d'autres travaux suivis encore par d'autres professeurs même si c'est dans la même matière donc on a moins de proximité avec les profs on a moins le temps de construire quelque chose je pense tu as cette impression Lees ben moi je pense que en effet le rôle du professeur au collège-lycée est est en tout cas pour moi aussi mais c'était pas les mêmes domaines mais ça a été déterminant aussi c'est-à-dire que moi les cours de français c'était c'était fait par un par une prof enfin par plusieurs professeurs et c'est vrai que moi à l'époque je voulais être comme elles j'avais voilà je je trouvais que leurs cours étaient voilà étaient très bien et ça m'a donné envie de de continuer le français donc je pense que le goût en fait on on on l'a finalement ou on le découvre à ce moment là et une fois qu'on est à la fac on est déjà en train de travailler sur ce qu'on a sur ce qu'on aime déjà donc c'est vrai qu'après on va peut-être avoir des goûts quand même pour les pour les spécialités mais peut-être que ça dépend moins de du prof que du contenu du coup parce qu'on a déjà une maturité et qu'on et que voilà qu'est ce que vous voulez faire avec les maths eh ben j'en aucune idée pour l'instant je continue parce que j'aime les mathématiques mais après quand j'aurai ma licence je sais vraiment pas du tout dans quoi je vais me diriger ce serait plutôt les enfin les finances l'économie ou alors l'informatique trader à Londres pourquoi pas hein si je peux hein mm si vous pouvez ben si j'y arrive oui dans les dans les objectifs professionnels ça pourrait être un objectif oui son père est en Angleterre à Londres donc euh peut-être que justement ça peut aussi voilà faudrait que je vois si le métier me plaît mm je sais pas j'avoue là je je connais pas du tout le milieu du travail le milieu professionnel je connais pas du tout je suis encore dans les études on revient à Paris alors dans le quartier dix-huitième euh il y a des espaces verts pas trop il y a des petits squares oui euh non sinon c'est hein euh vous êtes allé là quand vous étiez jeune quand j'étais petit à l'époque du bac à sable enfin jeune petit pardon hein c'est vraiment l'époque du bac à sable en bas de chez moi et sinon non ah bac à sable en bas de l'immeuble voilà d'accord il y a un petit parc sinon non en grandissant non on sort plus on sort plus oui euh mais alors qu'est ce qu'il y a d'autre ça vous manque pas les espaces verts ça vous est égal non ouais ça m'est égal oui et l'été pendant les vacances vous restez dans non non qu'est-ce que vous faites bah là ces dernières années on est avec mes amis on est allé en Corse on fait du camping en Corse on part mm on est des piétons donc on se promène on fait du camping on on reste dans la nature quoi mm on s'é- on s'évade un peu et l'été prochain on aimerait partir en Asie pour découvrir aussi mais on n'en sait pas on ne n sait pas plus que ça mm donc le dix-huitième ça fait pas rêver ah non pas vraiment l'été on s'en va quand même on s'en va oui donc le quartier on aime bien mais pour partir euh pour partir en vacances on dix-huitième c'est juste pour vivre après pour les vacances et on s'en va ouais et indépendamment du dix-huitième alors il y a des coins de Paris où vous allez que vous avez découverts que vous aimez est ce que la vie c'est l'université la maison les bouquins à la maison l'université ou est ce qu'il y a aussi euh une vie étudiante ou autre chose d'ailleurs qui vous pousse à vous promener dans Paris qui me pousse à me promener dans Paris non pas vraiment en fait c'est les sorties d'aller voir ses amis mais euh on reste enfermé dans les appartements sinon à Paris euh et il y a le printemps de temps en temps ouais mais bon même au printemps on reste enfermé à Paris à Paris c'est la pollution c'est on a pas en été dès fois on se met dans des parcs comme par exemple le parc Monceau ou mm mais sinon non on est pas trop sorties non sinon il faut de l'argent il faut aller au cinéma dans des cafés et ça vous n'avez pas euh si si je sors aussi mais ça c'est plus la vie étudiante les boîtes de nuit les sorties les soirées étudiantes donc ça vous avez démarré là ouais là ça a commencé l'année dernière au moment où vous êtes devenu étudiant voilà avant c'était bouclé à la maison en train de travailler ou alors chez des amis et oui après ça a été les soirées les boîtes de nuit et alors les boîtes de nuit c'est laquelle laquelle oh ben plein de boîtes de nuit ah bon ben c'est ja- ben en fait les soirées étudiantes c'est jamais c'est jamais dans les mêmes boîtes de nuit donc bah j'ai pas d'exemples précis mais c'est des boîtes de nuit dans Paris ou dans Paris oui dans Paris donc c'est les soirées du jeudi c'est dans les grandes boîtes de nuit en plus c'est c'est gratuit pourquoi ça s'appelle les soirées du jeudi parce que les étudiants qui-s- organisent le jeudi je sais pas les samedis en fait ouais parce que c'est gratuit parce qu'il y a pas cours le vendredi bah si il y a cours le vendredi mais d'accord on se lève on y arrive voilà ah c'est d'accord c'est c'est que le jeudi les soirées étudiantes à la fac euh et donc il n'y en a pas de je sais pas la Favella euh non vous n'êtes pas spécialement allé euh non non je connais pas moi je suis pas trop dans ce milieu là c'est vraiment juste entre étudiants on sort entre étudiants et sinon je suis pas trop un clubber ou c'est pas trop mon milieu quand même d'accord mais quand même vous avez dit tous les jeudis moi j'étais impressionnée oui ouais c'est vrai mais voilà c'est non mais tu sors pas tous les jeudis si non pas tous les jeudis mais mais de temps en temps tu te laisses entrainer ouais voilà ah ouais d'accord c'est plutôt ça mais l'année dernière quand j'ai découvert je me suis je me suis quand même laissé assez bien entraîner dans ce et puis euh on se lasse de toute façon au bout d'un moment sortir tout le temps c'est pas puis ça marche pas avec les études de toute façon donc faut faire un choix ah oui ouais non mais moi j'ai pas du tout connu ça dans Paris euh c'était pas à la mode c'était pas le non j'ai pas connu de boîte de nuit à Paris euh au niveau de du quartier effectivement bon j'ai plus traîné à l'époque dans les squares et les parcs il y en a pas beaucoup il y a pas beaucoup d'espaces verts mais c'étaient vraiment des des petits parcs parce que c'était euh nous on faisait beaucoup de sport c'était le moyen de continuer à faire du sport pas dans la rue mais à l'extérieur oui lorsque le gymnase ou le le stade était fermé mm donc euh on se rabatter sur le square et voilà donc c'était plus dans cette dans cette idée là il y avait des cages pour faire du volley des choses comme ça oui exactement voilà c'est ce genre de chose alors nous effectivement les bacs à sable pour faire de l'acrobatie voilà c'était vraiment ça quoi c'était après dix-huit heures on nous mettait dehors du gymnase il y avait plus que ça c'était et puis bon les squares ils fermaient également après effectivement c'était c'était enfermé à la maison ou chez des amis pas de pas de sport non pas de sport j'ai arrêté jeune on peut échapper à son cousin qui dit mais enfin bouge toi mm mm euh et alors du coup il y a pas tellement d'occasion de sortir du quartier bah non pas vraiment mais vous vous êtes baladé d- dans le Paris culturel je sais pas moi Notre-Dame le musée du quai Branly tout ça plus jeune oui enfin c'étaient des sorties organisées par exemple avec le collège tout ça mais sinon avec le collège entre amis entre amis non on n'est pas trop sorties culturelles non mm et et le théâtre non encore moins cinéma aussi cinéma un peu concerts ouais cinéma mm oui et donc les cinémas c'est ceux du quartier ou vous remontez automatiquement à Montparnasse ou à Odéon non c'est ceux du quartier c'est ceux du quartier place de Clichy ouais mm d'accord et qu'est-ce qu'il y a d'autre donc pas de sport donc pas besoin de piscine hein et tout ça je suis très mauvais nageur et les concerts alors tu dis euh oui des concerts ouais euh dans des bars ou ah oui le dernier c'était quoi non non dans des salles comme le Zénith par exemple ah oui alors le dernier c'était un concert il y avait plein d'artistes c'était organisé par une radio mm une radio que je peux citer hein ben oui bien sûr génération oui c'était un concert j'ai un ami en fait qui a sa soeur qui travaille pour cette radio et donc on est souvent invité oui aux aux évènements génération oui c'était un concert bah c'était du rap voilà le rap vous en avez fait non non pas essayé juste écouté non voilà et vous écoutez mais vous vous connaissez les paroles vous pouvez bah on retient si en théorie bah ça dépend parce qu'on peut l'écouter comme un bruit rythmé oui c'est vrai non là vous avez et vous aimez qui qui oh ben pas grand monde en fait j'écoute pas trop ce qui se fait actuellement parce que bon mm je trouve que maintenant c'est beaucoup du commerce mais euh j'écoute j'écoute un peu de tout hein franchement j'écoute du reggae du rap donc là dire un artiste c'est dur j'ai pas d'artiste préféré une chanson que vous connaissez par coeur une chanson que je connais parce que vous avez dit j'écoute les paroles c'est pour ça oui euh une chanson que connais par coeur ça serait de qui bah Booba par exemple que je ne connais pas ah vous connaissez pas autant pour moi donc de poser c'est un c'est un rappeur oui assez connu oui mais bon il véhicule pas vraiment des des choses bien positives mais j'écoute simplement euh j'essaie de la musique la façon de s'exprimer simplement et voilà je retiens par coeur mais je suis pas forcément avec euh mais avec son point de vue je suis pas Booba en fait il il est pas parisien lui c'est souvent la banlieue ouais c'est la banlieue c'est vrai et alors vu que moi j'ai enfin j'ai aussi cet esprit critique de ça même si j'aime le rap aussi euh comment un Parisien entend des paroles qui souvent sont des plaintes oui de quelqu'un qui qui dénonce ce qui se passe en banlieue et qu'on voit pas toujours au quotidien à Paris ça j'ai un peu de mal bah euh enfin moi je quand j'écoute Booba par exemple je me sens pas du tout concerné c'est d'accord c'est vraiment voilà c'est j'écoute voilà c'est juste comme ça exotique c'est c'est des plaintes comme tu dis j'écoute les plaintes des puis c'est surtout la mélodie en fait c'est ouais moi je suis plutôt euh je suis plutôt de l'instrumental que les paroles après parce que bon c'est un peu du n'importe quoi vous pouvez être très critique sur le contenu mais ça fait rien vous aimez bien quand même voilà voilà mm ouais et alors vous ouais euh c'est pareil quoi c'est ça ouais j- effectivement euh on on a conscience que les paroles elles sont lourdes euh c'est c'est vraiment des choses assez dures et profondes euh alors maintenant que j'ai un peu plus l'occasion de voir en banlieue mais euh c'est vrai que je me dis quand j'étais parisien comment est ce que j'aurai senti ça enfin je je effectivement on se sent pas trop concerné on a l'impression que ça vient de l'étranger mais quand vous arrivés à le l'un à l'u- enfin quand vous êtes arrivés dans l'enseignement supérieur du coup des banlieusards sont arrivés aussi ouais et la coupure banlieue Paris dont vous parlez ça se perpétue co- comment ça se fait les la re- ou c'est vraiment le hasard enfin le hasard les affinités de caractères qui font qu'on se retrouve copain avec un tel ou un tel oui enfin je pense que ce ce sont les affinités entre personnes mm et effectivement euh les fois les premières fois où j'ai rencontré des banlieusards ou côtoyé des banlieusards je me sentais un peu décalé mm parce que je ne comprenais pas certains mots qui dont ils parlaient alors en tant que parisien intra muros vraiment il y avait de de de l'argot des cho- je ne comprenais pas donc j'ai dû apprendre un certain vocabulaire même avec le rap euh le rap ça véhicule des mots quand même oui oui bah même avec le rap il y a encore des mots faut voilà on on est pas toujours au fait mais je pense que les banlieusards par contre ils maintenant maintenant je comprends mieux étant banlieusard mais parisien j'avais eu un peu de mal au départ effectivement euh à part ça euh je enfin je pense que il y a toujours une coupure et je crois que le fossé s'agrandit avec les Parisiens peut-être parce que vous le voyez du côté de la banlieue aussi oui oui et du coup les Parisiens ils se posent même pas la question je crois enfin je sais pas tu t- non ouais moi je me pose pas du tout la question et puis j'ai l'impression qu'on est que ce soit Paris intra muros ou alors la ban- la proche banlieue ou même la banlieue lointaine je pense qu'on est tous pareils enfin ça se joue aux affinités de caractères hein arrivé alors à l'université vous avez gardé vos copains de lycée ou c'est tout nouveau tout non non j'ai gardé mes copains de lycée on essaie toujours de se voir mais c'est difficile parce que on fait tous un notre bout de chemin et sinon je suis je suis resté en contact depuis toujours avec mes amis du collège mm qui sont mes mon cercle c'est mon vrai cercle d'amis et en fait les amis que je me fais maintenant enfin qu'est ce qu'il sont devenus alors les amis du collège les amis du collège oh bah il y en a qui sont dans les études mm il y en a qui ont abandonné mm et qui font quoi et ben rien du tout il y en a qui travaillent il y en a qui font rien du tout qui ont abandonné complétement et ça ça ne fait pas une coupure vous arrivez quand même à vous apprécier à vous à vous ah oui oui parler sans que sans qu'ils se sentent très loin non ouais parce euh qu'en fait on a beaucoup de on a beaucoup de de de vécu ensemble en fait on a beaucoup de souvenirs et enfin je pense que c'est une amitié c- on peut pas je sais pas comment l'expliquer c'est que ben vous l'expliquez très bien bah c'est je sais pas on est potes et c'est comme ça et puis mm je sais pas on a pas de raison euh mais tu te fais tu te fais tes mais à la fac là oui oui mais c'est pas la même chose oui enfin c'est mais oui je m'en fais enfin c'est que voilà par exemple c'est que des banlieusards en fait à la fac et en fait et euh on a plus de difficultés à se à se voir oui en fait parce que ils sont loin ils sont souvent à une heure de train mm donc bon on se voit la semaine mais euh sinon le week-end on reste plutôt entre Parisiens ouais mm ouais donc c'est plus difficile on peut se faire des amis mais c'est plus difficile de les côtoyer plus souvent que le Parisien qui habite voilà ouais à côté en fait ouais voilà ça va être ça donc finalement l'amitié se prolonge plus par la proximité que par mm mm et alors vous quand on se retourne sur les années l'année d'enfance vous avez gardé les copains de collège lycée enfin je dis collège mais peut-être ça vient par ailleurs alors euh oui alors euh j'avais vraiment de grands amis on a passé euh le collège le lycée ensemble même après on est restés très proche euh on a fini quand même par prendre des distances effectivement par la vie par la vie le fait que on se met en foyer ah voilà voilà fonder on se marie et c'est fini ça éloigne fortement merci hein ça éloigne fortement euh et puis effectivement chacun fait son chemin comme dit Antoine et puis euh euh la distance oui parce que la plupart doivent quitter doivent quitter euh Paris je pense voilà il y en a qui ont quitté la la région parisienne donc voilà c'est c'est effectivement ça éloigne et entre temps on rencontre d'autres personnes mm et du coup alors on va pas dire qu'ils qu'ils qu'ils sont remplacés mais euh c'est un peu vrai mm c'est un peu vrai après on con- construit autre chose avec ceux autour du travail v- eu pas vraiment pas vraiment non h toi ouais toi non pas vraiment moi non moi pas trop autour du travail mm pourquoi parce que c'est je travaille au sud sud-ouest de Paris euh effectivement dans les Yvelines c'est un peu plus huppé je me sens moins proche je me sens enfin en dehors du travail donc le travail très bien j'ai j'ai énormément d'amis et caetera mais je sais pas j'ai l'impression que j'ai pas les mêmes centres d'intérêts mm vous n'arrrivez pas donc à vous dire que vous allez faire des choses ensemble oui mais peut-être le sport prend aussi beaucoup de place quand ce n'est pas le travail peut-être mais mais vraiment vraiment je sens que il y a beaucoup de pers- enfin la majorité des personnes viennent d'un autre milieu social je me sens moins proche on n'a pas eu euh c'est pas l'éducation je pense pas que ça soit ça on a vraiment pas beaucoup d'affinités quand on est ingénieur ça n'est pas effacé oui il y a des ingénieurs bourgeois oui et des ingénieurs qui je dirai même comment vous vous définiriez euh alors quelle classe sociale justement moyenne euh moyenne alors on va dire pas trop aisée mais aisée enfin sans pas trop à se plaindre mais par contre je je vois quand même que étant dans ce statut là ça donne une certaine position on est respecté pour ça effectivement je me positionne parmi les privilégiés mm donc je à ce titre là aussi au même titre que ceux qui viennent des milieux aisés je me sens dans le même statut mm par contre mon histoire à moi est très différente de la leur mm et de ce fait je crois que ça joue beaucoup euh sur le fait que ben nos affinités sont pas très proches vous avez des exemples parce que c'est un peu abstrait hein oui alors des exemples sont très simples euh je constate moi très souvent que c'est pas forcément le sport qui va les intéresser par contre euh leurs sorties c'est on va sortir aller dans un bar boire mm j'ai l'impression que dans leur j- enfance ou jeunesse ou dans leur éducation peut-être plus jeune on s- on était moins libre on s'amusait moins et ils me donnent l'impression de vouloir rattraper ce temps pre- perdu mm alors que moi je deviens de plus en plus posé j'ai l'impression que quand j'étais jeune je il m'arrivait de traîner dans la rue de mm me balader seul voilà d'aller chahuter parfois chose que eux ont peu vécu et du coup eux sont fiers maintenant de raconter comment ils se sont saoulés le week-end mm chose que les gens ivres dans le dix-huitième j'en voyais tous les jours j'ai pas forcément envie de voilà et je sens ce décalage là oui il il j'ai l'impression que voilà ils me donnent l'impression de vouloir rattraper quelque chose qu'ils ont pas vécu euh et souvent c'est parfois dégradant mais eux le voient pas comme ça ils le voient comme une liberté de c'est ça le milieu des ingénieurs on a vraiment l'impression d'une oui oui euh je sais pas mais tu tu sens aussi souvent la différence entre euh ceux qui qui ont les parents derrière eux donc oui il y en a par exemple qui n'ont même pas besoin de payer l'appartement oui donc du coup c- déjà le décalage tu le sens là aussi voilà le décalage tout à fait le le dé- le fait de de d'avoir pendant mes études dû louer quelque chose travailler le week-end pour poursuivre les études beaucoup de mes collègues n'ont jamais vécu cela euh ils ont été pris en charge par les parents pendant toute leur scolarité et ont découvert leur premier salaire en étant embauchés après bac plus cinq alors que moi l'année du bac je travaillais déjà le week-end et j'ai travaillé pendant toutes mes études donc du coup on a pas la même approche et il vous est resté des amis du milieu du travail de ces années d'études ou pas spécialement moi non pas parce que non parce que mes mes amis de euh toi c'est différent mes amis de que dis tu Lees non je dis il y a moi parce qu'on s'est connu parce que il travaillait mm pendant mes études pendant les études et que moi je suis partie travailler à Paris pour voilà pour pour le français et donc du coup on s'est rencontrés donc euh oui en fait dans quel travail c'est à Disneyland ah mais voilà ce que je ne savais pas voilà une grande expérience Disneyland c- c'est un couple magique voilà un couple de Disneyland de Dysneyland que faisais tu la fée Clochette non non non non non on travaillait dans le même restaurant voilà o- on vendait des hot-dogs voilà voilà travail le week-end mm études la semaine euh voilà euh c'est votre régime aussi travail le week-end euh non pas du tout moi j'ai la chance de de pouvoir suivre mes études sans travailler pour l'instant mm et donc voilà donc je profite du week-end pour sortir mm ouais il a tu as bien raison moi ce que je pense effectivement c'est que euh là où on a grandi l'histoire personnelle ça conditionne aussi l'adulte qu'on va être même si on change de comment dire de statut social on va dire de famille ouvrière ou simple employé on devient cadre mm parce qu'on a fait des études mais en fait c'est pas parce qu'on est cadre qu'on change forcément sa philosophie mm parce que vraiment je me sens pas très proche de du milieu professionnel que enfin vous le dépeignez aussi de façon particulièrement sévère hein une bande de trentenaires ne faisant que se saouler donc c- tout le monde se saoule pas ils ont d'autres enfin d'autres il y a d'autres exemples mais dont je me sens pas très très proche vraiment je ne vis pas la même chose enfin il y a des gens quand même aussi qui ont qui ont qui se sont bien installés qui ont des enfants qui oui oui tout à fait oui mais euh sans doute ne se saoulent pas tous les week-end ça c'est les joyeux célibataires que vous décrivez mm oui effectivememnt il y en a qui sont installés normal- tout à fait normalement hein mm euh mais je sais pas je il y aussi le pour beaucoup le manque de modestie euh beaucoup enfin quand je dis manque de modestie c'est que enfin on sent on ressent vraiment le fait que dans leur jeunesse ils ont pas beaucoup souffert je pense que ça conditionne quand même la personne donc une espèce d'arrogance oui ils sont là parce qu'ils sont les meilleurs voilà qu'ils étaient tellement plus intelligents et vous vous dites j suis là parce que j'ai beaucoup travaillé exactement et que j'ai beaucoup voulu être voilà et et on sent que ça leur est dû de toute façon voilà c'est naturel c'est comme ça et et quand on sait où d'où on vient on se dit je suis là j'ai beaucoup de chance mm je me suis battu donc c'est moins de la chance que de courage oui mais euh on on on se sent moins comment dire euh c'est enfin c- ça paraît moins naturel on se sent parfois seul en disant que oui voilà bon je suis un exemple il y en a il y en a pas mal maintenant c'est vrai mais pas beaucoup en fin de compte enfin on voit bien que les gens de milieux sociaux un peu défavorisés ont du mal à atteindre ce milieu là c'est plutôt milieu social qu'ethnique n'est-ce pas oui tout à fait tout à fait là-dessus il y a eu beaucoup de progrès par contre et euh social et ethnique ça se mélange ça se recoupe ça se recoupe assez donc du coup voilà oui les conséquences sont là mais mais quand même si on insiste on peut y arriver vous diriez la même chose l'arrogance des enfants des beaux quartiers oui bah oui cert- certains ouais qui ont été enfin trop habitués à vivre avec de l'argent alors que moi qui suis issu d'un milieu populaire je pense que toute ma vie enfin je connaitrais la valeur de l'argent que faisait votre mère ma mère elle est vendeuse oui donc bon on roule pas sur l'or mais au moins je sais enfin je sais que travailler gagner de l'argent au moins je mériterai je mériterai mm est ce que enfin je serai plus méritant voilà que d'autres d'accord donc c'est c'est étrange parce vous le parlez en termes moraux c'est ça a pas l'air d'être une distance culturelle euh genre ils s'intéressent je sais pas à des bouquins qui m'intéressent pas du tout ou mais un mélange de morale ou même de vie dégradée enfin c'est hein ça ça a l'air oui enfin c'est vrai que c'est c'est marquant ça euh il y a aussi enfin ça se recoupe avec les centres d'intérêts mm euh effectivement euh j'ai l'impression que beaucoup euh se disent tiens euh il y a tel ou autre concert ça coûte deux cents euros ne se posent pas la question je pense que quelqu'un mm qui euh est arrivé là certes qui a maintenant un peu plus d'aisance réfléchira quand même à se dire bon c'est un beau concert c'est intéressant mais deux cents quand même cette réflexion elle est pas elle existe pas oui c'est deux cents euros et voilà tant pis donc il y a des choses c'est un tabou presque là un tabou l'argent mais imaginons puisque vous adorez le sport que je ne sais pas la grande que vous ayez l'occasion d'aller voir le match du siècle de alors Federer et ça coûte deux cents euros c'est pareil vous ne vous dites non quand même oui je mets pas deux cents euros là dedans oui je pense que ça quand on a eu moins de chance au départ on reste vraiment les pieds sur terre on reste plus plus simple je crois euh Federer aussi grand qu'il soit c'est un être humain il joue bien au tennis très bien dans ce cas on le regardera à la télé on s'en contentera Lees non toi tu tu aurais tu dirais justement ben je vais regarder à la télé je verrai mieux en plus oui d'accord donc voilà et vous avez gardé l'un et l'autre des liens avec le Cameroun oui oui et ben moi j'ai au- j'ai aucun lien avec le Cameroun en fait enfin j'ai aucun lien j'ai j'y ai été qu'une seule fois quand j'avais six ans donc bah non j'ai pas | vraiment de lien vous avez des souvenirs euh oui mais c'est vague ah c'est vague donc à ce moment-là vos parents vivaient ensemble non même non non en fait même pas mes parents ils se sont séparés quand j'avais trois ou quatre ans donc en fait j'ai jamais vraiment vécu avec mes deux parents et c'était pendant des vacances scolaires j'ai été deux mois et voilà je m'en souviens pas plus que ça en fait c'est vraiment c'est des images des voilà d'accord et ça ne vous manque pas plus que ça non plus non non j'aimerais bien y retourner mais quand même j'aimerais y aller voir voilà c'est ouais parce que là-bas on se souvient bien de toi hein quand on a été oui on avait ouais on parlait de toi ouais moi beaucoup plus effectivement parce que je suis arrivé plus tard à à neuf ans on a beaucoup de souvenirs j'y suis retourné quelquefois malheureusement pas assez souvent une fois avec Lees mm oui mm et euh oui beaucoup de liens parce qu'il y a des grands parents Paul effectivement était trop jeune beaucoup trop jeune et je pense que euh l'Afrique ça ça vous touche ça vous marque à vie mais il faut que ça soit assez régulier donc une fois c'est insuffisant deux trois fois déjà oui mais un peu plus âgé aussi déjà et tu aurais été nettement plus parce que à six ans tu joues dans la rue tu trouves ça génial voilà les enfants jouaient dans la rue et que j'étais innocent je voilà oui mais quand tu as quand tu viens à quinze ans où où déjà tu peux discuter avec les gens ils vont te dire ben oui nous on va pas à l'école même à quinze ans tu vas dire oh c'est génial il y a pas l'obstacle | de la langue hein ah bah non non non non on parle français donc ouais non les enfants pas avec les enfants en tout cas les enfants parlent français effectivement l'obstacle avec les grands parents ah oui qui eux ne vos grands parents qui ne parlent pas français ils parlent quoi le dialecte euh local local enfin local les dialectes il y en a une pratiquement une centaine oui mais le dialecte de l'ethnique l'ethnie Bassa que nous sommes d'accord et effectivement Paul ne pourrait pas dialoguer alors le grand-père est mort maintenant mais vous oui moi oui je maîtrise le dialecte donc on dit le bassa oui mm le bassa alors qui est un dialecte d'Afrique centrale qu'on retrouve un petit peu dans jusqu'au Bénin Cameroun Bénin Togo un petit peu par là mm euh parlé par je pense cinq pour cent de la population au Cameroun à peu près que j'ai eu le temps d'apprendre et que j'ai gardé malheureusement je ne parle avec pratiquement personne pratiquement donc il y a quand même une ou deux personnes à Paris une ou deux personnes non pas à Paris dont son père mm oui qui est mon oncle d'accord donc ça vous vous retrouvez volontiers pour pouvoir parler la langue ou indépendamment de ça euh au téléphone mm euh volon- enfin c'est difficile parce qu'il vient de temps en temps à Paris mais euh on se voit pas toujours mais on parle oui c'est vrai que ça maintient un peu la langue et du coup avec les années je constate que j'ai de plus en plus de mal à comprendre du coup ceux qui sont restés au pays parce que parce que oui et j'oublie des mots et ils emploient des mots que je dont je me souviens plus mais je suis capable de tenir uune conversation parfaite voilà donc vous n'avez pas de vous avez des liens sporadiques mais pas de liens on vous envoie pas systématiquement le petit dernier qui veut venir en France non non euh j'avais envisagé cela à un moment donné mais c'est pas si évident que ça euh et je pense je pensais vraiment être prêt pour ça pour l'instant en tout cas on y a réflechi mais les conditions n'étaient pas réunies d'accord vous évidemment c'est encore avec votre père vous vous avez gardé des liens quand même euh bah oui mais c- toutes les vacances non non même pas non de temps en temps c'est tout voilà c'est enfin quand je le vois ben je dois le voir je sais pas quatre ou cinq fois par an quoi c'est vraiment le minimum et sinon on on a on se téléphone mm c'est important c'est pas des liens rompus non non c'est ça qui est important en fait vous vous souvenez de d'évènements frappants qui se sont passés dans le quartier ben oui vous pouvez m'en raconter un alors je me rappelle plus c'était dernière chose bien mal euh c'était plutôt en mal en fait c'était je me rappelle plus en quelle année la mairie du dix-huitième en fait elle abritait un commissariat et il y avait eu un jeune en fait qui était en garde à vue et qui avait été tué par un policier donc ça avait un peu retourné tout le quartier quoi mm à la fin tout le monde enfin surtout les jeunes en fait ils s'étaient mobilisés et puis ils avaient fait ils avaient cassé un peu tout partout aux alentours de la mairie et moi j'étais jeune j'étais assez jeune quelle âge ça m'avait un peu choqué je sais pas je devais avoir dix ans mm voilà mais dans ces cas là qu'est-ce que qu'est-ce qui se passe vous traînez pas dans la rue vous rentrez vite à la maison ah normal ah oui on reste à la maison on regarde par la fenêtre oui ce qui se passe oui oui on regarde les forces de police qui interviennent et voilà ça m'avait assez choqué plutôt vous avez pensé euh ces jeunes ne respectent rien ou vous avez pensé ces policiers sont très brutaux euh ben oui je pensais à rien enfin je regardais j'étais même pas au courant de de l'histoire en fait mm j'ai donc je sais pas ça m'a impressionné je me sur le moment je me suis rien dit du tout je sais pas compris quoi d'accord et après tout était dévasté les cabines cassées voilà les voitures retournée mm d'accord et vous avez des souvenirs comme ça d'un d'un événement frappant euh dans le dix-huitième oui euh c'était moi plus un plus haut vers Château Rouge effectivement mais c'était des des rafles euh alors c'était à l'époque où il y avait Monsieur Pasqua en Ministre de l'Intérieur mm qui avait décidé de faire un peu de ménage mm euh donc ils avaient envoyé des policiers euh dans les rues dans certains quartiers arrêter pratiquement n'importe qui et euh et en fait pratiquement n'importe qui et vérifier après si euh il convient ou pas besoin d'être là mm et euh et effectivement j'avais vu une population ciblée et donc euh celle dont je suis issue euh j'avais vu des gens affolés courant un peu partout euh en tant que jeune je ne risquais pas grand chose mais euh c'était quelque chose j'ai jamais vécu de guerre mais je pense que ça peut ressembler à en tout cas le début peut ressembler à ça donc des gens courrent en train de courir partout avec des policiers derrière eux oui ça m'avais choqué ça m'a marqué ça ça s'est produit une seule fois non mm oui j'ai vu ça qu'u- ça a dû se produire plusieurs fois mais là mm là cette fois j'avais vu j'avais vu parce que j'étais vous aviez quel âge dans la rue euh je pense que j'avais euh treize quatorze ans mm euh oui treize quatorze ans donc moi j'habitais aussi euh vers rue de Cligancourt donc pas loin de la rue Ordener et là avec des amis on se promenait dans le quartier dans le dix-huitième vers Château Rouge et j'avais vu ça euh c'était impressionnant et vous n'avez pas eu peur pour vous même vous saviez que vous ne risquiez ri- vous risquiez rien oui en fait ça nous a plus tétanisés en fait on restés figés à regarder euh on savait bien on a bien compris en quelques secondes quels profils ils recherchaient euh je pense que j'aurais eu quelques années de plus je me serai inquiété mm plus jeune non pas trop ouais donc euh c'est là où on découvre que finalement on est quand même pas chez soi vous diriez ça maintenant maintenant non à ce moment là oui mm à ce moment là j'ai senti oui alors que lorsqu'on est en France vous aviez la nationalité française à ce moment là non je l'ai obtenue plus tard à ce moment là non je ne l'avais pas oui c'est à dix-huit ans que que j'ai eu le choix mais euh ça était difficile de choisir non non non pour une évidence plusieurs raisons euh j'avais perdu ma mamam donc déjà un repère mm qu'on qu'on a plus et puis j'ai pas eu le choix donc son père devenant son père qui est mon oncle devenant mon tuteur légal qui lui entre temps avait la nationalité française donc euh lui il est né français il s'est pas posé de question mais moi euh euh il y avait le choix ben le choix en fait moi je l'ai pas eu mm parce que euh c'était évident c'était évident voilà vous vouliez faire la vie là et son père l'avait plus ou moins décidé pour moi oui oui puis mes études étaient là je me posais plus de questions ça faisait quelques années déjà que j'avais quitté le Cameroun effectivment le lien s'estompait et puis j'étais pas trop euh trop sur le fait d'être de nationalité j'avais déjà compris que on pouvait être de nationalité française tout en étant intérieurement camerounais et français aussi alors justement j'en viens là vous vous sentez quoi dans tous ces problèmes d'identité qui s'agitent de tous côtés c'est pluriel c'est c'est d'abord de tel coin c'est quoi c'est pluriel mm c'est pluriel parce que je me sens camerounais je me sens français je me sens profondément français aussi légitimement que un Français de souche mm parce que j'ai eu la même éducation enfin la le mêmes études donc je me sens vraiment français mais j'ai autre chose euh j'ai des racines ailleurs que je revendique et que je défends également mais ça ne fait pas de moi un Français si différent que ça mm parce que je sais que il y a d'autres Français qui maintenant sont nés français parce que blancs parce que mais dont les arrières grands parents sont Italiens et autres donc ils ont aussi quelque chose finalement de lointain et non je me pose mais alors ça fait pas du tout débat dans mon intérieur sans ambiguïté et vous aussi ah moi je suis complètement français enfin j'ai simplement des origines camerounaises mais j'ai pas pas de lien avec le pays voilà tellement lointaine que c'est même pas je suis né ici enfin je sais c'est euh c'est chez moi quoi en fait mais ça vous agace pas spécialement qu'on qu'on lance ce thème de l'identité française ça m'agace pas spécialement euh ça m'inquiète un peu quand même mm parce que ça veut dire euh on sous entend que il y aurait des gens qui vivent là et qui ne sont pas mm de on parle question de l'identité alors c'est c'est ça va au delà c'est pas ta nationalité c'est de l'identité on donc en fait on se dit qu'il y a des gens qui sont là qui peuvent être de nationalité française et cetera mais dont le l'identité profonde n'est pas française et j'ai un peu de mal avec ça parce que finalement mon identité elle est à l'origine pas complétement française non plus mm alors que je me sens français comme tous les autres et je pense qu'on mélange beaucoup de choses en posant ce débat on mélange les problèmes d'incivilités euh de non respect des régles et des lois basiques mm et je pense que il y a aussi des Français de souche qui la respectent pas et donc on focalise sur ceux qui la respectent pas mais qui sont pas d'origine française je trouve ça alors si il y a débat allons-y mais je trouve qu'on qu'il y a un mélange des genres quand même ça est-ce que je je devrais être moins français que eux je ne crois pas parce que on vit là on travaille là on a grandi là on paie des impôts on est là on participe à la vie que ce soit associative ou autre je ouais mais ça c'est pour toi il y a peut-être des gens qui se sentent pas français qui sont là aussi depuis vingt ans hein et qui se définissent pas par une identité française parce qu'ils adhèrent pas forcément aux valeurs de la France toi tu parles pour toi mais le débat est peut-être euh il y a sûrement réel oui c'est pour ça que je pense qu'il faut le débat je le suis pas je parle pour moi effectivement euh mais quand même euh on entend très fort oui que s- sont ciblés des gens voilà voilà voilà mais que ceux là ne ne sont pas légitimes oui euh là ce côté là c'est dangereux mais je pense que si le débat c'est il y a beaucoup de gens qui ne repectent pas le les codes établis les valeurs euh dans ce cas là je pense que la question peut se résoudre très simplement il y a des lois il y a des règles ceux qui ne les respectent pas il y a des des peines pour ça et voilà je je trouve le débat très profond alors on peut reprocher qu'effectivement il y a des gens qui peuvent supporter ou l'Algérie et euh siffler la Marseillaise euh je pense qu'effectivement c'est un peu ça qui est visé là dedans euh on pourra jamais enlever leur côté algérien c'est pas pour autant qu'ils sont pas français parce que lorsque la France joue ils l'a supportent si ils sifflaient la Marseillaise je suis même pas sûr que c'est que c'est vraiment la France qu'ils insultent ils sont en train de dénoncer quelque chose alors c'est peut-être c- disons ils trouvent pas les mots mais de dénoncer parfois le le fait de se sentir se sentir exclus euh mais vous même vous avez dit de s'exprimer des choses beaucoup plus compliquées vous avez dit ils s'excluent ils se mettent pas au travail oui hein c'est c'est c'est euh voilà un pays qui donne je je j'essaie de résumer ce que j'ai cru comprendre hein qui en gros donne sa chance à tous les gamins qui passent par l'école et et qui se comportent à peu près normalement avec eux sans stigmatiser euh des / , commentaires/ racistes oui les les gamins qui essayent de travailler et il y en a qui sont très vite dans le refus c'est c'est oui ce que j'ai cru comprendre de ce que vous disiez oui mais euh ceux-là faut les les punir parce qu'ils ont enfreint la loi il faut mm je pense qu'on a tout le dispositif pour euh sans rajouter euh voilà pour se prot- une partie d'identité voilà oui pour se protéger de ça mais il y a par derrière l'islam hein ce qui ce que ça va de pair avec les burkas le débat sur les mosquées c'est il y a il y a tout ça hein qui est oui euh qui est agité comme un chiffon rouge hein en ce moment oui euh mais là aussi je pense que les règles sont claires la France est un pays laïc mm euh il y a des règles à l'école comme quoi on doit pas présenter des signes ostentatoires ou religieux et cetera ça vous avez connu dans le dans le dix-huitième des gamines qui essayaient de venir en foulard euh non non pas dans moi oui oui c'était à l'époque une jeune Iranienne qui était donc ces valeurs là étaient ancrées euh mais les professeurs ont été très clairs mm et je trouve et elle a cédé elle était obligée de céder et je trouve ça très bien il faut être ferme et je pense que le problème aujourd'hui qu'on pose c'est simplemplement lié au laxisme des années précédentes à partir du moment où on on disait voilà les règles sont claires ici c'est pas de burka euh c'est alors c'est pas de burka au lycée mais Lees pourrait dire que quand on arrive à la fac on les on les voit les burkas des burkas des foulards des hidjabs des toutes sortes de chose alors si la règle la règle dit que il y a pas de problème ben voilà donc très bien je pense qu'on doit le tolérer au lycée c'était très clair c'est non et bah et dans la rue dans la rue par contre c'est libre euh d'accord ça ne gêne personne ap- si maintenant on décide que pour des problèmes de de de contrôle ou de comment dire de sécurité ça pose un problème alors la loi peut le décider et puis on l'interdira c'est tout je pense qui on on mélange beaucoup trop de choses il faut metttre des règles claires et demander à ce qu'on les applique si on les applique pas on est hors la loi et quand on est hors la loi on est puni terminé pour moi c'est aussi bas- c'est aussi binaire et euh et je trouve qu'on mélange tous les débats on mixe tout ça alors que et ça se retourne finalement toujours à stigmatiser les mêmes vous êtes d'accord oui je suis d'accord en gros je suis d'accord mais enfin moi je comprends pas enfin c'est vrai qu'on est dans un pays laïc et tout mais enfin on est dans un pays libre chacun a le droit de de revendiquer son appartenance et donc enfin à la fac voilà les les filles elles ont le droit de mettre le voile et tout et donc je vois pas pourquoi dans un lycée enfin dans un lycée elles auraient pas droit enfin moi je moi ça me dérange pas du tout vous savez l'argument c'est que les gens sont encore mineurs et que on veut éviter que parents et grands frères contraignent ces jeunes filles au fond à se mettre à part hein c'est c'est quand quand on les voit comme ça euh c'est une façon de dire n'approchez pas n'approchez pas le dire aux garçons entre autre mais si c'est son choix donc c'est vrai qu'elle est min- qu'elle est jeune elle est mineure elle est mineure ele n'est pas elle n'est pas majeure pour les très jeunes je suis d'accord c'est vrai donc c'est pour éviter que les parents l'imposent c'est ça l'argument oui mais dans ce cas là euh si en France on décide que c'est un signe qui n'est pas acceptable parce que à l'encontre des libertés de la femme mais alors que les politiques soient courageux qu'ils décident que c'est interdit mm et à ce moment là on demande à ce qu'on l'applique point je pense simplement que on on re on rabat un débat euh qui est mal orienté mm et en fait qui reflète le le manque de courage des de des autorités sur un certain point ils ont failli sur beaucoup de choses ils ont reculé sur beaucoup de choses ils ne savent ils savent plus comment les contenir et ils renvoient la balle mm en posant des débats faussés je trouve je trouve et je pense que le débat il faut il faut l'avoir et pendant le débat réorienter les choses en disant vous mélangez ceci attention ça peut-être traité d'une autre manière mm maintenant que vous vivez en banlieue euh c'est une banlieue tranquille là où on est oui là où on alors plutôt tranqu- un îlot de tranquillité dans une dans une mer de d'agités d'agitation on va dire ça comme ça mm oui parce que Sevran n'est pas f- quand on dit tu habites à Sévran c'est pas c- on pense pas que tu es du bon côté hein toi tu connais Sevran Sevran oui j'ai des amis qui habitaient du côté pavillon oui ah bah nous on habite là et euh mais tu connais les Beudottes ouais ouais ouais voilà on parle que des beudottes bah c'est la ouais la sortie du RER là c'est oui voilà tu peux faire de mauvaises rencontres tout à fait c'est clair et toi entre autre euh qui rentre en RER est-ce que non dans le RER ça va mm hein je crois ça oui tu fais pas forcément de mauvaises rencontres c'est vraiment à la sortie mm et et d'une d'une gare parce nous en fait à un moment la ligne se divise en deux donc nous on est du bon côté de donc il y a un Sevran un peu plus tranquille on va dire et un Sevran un peu plus agité plus populaire plus alors populaire c'est parce que c'est des cités et c'est là que vous dites que l- les politiques manquent de courage pour pour cette fois des problèmes de désordres sociaux tout à fait je i- je trouve que ils ont failli euh ils ont enfin en laissant les gens se regrouper oui ouais mais rappelle-toi rapelle-toi quand on a été euh euh témoin d'une d'une agression finalement les gens aussi ne veulent pas oui euh qu'est-ce que c'est cette histoire non en fait on a été à une fois on est j'ai je suis justement partie le chercher dans du mauvais côté de la gare et en fait au retour on a été témoins d'une d'un mec qui était complétement d'une agression en fait voilà qui tapait sur deux filles et donc mon mari évidemment il est intervenu n'est-ce pas puisqu'il se pense pense être un grand héros donc on s'est arrêtés il est intervenu et euh et les filles étaient carrément en sang et tout hein c'était quand même assez c'était pas juste une baffe c'était vraiment il était en train de les taper quoi et du coup ben lui il s'est fait menacé au couteau parce que le mec il avait un couteau donc dans sa dans sa poche donc on est vite partis et euh on a pris les deux filles avec nous pour les amener à la police au commissariat et sur notre chemin on croise des CRS donc on s'est encore arrêtés en pleine voie pour que justement lui il reparte avec eux choper le mec parce qu'il était parti évidemment et donc ils l'ont chopé et euh c'est vrai que euh du coup on est tous partis au commissariat avec le les CRS enfin c'était assez impressionnant quand même pour nous et euh les filles finalement n'ont pas voulu porter plainte parce qu'elles ont peur parce qu'elles ont peur des représailles des représailles donc en même temps il y on peut prendre des mesures enfin je veux dire on peut faire respecter l'ordre et en même temps les gens ils ont trop peur entre entre eux quoi dans dans le quartier donc elles ont préféré laisser ça par peur de représailles quoi dans le quartier ou mais moi encore une fois euh je comprends leur comportement mm parce que aujourd'hui les autorités ont failli alors les autorités enfin j'accuse personne mais je pense que euh il y a beaucoup de laxisme mm qui qui s'est appliqué depuis je pense une quinzaine d'années hein qui fait que maintenant les gens n'ont même plus confiance en la police c'est-à-dire que ils savent très bien que la personne là pour le coup elle a été arrêtée cette personne euh les gens ont tellement pas confiance que ça va se retrouner contre eux mm parce que si dès le départ dès le début des des problèmes hein dans les années quatre-vingt on savait que lorsqu'on fautait on était arrêté puni sévèrement et que la victime était prise en compte protégée ben ce comportement ne se serait pas installé les gens auraient pas peur mm ils savent que lorsqu'ils sont agressés ils sont là on peut les protéger ils seraient un peu plus tranquilles et courageux aujourd'hui ils ont tellement peur parce que ceux qui sont arrêtés re-sortent aussitôt euh ceux qui sont euh on parlait de contrôle de police dans la rue euh ben il y a des gens qui sont controlés pour rien qui sont pas dangereux et c- on en voit beaucoup dont on sait très bien on connaît le profil bah parfois la police reste indifférente mm donc mis tout ça on comprend que les victimes ont souvent peur des représailles les gens sont seuls voilà pour moi c'est vraiment lié à ça euh je pense que alors je suis pas d'accord pour des états policiers mais euh lorsque la justice s'applique de manière implacable euh les gens sont beaucoup plus euh courageux parce qu'ils savent qu'ils sont soutenus euh tu fais la grimace Lees oui parce moi je pense que moi si j'étais à leur à leur place j'aurais porté plainte et et pas parce j'ai p- parce que je me dis que enfin il faut quelque part casser cette cette boule de silence oui voilà oui parce que sinon ça ça continuera toujours comme ça surtout qu'ils avaient enfin toi tu es intervenu tu tu pouvais aussi te te faire agresser pou- parce que tu as pris leur défense donc je veux dire par respect même pour oui ouais la personne qui qui les aide enfin qui les a sauvées oui euh voilà ce que ce que je pense c'est que ces jeunes filles donc qui habitent la cité qui sont nées là qui ont grandi là elles ont aucun autre modèle de sécurité mm le modèle de sécurité qu'elles ont c'est euh voilà il y a le grand frère en bas il y a le trafic de drogue si je dénonce je vais être punie agressée violentée euh voilà je vais pas être protégée si elles savaient que la police pouvait venir intervenir à tout moment mettre en insécurité justement ceux qui il y a des années de voilà de non intervention donc oui on le paie maintenant donc euh là je pense que il y a un gros travail qui va durer un certain nombre d'années où il faut vraiment euh mais alors une force une puissance à appliquer les règles qui n'ont pas été faites depuis longtemps poure renverser la tendance ça je leur en ai voulu c'est ça c'est banlieue Paris oui ça c'est dans Paris ça ne se pose pas ou il y a commence à y avoir des des classes des lieux où la police n'intervient pas parce que non non non Paris la police elle intervient partout c'est vraiment dès qu'on sort de Paris enfin par exemple à côté du dix-huitième vers Saint-Ouen ben c'est c'est proche c'est banlieue proche de Paris et la police par contre là bas elle est invisible quoi mmi non non j'ai pas une très grande confiance en la police quoi ils sont pas vraiment là quand où on a besoin d'eux mm ouais et Sevran n'a Sevran n'a même pas de commissariat oui ah oui ça alors qu'à Paris là où il se passe rien du tout la police va surveiller ouais voilà simplement pour les pour les habitants pour qu'ils soient en sécurité voilà pour rassurer ouais alors que bon ils pourraient servir ailleurs quoi mm tout à fait si je reviens à mes quartiers de Paris euh est-ce que ça fait un bloc pour vous Paris banlieue ou est-ce que vous êtes très sensibles aux différences c'est quoi les les divisions majeures dans Paris est ouest ouais avant on disait rive gauche rive droite est-ce que ça existe encore bah là c'est plus est ouest en fait mm et euh non sinon avec la banlieue bah ça dépend en fait ça dépend parce que enfin il y a il y a par exemple Saint-Ouen j'ai des amis qui haitent à Saint-Ouen ouais je les considère pas vraiment comme des banlieusards parce qu'ils ont le métro encore alors qu'après c'est le métro qui fait la frontière voilà par exemple moi je pense que c'est le métro ouais enfin c'est vraiment juste les transports ouais mm donc là où le métro s'arrête c'est euh ben à Saint-Denis on se on se différence voilà c'est toujours même c'est Paris c'est à Paris Saint-Denis vous êtiez parisiens oh oui oui on se sent parisien oui oui oui c'est vrai il y a pas une il y a pas une frontière alors si il y a une frontière géographique qui est le périphérique mais finalement le décors intra-muros et après le périph il est assez identique donc on se sent pas en dehors de Paris jusque là je pense que on commence à se sentir pas dans Paris et vraiment en banlieue quand on commence à être en grande banlieue mm euh c- il doit il y a avoir aujourd'hui invisible après Le Bourget après euh où au-delà c'est vraiment la banlieue parce que ça se voit aussi socialement ça se voit au niveau du langage ça doit se voir au niveau du langage oui parce que euh enfin alors à mon époque hein maintenant que j'habite plus Paris mais je sentais vraiment que au bout d'un moment bah je j'arrivais pas bien à comprendre tous les mots toutes les phrases que disaient les gens qui venaient de on va dire de cinq kilomètre au-delà de Paris mm /est-ce que, cette/ même impression à Sevran dont tu te dis ils parlent ah non non mais les jeunes je les comprends pas hein ça c'est sûr quand ils ont dans le bus tous derrière là ils peuvent parler comme ils veulent moi je comprends rien j'entends juste qu'ils sont qu'ils parlent fort mais j'entends pas vraiment ce qu'ils disent alors je sais pas toi tu les comprends peut-être plus je comprends mieux moi mieux mais tu comprends pas tout quand même en plus euh j'interprète plus facilement on va dire ça comme ça j'interprète je des mots que je ne connaissais pas mais j'arrive à en comprendre le sens vue la situation vu le contexte vues le les allusions j'interprète donc j'arrive à comme ça à coller les bouts mais parler comme eux par contre non mm je n'y arrive pas euh surtout vous vous avez un français d'une correction d'une hypercorrection très très frappante je sais pas c'est peut-être ici avec moi mais je crois pas non non enfin je je je parle toujours de la même façon que ce soit bon avec un jargon différent côté professionnel mais euh non mais c'est vrai que tu maitrises particulièrement les les différents styles aussi oui parce que moi je oui je ah oui au sport ouais au sport quand il rentre du sport je je sais tout de suite ah mais toi tu as tu as discuté avec tes amis là c'est pas possible comment tu parles oui quand tu rentres j'arrive à colorer mon langage en fonction de la situation euh j- je m'adapte mais ça ça vient du fait que j'ai côtoyé plusieurs milieux depuis donc vous pouvez parler banlieue à peu de chose près je pense pas parler banlieue je pense que dans le discours j'arrive à capter le vocabulaire qui convient à la situation euh d'ailleurs tout à l'heure même toi tu as parlé de choper la police a chopé les la personne euh si je devais le dire maintenant j'aurais pas dit ça j'aurais dit la police a arrêté interpelé la personne donc tu vois toi aussi tu colores ton discours en fonction de la banlieue euh non et si effectivement je parle à mes amis j'aurai dit chopé et l'accent ah je sais pas ça ne bouge pas je ne sais pas si j'ai un accent enfin je ça vous ne savez pas au moment avec le euh je étant enfin étant arrivé en France très jeune je pense que je n'ai pas eu le temps d'avoir un accent purement africain mm euh et donc du coup je ne l'ai jamais eu enfin je crois oui mais comme vous avez dit je colore mon langage ce sont des mots oui mais cette façon de euh de rythmer de non ton intonation quand tu parles par exemple avec son père c'est pas c'est pas la même chose donc il y a il y a quand même je ne m'en rends pas compte si si moi je le je l'entends au téléphone ah je m'en rends pas compte parce que effectivement avec son père on parle français et puis d'une phrase à l'autre on parle camerounais donc on parle notre dialecte et puis on va revenir en français ce qu'on fait pas par contre c'est parler anglais mm d'accord dans le boulot non plus ah dans le boulot je suis complétement immmergé dans un monde industriel et professionnel et technique et euh en français en français je déplore qu'il y ait pas beaucoup de d'anglais euh c'est vous déplorez qu'il n'y ait pas beaucoup d'anglais malheureusement oui en Fance si on a pas à faire directement au sous-traitant au fournisseur étranger qui eux ne parlent qu'anglais si on est pas dans des des départements qui on à faire à eux on parle pas du tout anglais donc c'est et vous auriez voulu oui que la vie entre de l'entreprise se passe en anglais un peu plus j'aurais voulu parce que je maîtrise pour garder l'anglais oui parce que je je pense que pour avoir des visées internationales il faut pas rester en franco français mm et je le déplore donc vous vous verriez bien un peu au fond comme font les Camerounais travailler euh en anglais et puis de temps en temps un petit peu de français donc une entreprise française où il y a que des Français et qui pratiquerait l'anglais comme langue de travail oui parce que ça nous rend- ça nous rendrait un peu plus ouverts mm euh je dirais même voir compétitifs à ne pas toujours regarder à côté mais à voir beaucoup plus loin à échanger avec le monde entier beaucoup plus loin nos dirigeants d'ailleurs s'en plaignent mm s'en plaignent parce que nos ingénieurs enfin nos collaborateurs ne n'ont pas toujours la visée internationale euh on vise notre petit marché français attention maintenant il est mondial donc je trouve ça nous préparerait à être à regarder plus loin avec un coût hein qui est que à deux générations le français ne serait qu'un dialecte je ne pense pas oui c'est pour ça que que alors ça c'est un autre débat je ne pense pas que le fait de temps en temps de parler f- anglais ou français ou passer de l'un à l'autre nous ferait perdre le français je ne le pense pas du tout j'ai pas parlé de perdre le français ah parce que devenir un dialecte j'ai parlé du statut de la langue pour l'instant les Français disent notre langue de travail est le français oui euh si la langue de travail des des entreprises qui comptent devient l'anglais c'est tout l'anglais est la langue de travail point final je pense que on peut vivre dans un travailler oui dans un milieu multilingue d'ailleurs les grandes entreprises mm qu'elles soient américaines ou anglaises le font lorsqu'elles viennent en France dans elles sont en région parisienne on y parle aussi bien l'anglais que le français et ça me pose aucun problème le français est la langue de travail mais lorsque c'est nécessaire on peut échanger en anglais traduire certains certains textes le débat c'est sur nécessaire si tout le monde est francophone parler en anglais est-ce nécessaire oui c'est le débat mais on échange avec des Brésiliens mais c'est intéressant oui ce que vous dites et on leur impose la langue française comme langue de travail très bien mais eux étant Brésiliens mutlilingues euh parfois il est plus aisé pour eux de d'exprimer des choses en anglais mm et à ce moment-là il faudrait que nous on puisse malgré tout les comprendre et les suivre mm et aujourd'hui ce n'est pas possible mm d'accord vous avez décidé sur le les choix de langues plus tard bah enfin l'anglais bah c'est l'anglais c'est imposé enfin pas tout seul mais bon c'est imposé dans le monde hein c'est il y aura bientôt peut-être le chinois mais vous apprenez l'anglais oui intensément intensément oui c'est vrai donc ouais c'est important surtout vous vous voyez travailler en Angleterre aussi bien qu'ailleurs ou bien à l'étranger oui oui plutôt à l'étranger qu'en France ben vous aimeriez ben je sais pas trop en fait comme je sais pas ce que je vais faire mais mais comme ça mais oui je me verrais bien à l'étranger moi j'aimerais bien découvir un autre pays partir un petit peu changer d'air quoi et lesquels euh ben les Etats-Unis ça fait rêver toujours mm euh sinon non l'Angleterre moi je suis pas fan sinon les pays asiatiques c'est ça m'intéresse vous avez l'oeil sur la Chine alors voilà le pays de demain c'est la Chine oui euh je quitte les les langues simplement pour pour vous demandez vous avez dit que le multilinguisme ça vous plaisait hein et entre autre le bilinguisme fran- français anglais mais j'imagine que dans le dix-huitième on entend plein de langues euh oui il y a il y a de tout hein oui ça parle arabe enfin et ça pour vous c'était plutôt une richesse un plaisir euh oui vous avez appris des bah des enfin des mots des mots des mots qu'est ce que vous savez dire en arabe bah je sais pas trop non je connais pas même pas des les salutations vous pouvez dire bah euh comment on dit oh là je sais même plus selim salam melekoum ouais salam malekoum mais moi ce que je pense c'est que euh effectivement dans la rue Ordener il y avait l'épicier arabe et euh c'est moins savoir parler arabe qui est important que lorsque l'épicier sort un mot en arabe pouvoir le comprendre parce qu'il attend pas de vous que vous parliez arabe finalement mais il attend que lorsque lorsqu'il dit in chouia que vous avez compris ce que ça veut dire et que voilà mm euh c'est plus ça qui est enrichissant et puis d'ailleurs les vendeurs ils le savent ils ils savent que voilà c'est c'est on parle en français mais lui il peut parler deux trois mots en arabe il est quand même compris et vous vous répondrez en français je trouve ça enrichissant justement et pareil que ce soit des Antillais qui parlaient ou quelque maintenant il y a des des petits mots congolais africains enfin c'est tout un mélange mm et euh puis dans le dix-huitième l'immigration africaine anglophone aussi donc qui parle anglais enfin anglais à l'africaine euh ça ça aussi j'ai vécu également en Afrique je trouvé ça intéressant parce que j'arrive un peu à comprendre pas tout mais saisir des mots comme ça donc ça vous plait ça colore le français c'est sympa oui et et le le fait de parler une autre langue puis d'un coup dans la phrase il y a du français puis ça repart je trouve ça intéressant enfin je je suis étonné d'ailleurs comment ce que les gens ne sont pas curieux de ça bah moi je p- je trouve que nous on a un marché à Sevran où il y a pratiquement que des Arabes et en fait en vendeurs en vendeurs et donc en fait ils sont en train de parler de crier comme ça en arabe et moi personnellement ça m'énerve parce que je comprends pas et et puis je je c'est vrai quand tu rec- quand tu regardes autours de toi euh bon il y a pas tellement de Français euh tête française quoi et donc du coup c'est vrai que bon j- moi j'ai un petit peu de mal oui moi généralement ça m'énerve quand je suis dans un endroit tu te sens exclue du coup c'est ce que tu es en train de dire c'est pas simplement que tu comprends pas tu dis il y a les têtes bah oui c'est que c'est finalement je suis dans un marché en France quand même à Sevran et que je comprends pas ce qu'on me dit quoi alors je comprends bien qu'ils sont en train sans doute de de dire que trois trois kilos d'orange c'est trois euros mais je me dis bon c'est moi moi ça me ça m'agace un peu quand même je trouve ça pas euh forcément euh enrichissant ou intéressant tu as le même problème avec les produits alimentaires par exemple j'imagine qu'à Sevran les boucheries sont Halall oui il y en a est-ce qu'il y en a d'autres est-ce qu'on trouve du jambon et du saucisson oui oui oui oui quand même oui oui d'accord mm mais c'est vraiment sur le marché ou t- c'est un grand marché et en fait tu te rends compte que finalement tous les vendeurs sont parlent arabe et donc en plus avec leur client tu as l'impresssion qu- qu'ils font vachement potes et toi tu arrives bon je suis sûre qu'on paie plus que les autres euh c'est voilà parce que je je comprends pas ce qu'ils et je suis sûr que si on maitrisait si toi tu maitrisais l'arabe on pouvait gagner alors je je je pense qu'il y a deux choses là dedans le fait que j'ai travaillé dans un pays au Maghreb m'a rendu plus compréhensif de ça alors je comprends aussi mais là c'est un autre problème c'est le fait qu'il y ait une concentration les les banlieues se sont crées souvent avec des concentrations de personnes de même origine sociale ethnique et cetera donc du coup effectivement le marché de Sevran tous les vendeurs ne sont pratiquement que arabes mm et lorsqu'on est français ou européen là-dedans on peut se sentir perdu c'est vrai donc euh c'est là aussi c'est socialement que le problème vient si il y avait que le tiers de vendeurs arabes et de temps en temps mm tu entendrais parler arabe et puis beaucoup français ça ne te choquerait moins oui et là le fait de passer d'un d'une étal à l'autre et n'entendre que de l'arabe et avoir l'impression que tu es à Sevran mais tu es au Maghreb et là tu oui effectivement ouais effectivement au bout d'un moment ça peut agacer c'est ça si il y avait moins de concentration si c'était beaucoup plus dilué mélangé et cetera ça irait mieux et toi tu vas au marché toi dans vers chez toi parce qu'il y a un grand marché là-bas aussi non non moi je fais pas le marché ouais sinon dans un peu plus loin oui dans toute la rue boulevard Ornano ouais voilà il y a le marché c'est très grand donc tu sais pas si il y a beaucoup de vendeurs maghrébins non non je m'occupe pas du tout de d'accord moi je suis encore un jeune à la maison profite faut profiter de de cette période paresseuse c'est fini après ouais ça va être dur oui euh et l'é- l'évolution alors du de Sevran ça va vers un petit peu plus de mixité ou au contraire un peu plus de ségrégation de Sevran et d'Ordener on a vu qu'Ordener ça bougeait vers la boboïsation voilà mais il y a toujours il y a quand même il y a toujours les classes populaires elles sont toujours là oui mais tu as dit que c'est bien séparé c'est-à-dire que tu avais dit oui ta ta rue Ordener là ouais elle se sépare en deux il y a un bon côté c'est ce que tu avais raconté voilà et le mauvais côté un bon côté et donc finalement la séparation est visible mm et je pense qu'à Sevran c'est pareil tu as le quartier des Beaudottes où tout le monde de toute façon restera toujours dans leur cité ouais ouais et tu as un quartier pav- pavillionnaire où où j- tu as dit les bollos non les Beaudottes Beaudottes c'est le nom du quartier oui oui oui d'accord c'est c'est oui par contre ce qui est sensible c'est que du bon côté oui il y a quand même une maintenant mm on sent quand même des gens parce que le bon côté a un allure beaucoup plus aisée c'est pavillonnaire effectivement très calme très propre vraiment impeccable il y a maintenant de plus en plus des gens issus de l'immigration ou étrangers et cetera donc qui arrivent donc finalement à intégrer une classe un peu plus on va dire c'est ça oui mais quand même c'est c'est la dynamique oui optimiste voilà mais très peu très peu de de Maghrébins quand même parce qu'on voit des asiatiques on voit des noirs oui on voit des des Français dans cet endroit-là oui t- oui oui moins et mais tu tu vois pas beaucoup d'Arabes quand même là moins effectivement je ne sais pas pourquoi moins euh je vois qu'on on parle beaucoup et très longuement je vais essayer de pas vous manger toute l'après-midi comme ça mais juste alors un question sur les déplacements dans Paris vous vous déplacez comment euh bah la journée en transport en commun oui et euh quand il y a plus de transport moi je suis en vélib' vélib' voilà ouais très bon système euh vous allez jusqu'où en vélibe oh bah dans le dix-septième pas trop loin les arrondissements proches proches dix-septième neuvième mm c'est le retour des boîtes de nuits ou alors dès fois parfois euh non le retour de de chez les amis d'accord quand il y a plus de transport enfin on reste souvent tard on est mm on est des noctiliens et donc voilà en vélo ça ça suffit pour Paris il y a pas besoin de véhicule ou de scooter mm donc vous n'envisagez pas même neveu euh d'un d'un ingénieur qui travaille dans l'automobile d'acheter de voiture pas pour le moment non non peut-être passer le permis mais pas de véhicule non ça me servirait pas à grand chose et alors vous une si vous me racontez une journée de transport ordinaire ça sera une journée difficile euh c'est se lever tôt c'est vous racontez dans l- je me lève tôt oui d'accord voilà c'est se lever très tôt euh c'est prendre le bus pour aller à la gare vu qu'on est en banlieue c'est euh prendre un train qui est souvent en retard le RER B euh qui est souvent bondé mm euh ah il arrive déjà bondé pratiquement bondé et se remplit encore plus au fur et à mesure donc il est sous évalué en tout cas euh arrivé dans Paris il se remplit encore plus au tel à tel point que beaucoup de personnes ne peuvent même plus y rentrer à Châtelet n'en parlons pas euh là il est huit heures du matin il est huit heures du matin effectivement ou un peu un peu plutôt sept heures et demie euh et puis c'est un changement à Saint-Michel c'est le RER C qui est plein qui est non non cette fois non beaucoup moins rempli alors justement c'est ça montre le déséquilibre des transports il est lui sur deux étages et pratiquement jamais rempli alors que l'autre est un tout petit train et complétement saturé le RER C par contre est très très lent euh voilà c'est arriver dans le sud de Paris vers Versailles à Chavilles exactement euh à Vélizy où on reprend un bus voilà la journée de transport et le soir à l'envers rebelotte donc un bus ça en tout ça fait combien de ça fait une heure et demie de transport ça fait un bus un train et un autre train et après un autre bus ah oui un heure et demie en tout voilà des journées transports de la région parisienne c'est pas des plus gai par contre intéressant lorsqu'on a de la place on est bien assis c'est intéressant de on voit le monde on voit de gens des têtes nouvelles on parle non non dans les transports on parle aussi parfois on peut travailler on peut lire ça c'est le côté agréable et toi Lees tu peux raconter une journée maintenant avec le travail à la mairie euh bah c'est pareil c'est le même bus c'est le même RER c'est les mêmes problèmes non mais arrivée à Paris et oui moi je prendS à Gare du Nord puis généralement je prend un métro pour arriver là où je fais mes cours pour la Mairie je je descends à d'ailleurs à Château Château d'eau Château d'eau mm donc c'est pas très loin de après un petit bout à pied oui mm mais bon ces derniers temps les RER c'était particulièrement difficile hein ça ce mois-ci je sais pas ce qui s'est passé entre les grêves les problèmes il suffit qu'il y ait deux coups de vent et les transports sont dé- déréglés euh je pense que ils sont saturés et donc oui oui ouais enfin parce que toi tu mets une heure trente quand tout va bien oui mais en moyenne c'est deux heures effectivement deux deux heures aller deux heures de retour quoi donc enfin moi ça va j'étais sur à Paris donc oui je pense qu'il y a un gros problème de transport et eux qu'ils ne sont pas du tout équilibrés il ya des lignes saturées et d'autres pratiquement vides enfin pas vides mais euh en tout cas où ce sont des choix politiques pour vous mm ah c'est des conséquences politiques pas des choix je pense que quand ça a été construit dans les années soixante soixante-dix c'était très bien ça convenait mais ça été dépassé depuis les conséquences l'inertie depuis oui trente ans les conséquences où des quartiers ont ont amplifié bah il y a des des concentrations du coup c'est la ligne B c'est le RER A qui sont la ligne treize du métro alors que il y a d'autres quartiers qui se dépeuplent donc beaucoup moins de concentration dans le seizième où effectivement quand on rentre dans le métro on peut s'asseoir c'est rare euh voilà c'est fluide alors que Gare du Nord c'est pas ça pas tout à fait et dernière question sur la crise économique vous la sentez euh passer dans le optimisme pessimisme étudiant par exemple non mais moi non la crise elle m'a pas ça m'a pas je l'ai pas vue enfin non moi je suis toujours enfin je suis toujours aux dépends je suis toujours aux dépends de ma maman donc c'est pas moi et ça s- se sent pas non plus à la maison non non franchement j'ai pas ressenti hein c'est qu'à la télé franchement et dans le dans les projets d'avenir par rapport à la crise mm ou alors euh ça ne change rien non je pense pas enfin peut-être que on aura limite plus de travail enfin plus d'emplois enfin quand ça revenir quoi donc d'accord donc vous êtes optimistes voilà moi je j'attends vous attendez que ça recommence et puis voilà un matheux devrait se caser voilà et vous vous deux qu'est-ce que vous en pensez est-ce que le le quartier est touché par vous avez l'im- ou le quartier ou la vie en général vous avez l'impression de voir que c'est c'est un peu plus difficile pas du tout comment bah nous personnellement non on sent on l'a pas vraiment senti euh bon on a peut-être cette chance là euh le quartier ou la vie en général c'est pas sensible non plus simplement lorsqu'on est un peu observateur on peut sentir effectivement des des enfin des comportements quand je dis comportement mais c'est lié effectivement euh il y a beaucoup de promotions parce que les commerçants se disent que il y a la crise donc les gens vont chercher moins cher enfin c'est c'est non on le sent comme ça mais pas plus c'est c'est vraiment à la télé c'est vrai c'est vrai au quotidien non oui mais parce que toi tu as eu la chance de d'avoir un boulot où oui la crise déjà s'est s'est ressentie mais pas à ton niveau oui donc euh si en même temps si quand même dans les usines voilà voilà donc c'est ce que je dis c'est pas et ça on en parle pas du tout chez vous c'est assez tabou euh c'est assez tabou on en parle pas directement comme ça euh d'ailleurs c'est pas des licenciements du tout on ne re- on parle de ne pas renouveler le contrat des intérimaires alors c'est moins fort que de dire on licencie euh on ne remplace pas les départs à la retraite et on encourage des départs volontaires alors c- lorsqu'on dit comme ça ça peut paraître dur mais par contre ce qu'on met en avant c'est vous partez avec le magot vous êtes amplement rémunéré pris en charge derrière lorsque vous démissionez c'est traité comme ça et c'est vrai que c'est beaucoup plus feutré en interne ça nous parait pas comme une crise mm et on la sent pas la crise d'accord donc euh non bah tu vas la peut-être la sentir si finalement tu vas pas avoir d'augmentation cette année ça pourrait se sentir comme ça mais euh franchement non ça pas été le cas quoi d'accord euh donc et donc vous avez dit c'est à la c'est dans les journaux alors c'est la toute dernière question c'est promis comment euh est-ce que vous vous inf- vous informez la télévision les journaux internet rien du tout les amis facebook moi internet la télévision quoi à l'internet les journaux bah sur internet bon c'est surtout sportif en fait c'est plus l'information sportive ah branché Paris-Saint-Germain voilà en train de regarder les résultats voilà sinon l'information aussi il y a des fois sur le site de la vous êtes supporter oui un vrai supporter un qui a acheté un maillot tout ça non j'ai pas de maillot non mais si j'avais pu je me serais abonné mm pour cette saison là mais j'ai pas pu ah oui comme Alexis ouais et vibrant particulièrement dans les matchs Paris-Saint-Germain OM euh oui quand ils sont bons parce qu'on peut pas non mais vous voyez ma question c'est quand on interroge des Marseillais ils attendent les matchs du Paris-Saint-Germain c'est vrai que puisque anciennement ces matchs c'est des beaux matchs et puis de plus en plus ça devient un match banal quoi donc il y a beaucoup de d'histoires derrière mais sinon ça reste un match classique quoi je l'attends pas plus que ça toute l'année d'accord et vous c'est un vous collectif d'ailleurs les infos il y a le temps pour ça ou pas alors c'est oui c'est la télé c'est un rituel euh c'est beaucoup la télé le journal de vingt heures c'est un c'est une en mangeant c'est une un deux trois voilà c'est un euh la deux la deux plutôt la deux c'est un rendez vous qu'on essaie de pas manquer enfin moi euh après oui c'est des instantanés sur internet moi je suis beaucoup sur internet toi toi beaucoup beaucoup plus toi c'est plus ton ton iphone là moi l'iphone effectivement qui lui envoie des messages dès qu'il y a dès qu'il y a un événement dès qu'il a un événement donc ouais c'est vrai donc c'est c'est plutôt des flashs alors oui dépêches d'agences que les articles dits de fond alors c'est pour être instantanément informé c'est des flashs qui sont envoyés sur le téléphone portable mais c'est via internet via mm et très vite derrière donc c'est la lecture d'articles que ce soit Le Monde Figaro Parisien dans l'iphone donc pour moi c'est dans l'iphone c'est de l'internet mobile mm moins à la maison alors à la maison c'est plutôt toi et toi sur l'ordinateur non moi c'est plus internet hein c'est pas les journaux qu'on paie et vous vous informez comment sur la vie de Sevran ah ben on a un journal de oui alors ça c'est par contre le seul journal que je lis presque et on a une sorte de journal local de Servan voilà de Sevran donc ça je lis toujours pour savoir les aménagements qu'on va faire les travaux qui sont annoncés oui voilà ce qui se passe alors moi le local mais alors pas du tout mm elle connait mieux la vie locale que moi ça ne m'intéresse pas oui parce que tout se passe à Paris oui oui bah oui toi ta vie finalement c'est même pas trop à Sevran oui tu viens que pour dormir c'est vrai ce je je je suis au courant de rien je connais pas les rues mm euh dans les gens me pose la question la rue ah oui au fait rue Ordener c'est ça veut dire quoi ça ah j'en ai aucune idée aucune idée non Ordener il me semble que c'était c'est pas un c'est un ouais c'était un monsieur mais alors je sais pas du tout c'est un monsieur oui il me semble oui que c'était un administrateur de Paris donc à l'époque tu regarderas sur la oui mais sur oui il y a pas écrit ah c'est pas écrit non il y a pas écrit oui souvent on écrit non il y a pas écrit et je pense et ça se trouve je pense sur internet justement oui sinon des fois il y a des genre des bornes oui mairie de Paris il me semble que j'avais lu sur un monsieur Ordener mais sinon c'est pas écrit sur la plaque ouais d'accord mm et vous vous habitez où déjà à Sevran c'est allée Jacques Decour oui c'est un c'est un écrivain visiblement Jacques Decour c'est connu mais en fait notre quartier s'appelle oui déjà euh les Sablons les Sablons voilà oui mais il y a un autre terme le village voilà le village on parle du village historiquement ça devait être un village alors euh on parle du village parce que justement c'est mais parce que ça resssemble à un village on a pas ou mais les noms des rues sont des noms des compositeurs des des résistants des écrivains c'est la façon normale de nommer par bloc voilà mm oui mais c'est voilà oui enfin la façon normale la façon récente je veux dire voilà maintenant effectivement on fait des quartiers de musiciens oui exactement voilà il y a Berlioz et cetera alors nous ça doit être des écrivains et ainsi de suite bah oui on est à côté d'Apollinaire voilà j'ai trouvé très intéressant cette façon de faire euh dans Paris c'était pas tout à fait comme ça les rues sont plus anciennes oui mais il y a des quartiers par exemple vers Saint-Lazare toute la place Europe c'est que des rues oui d'Amsterdam rue d'Amsterdam rue de Saint-Petersbourg ça dépend ouais voilà c'est vrai c'est vrai ça dépend de la date de création des quartiers mais dans dans le dix-huitième c'est c'est dix-huitième c'est ou des administrateurs ou des scientifiques parce que Lamarck-Caulaincourt qu'est-ce qu'il y a d'autre euh Jules Joffrin Jules Joffrin alors Jules Joffrin je sais pas je sais pas du tout qui est ce monsieur est-ce qu'il y a des choses essentielles que vous vouliez dire et puis que j'ai totalement oublié de vous demander non je pense que non non plus je pense qu'on a fait fait le tour bah écoutez merci beaucoup j- on va arrêter alors de rien je coupe