Fichier TEI obtenu à partir du fichier Transcriber JEAN-FREDERIC_SCHMIDT_H_70_MONETTE_SCHMIDT_F_69_17e.trs
tei_corpo
Sonia
39
181007
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spk1
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181007
no setting information
no
native
Sonia Branca enq
local
no
native
Jean-Frédéric
local
no
native
Monette
local
no
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Jean-Paul
local
no
native
fillette
local
Transcription created with Transcriber and converted to TEI_CORPO - Soft version: 1.1
- 2019-07-05:21:42:49date
- JEAN-FREDERIC_SCHMIDT_H_70_MONETTE_SCHMIDT_F_69_17e.trsfrom
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#T0
#T785
ça marche
?
voilà ça va maintenant ça va alors donc euh je sais que l'immeuble ta famille l'habite depuis plusieurs générations est-ce que tu sais comment comment vous êtes arrivés là en gros
euh comment je suis arrivé dans dans cet héritage
?
oui non non mais en repartant
en repartant éventuellement
des parents
à l'origine
et des grands-parents
alors
alors
alors dans cet dans cet immeuble il y a plusieurs sortes de gens qui appartiennent tous bon à la bourgeoisie bien sûr mais bourgeoisie assez hétérogène hein je distinguerai trois groupes euh euh alors les vieux habitants il y en a plus ils sont tous morts y a de nouveaux locataires ou copropriétaires y a une une catégorie que je définirai comme des familles ca- catho pas pas très pas très pas très friquées mais mais bon qui peuvent se permettre quand même de vivre dans le dans le dix-septième alors ceux-là ils peuvent rester un certain temps ils s- ils ont vocation à devenir à devenir de vieux locataires ou de vieux copropriétaires mais dans
râclement de gorge
dans à la fin de cette génération y a une autre couche alors qui se renouvelle constamment ce sont des gens qu'on voit arriver comme locataires mais su- surtout comme comme propriétaires et qui au bout de quelques années vendent qui sont des gens en ascension sociale et qui sont généralement euh de des familles juives tunisiennes et puis y a y a nous qui sommes là depuis depuis quatre ou cinq générations euh et qui sommes dans une sorte d'îlot d'en- d'enclave de de réserve de réserve indienne puisque nous occupons cet appartement qui a été habité par euh ma tante qui a été habité par mes grands-parents et probablement par mes arrière-grands-parents et donc j'en arrive à la réponse à la question
"
comment ça a commencé
?
alors c'est les travaux haussmanniens un certain nombre de gens investissent et notamment mon arrière-grand-père qui est mexicain qui passe la moitié de son temps en Europe en Espagne et en France et qui a de l'argent à investir
râclement de gorge
parce qu'il est c'est un exploitant agricole mexicain il a gagné pas mal d'argent il a de l'argent à investir il investit à Barcelone à Madrid et à Paris et donc là il il il il acquiert plusieurs immeubles plusieurs immeubles
il les fait construire
xxxx deux c'est
il les fait construire
il les fait construire
il les fait construire mais parce que y a un plan d'ensemble on en construit et lui alors lui bien il il y investit je pense que que tout ça fait partie d'un plan haussmannien dont il fixe pas les détails lui apporte l'argent hein il apporte le capital et c'est tout un tout un bout de la rue en fait alors y a quatre ou cinq immeubles qui seront petit à petit euh vendus par mon grand-père qui lui est dans cette famille celui qui dépense alors y a celui qui a gagné et puis y a celui qui
c'est classique
voix rieuse
qui dépense
voix rieuse
qui dépense qu'est une qui est une sorte d'excentrique euh très prodigue qui a qui entretient des tas des tas de gens des a- des artistes en déroute et
des maîtresses
des réfugiés beaucoup de maîtresses
rire de Monette
et qui dépense énormément d'argent alors qu'a toute sorte de hobbies coûteux comme la mécanique l'aviation et cetera bon qui pratiquement aura aura tout vendu sauf deux immeubles la légende veut que ces deux immeubles aient été cédés à ses deux filles parce qu'il avait deux filles sous la menace d'un d'une arme à feu brandie par par ma grand-mère bon
rire
"
et bien maintenant tu vas céder les deux
"
de manière à mettre ces deux immeubles à l'abri et dans la famille y a cette idée qu'il faut qu'il faut conserver la pierre euh que même dans les plus grandes épreuves il faut résister à la tentation de de vendre et
râclement de gorge
mais évidemment tout ça ne résiste pas au temps et plus précisément aux droits de succession euh on en arrive à la génération où euh la génération de mes enfants où ça serait déjà bien de rester euh propriétaire de ce qu'on occupe déjà
donc trois chambres de bonne
donc il rè- voilà y a cet appartements nous te- nous tenons ça c'est nous et euh un autre appartement qui est occupé par ma fille aînée mes deux autres enfants certes sont également propriétaires mais de studios pas d'appart- pas de grands appartements de studios
chambres de bonne
de chambres de bonne qui ont été euh
aménagées
voilà voilà
aménagées et qui sont devenues des studios voilà chic
comme il se fait
mm mm
aménagées mansardées
xxx euh et tout tout ce monde hein vous avez envie de rester dans le quartier
alors y a une époque de ma vie où j'avais envie de fuir le quartier le la la la période la période où on rejette la famille on veut s'a- on veut surtout pas ressembler à tout ça et là je je trouve un certain un certain charme à vivre dans les lieux euh qu'a dans lesquels a vécu ma grand-mère j'aimerais bien euh percevoir son fantôme d- de temps en temps donc euh voilà c'est
râclement de gorge
le ressou- le ressourcement après après le rejet tout ça
et toi Monette
?
tout ça s'est étalé sur des années et des années
oui mais
ce quartier il te plaît
écoute euh moi j'ai toujours le l'idée d'autre chose parce que je trouve que ce quartier n'est pas très amusant mais je dois dire que quand je rentre à l'écurie je trouve ça tranquille et vraiment
mm
c'est quand même vraiment un plaisir de rentrer
le quartier est beaucoup plus
mais
amusant
à vivre c'est je dois dire que ça manque de fantaisie xxx
il est quand même beaucoup plus amusant que ce que j'ai connu entre autre voilà à vingt ans je trouvais ça terriblement ennuyeux on y croisait que des gens très ennuyeux très gris qui me semblaient très vieux
mm peut-être qu'à un moment on devient aussi ennuyeux qu'eux
voix rieuse
non mais non mais y a des choses
xx qu'on vit très bien xxx
qui changent
ouais ouais ouais
objectivement
tous ces les petits restaurants
oui oui
les endroits un peu
et y a beaucoup de jeunes bobos maintenant parce que y a des des jeunes qui gagnent de l'argent
ouais
rapi-
mm
beaucoup d'argent
mm
rapidement
mm
+
genre
ouais les tradeurs
des machins comme ça
donc on commence
à voir des petites boutiques
des petits restaurants XX
on a beaucoup de bobos on a beaucoup
non nous quand on quand on s'est installés ici euh enfin ou quand on est revenus après euh une escapade pour Jean Eric de quoi d'une année à tout casser
voix rieuse
euh j'avais une voisine de boutons de de palier qui disait
"
dans le quartier y a que des plisses y a que des plissés boutons
"
les plissés boutons c'étaient les merceries
mm ah oui oui oui
elle disait
"
mais y a que des plissés boutons et maintenant y a plus de plissés boutons y a quelques bistros mais enfin
non mais y a beau- beau- beaucoup d'endroits amusants
maintenant c'est de plus jeune hein y a c'est un quartier qui rajeunit mais avec euh
oui oui
et qui reste néanmoins un peu ennuyeux quoi c'est pas vraiment euh
mais qu'est-ce qui vous manque
?
quand tu dis
"
ennuyeux
?
bah il nous manque bah écoute tu fais le tour du quartier tu fais le tour des boutiques de de mode de machins qui sont les mêmes un peu partout mais
mm mm
y a pas le dépaysement du quartier Latin tu je sais pas c'est c'est c'est peut-être parce que on apprécie plus un quartier où dans lequel on va en visite
mm
tu sais pendant des années Jean-Frédéric prenait trois quatre jours de de congés au milieu de l'hiver et on appelait ça prendre nos vacances à Paris et alors là on foutait le camp sur la rive gauche et on allait euh euh à Saint-Jullien le Pauvre
mm
à
mm
Mouffetard
mm
à machin
et c'était
faire du tourisme
c'était du tourisme
à Paris
c'était
c'était plus joyeux quoi disons
hein oui
ici c'est un quartier qui est
qu'est-ce qui nous manque y avait un ciné-club qui a disparu
oh y a plus de cinéma dans no- dans ce
xx
y a plus de cinéma du tout
ce quartier-là vraiment y a plus de cinéma du tout
ah oui d'accord
il faut aller sur les Champs-Elysées ou à Place Clichy et ça
il est
pas question de marcher
XX juste
finalement c'est déjà
par contre y a beaucoup de choses qui n'existaient pas
et qui qui existent aujourd'hui y a des sushis des restaurants chinois des
oui
enfin
des boutiques d'informatique
tout ça euh
donc on peut manger mais pas de nourritures intellectuelles en gros c'est ça
euh
non y a ni théâtre
ni cinéma par ici non mais je crois que si Jean-Eric y avait des cinémas
y a jamais eu y a jamais eu beaucoup d'aliments intellectuels y a quelques musées si y a quelques
avenue de Wagram y avait des cinémas
y avait des cinémas
autrefois
y avait un ciné-club xx
y avait des ciné cl- oui y avait des cinémas
là y a vraiment
y avait un cinéma
pas p- pour aller au cinéma faut vraiment
le ciné-club où j'ai vu sept fois Le Septième Sceau
faut vraiment prendre s- euh prendre le métro
ouais ouais
prendre sa voiture
on peut pas aller euh on peut pas aller au ciné euh
d'accord et du coup ça m'amène à une autre question parce que vous avez dit à plusieurs reprises
"
le quartier le quartier
"
mais c'est quoi
?
ben c'est un quartier le quartier c'est comme euh comme une île ou une presque-île
alors
tu as le tu vois
comment tu le délimites justement
alors je le délimite euh rue de Courcelles
mm
rue de Courcelles boulevard de Courcelles avenue des Ternes et retour par la rue Pierre Demours
bon c'est une sorte d'île bon les
et aussi par opposition à à une autre partie du dix-septième qui est beaucoup plus populaire et alors pour le coup beaucoup plus amusante qui est les Batignolles
Batignolles mais il est plus très il est plus très populaire il est en train de se
qui est en train de se gentrifier
s'est boboisé
il s'est
sérieux
avec le parc et
oui
mais est-ce que la définition de quartier
le tribunal en construction le Grand Tribunal
non moi je le je vois vraiment ce quartier comme une île quoi
oui mais est-ce est-ce que ça correspond au quartier tel qu'il est défini par exemple par la mairie parce que je crois que la mairie
non pas du tout c'est c'est ça correspond à l- à la définition que j'en fais c'est les c'est ce que peux faire à pied dans une après-midi euh
mm d'accord
c'est le circuit que je fais à pied
les agents immobiliers ont un mot
si
quand même oui ils appellent ça la Plaine Montceau
la Plaine Montceau enfin oui c'est ça la Plaine Montceau
ils appellent Plaine Montceau
et vous aussi
?
on peut encore faire le quartier
et nous aussi
XX
nous on appelle
peut-être pas ça la Plaine Montceau mais ça correspond les limites sont bien celle
mm
du quartier perçu en tout cas
mais vous vous lui donnez un nom
?
si on dit
"
où est-ce que vous habitez
" ?
vous répondez
non nous on dirait
"
on habite dans le dix-septième côté bourgeois je crois que c'est ça qu'on dirait oui
côté euh oui
par opposition aux Batignolles mm
mm
ouais
ce qui est sociologiquement faux parce que Batignolles maintenant est bourgeois aussi mais d'une autre
mm
façon
mais tu vois on peut prendre le quatre-vingt-quatre tu arrives euh au Luxembourg enfin euh côté
mm
Quartier Latin tu te rends compte que tu en traversant le Luxembourg tu es à Montparnasse y a tous les ch- tous les cinémas tout est accessible à pied
mm
ici nous il nous viendrait jamais à l'idée de monter euh franchement euh deux fois par an on monte sur les Champs-Elysées au cinéma
mm
et encore avec les enfants pour voir des dessins animés peut-être pour pas pour le plaisir d'aller
au cinéma
d'accord
parce que le cinéma ça re- ça correspond quand même à une balade tu vas non
?
mm mais euh donc vous vous migrez très rarement en même temps dans d'autres
non ce qui nous manque c'est peut-être
endroits vous êtes de ce
quartier vous n'êtes pas de Paris on va dire ou de la rive droite ou
ah non non nous on est m- moi je suis extrêmement parisienne moi je me sens propriétaire de Paris même
donc toi tu bouges beaucoup
ah oui oui oui mais j'ai plus de voiture mais depuis depuis un an mais quand quand j'étais dans ma voiture c'est comme si j'avais été à cheval
petit rire
je me balade dans Paris Paris est est à moi quoi
et toi
moi je suis complètement bipolaire c'est-à-dire y a y a mon petit quartier et puis il y a le quartier où j'ai pratiquement toujours travaillé qui est le Palais-Royal tout tout le reste m'est très largement inconnu
mm mm
mm X le quartier le Quartier Latin
et un peu le Quartier Latin mais
râclement de gorge
mais qui correspond à une période de de ma vie mais pour le reste j'ai j'étais entre Palais-Royal et ici et tout le reste ét- c'est terra in- incognita c'est
mais enfin bref entre le Palais-Royal
et tout
et ici c'est
le reste est exotique
pas trop dur pour nous
petits rires
disons
bien que
tout le reste est dépaysant
ce qui nous manque c'est un c'est le c'est l'aspect un peu populaire justement
mm mm
c'est sûrement ce qu'on recherche parce que moi quand je vais me balader aux Abbesses au marché Saint-Pierre et tout ça j'adore être me re-
+
mm
me ressourcer dans un des quartiers plus populaires
et les Abbesses pour moi c'est plus exotique que que Mexico
petits rires
où on a vécu un an et
où on
ah oui
retourne de temps en temps
donc tu ne vas pas aux Abbesses toi
j'adore y aller et
et je trouve ça extraordinairement
mais tu tu as pas le temps
dépaysant
il y va
mm mm
si tu l'emmènes mais pas euh comme ça il a rien à y faire
en en gros
de de de
peur de m'y perdre oui je j'y vais
mm
accompagné
ouais
alors
tu tu comprends bien que nous
oui
on a deux
deux deux deux trucs
bien sûr
différents
moi c'est purement loisir et lui c'est uniquement labeur
d'accord
donc euh on a pas du tout
mais alors
le même regard sur Paris
mm
moi j'ai toujours vécu ici Mo- Monette c'est un peu différent elle elle a grandi à Saint-Ouen dans dans une banlieue populaire et donc elle a elle a fait ce chemin de Saint-Ouen vers dans le dix-septième arrondissement c'est un dix-septième arrondissement d'adoption alors que moi c'est je suis le cas assez rare quand même d'un dix-septième arrondissement enraciné et enraciné de plusieurs générations atavique
mm
et alors dans ce dix-septième est-ce qu'il y a des endroits où tu vas
râclement de gorge
tous les jours une fois par semaine une fois de temps en temps
tu veux dire à Monoprix
rires
chaque ch- à la boulangerie du coin
oui peut-être le coin
est-ce que tu vas chercher le pain tous les jours
la rue Poncelet de temps en temps
on on va au Parc Montceau on va à la à ch- à la coulée verte
à la Coulée Verte
?
Coulée
C'est le boulevard
Verte
Pereire là
celle qui est dans le boulevard
mm
Pereire
et donc euh
qui longe la XX qui
qui était très bien fait
et puis il y a des endroits un peu magiques comme le le musée Cernuschi
non on a en fait on a plein de petits musées mais on en profite assez peu parce qu'on est on a
j'adore me me balader dans les parages du lycée Carnot où j'ai fait mes études dans en espérant encore ressusciter des fantômes
qui ressuscitent
?
de rencontres
?
de temps en temps
j'ai quelques visions fugaces
d'autres qui se promènent aussi autour de leur ancien
voilà
rire
euh est-ce que vous vous souvenez l'un ou l'autre d'évènements d'incidents qui ont marqué l'histoire de euh
du quartier
?
du quartier de la rue ou enfin que vous avez vus
oui
oui une des caractéristiques
Rachida Dati elle habitait l'immeuble à côté
oui oui oui alors
non mais ça c'était pas un évènement un incident
non on a eu des des gens qui qui habitaient là qui étaient connus des mais un incident défrayant la chronique qui rompe l'ordinaire mais la caractéristique de ce quartier c'est qu'il justement il
il se passe rien
se passe jamais
d'incident de ce type
si il doit y en avoir parce que
et notamment on on est à l'abri des des des remous populaires
rire
c'est pas vrai parce que
des insurrections
voix rieuse
et des levées de barricades bon euh je
on a eu un crime quand même on a eu un crime dans la rue Marguerite là juste à côté
mais vous avez assisté au crime
?
ah non non on a pas assisté mais tout le monde en a parlé on a on
bruit de bouche
mm
c'est tout euh je veux dire non c'est un quartier qui est relativement euh
qui est quand même en retrait du flux des
il peut se
passer je ne sais pas moi un incendie
des des évènements et des spasmes historiques
épouvantable qui met tout le monde
euh dehors l'entraide des voisins
ça pourrait oui on
si y a eu l'e- l'effondrement du parking Banville
là
oui
qui a fait beaucoup de morts
de par parmi les gens que je connais là du parking
l'é l'évènement notable c'est l'effondrement du garage
qui se trouvait du garage-parking qui se trouvait
ouais
au bout de la rue
alors vous étiez là
?
ah moi j'étais là oui j'étais là et j'ai vu arriver le
mais tu as entendu
le nuage de poussière
ah ben c'était comme un bruit de c'était comme un tremblement de terre hein
oui mm
donc euh je me le temps que je me mette à la fenêtre j'ai vu arriver le le nuage de poussière
C-Monette a vécu ça comme tous les gens qui vivent des évènements tragiques c'est-à-dire elle a entendu un grand bruit de certaines choses deuxièmement elle a vu un grand nuage
rire de Monette
oui
et troisièmement elle a appris ensuite que c'était dramatique parce que y avait quand même des morts
beaucoup de morts y a eu sept
oui alors ça c'est vraiment un évènement dramatique qui a eu lieu comme comme il peut se produire une chute de météorites mais normalement c'est un quartier qui doit être qui est immunisé contre l'événementiel et surtout l'événementiel tragique
et est-ce qu'il y a eu un un jour une raison qui fait qu'un collectif de voisins d'habitants euh soit constitué euh
tu veux dire quoi régler des problèmes dans l'immeuble des choses comme ça
?
de quelque ordre que ce soit ça peut être je reviens alors l'effondrement d'un parking y a pas des gens à reloger
non non non
mais
non on est dans un quartier qui socialement ne présente pas tellement de problèmes pas du tout même
donc vous êtes
XX individus sans contacts
à part les à part à part
voilà à part si les les les les les deux ou trois types
faudrait dé- faudrait imaginer un péril extérieur contre lequel se fédèrent des gens
mm
qui sont par ailleurs profondément individualistes alors on pourrait imaginer euh l'imposition d'un camp de réfugiés par exemple
mm mm
là j'imagine qu'un certain nombre de gens dans le quartier
y aurait une révolte
euh se fédèreraient
je vois pas trop où ils pourraient le mettre
le
mais
les deux ou trois types qui dorment
rire de Jean-Paul
sur les bouches de métro euh dans la rue
ouais
parce X on a une bouche de métro
et là y a les c'est pour ça que c'est quand même
oui mais non mais là je pensais
au camp de réfugiés qui s'installerait euh
oui mais
qu'on installerait euh sur le Parc Monceau
oui comme ça s'est passé au Bois de Boulogne
ne parlons pas de choses qui
voilà imaginons que le Parc Monceau soit réquisitionné pour installer un camp de réfugiés bon là j'imagine que les habitants se fédèreraient euh voilà se constitueraient en ligues euh
donc vous n'avez pas eu de constitution de ligues
mais
non
une telle menace ne s'é- ne s'étant pas produite ce risque
ne s'est pas
remarque
réalisé
on est passé avec Sonia euh
vous êtes venus en voiture
?
non non non on est pas venus en voiture mais
non nous on ne vit qu'en métro
mais un jour on on pa-
nous on a plus de voiture
on est passés à
Barbès au moment où les gens avaient été chassés de Calais sont arrivés s'installer là et c'était un une vision euh terrible hein
d'apocalypse oui
et
apocalyptique
et la la première chose qu'on a dite c'était
"
mais ça ne peut pas enfin ça ne peut pas on peut pas laisser les choses comme ça
comme ça oui ben écoute nous notre fille elle prend le métro tous les jours pour aller
ouais
Porte de Pantin puisque son agence est installée à Pantin et je dois dire que je redoute ces mé- ces changements de métro à Barbès et cetera
oh
une des
on risque pas grand chose hein
une des caractéristiques de ce quartier c'est qu'on est vite quand même en contact avec l'autre monde
ouais
hein il suffit de prendre le métro en deux trois stations et cetera
on est on est
ouais
c'est comme une bulle ici une bulle
c'est une bulle mais dont les parois sont assez assez assez fragiles
parce qu'on est
quand même euh on est longés par le boulevard
celles sont assez poreuses quand même assez poreuses
extérieur quand même
mm
tu vois après la Place Pereire là tu descends
ouais ouais
tu as tout de suite les
une des hantises
Maréchaux
des des copropriétaires des locataires ici c'est le SDF qui vient s'installer dans le hall
mm mm
qui passe la porte qui franchit la porte et qui s'- et qui s'installe
"
et qu'est-ce qu'on fait alors donc
quand tu dis
"
une des hantises tu veux dire que c'est c'est évoqué dans des
ben c'est déjà
réunions
?
arrivé non pas des réunions parce que ça n'a jamais été jusque là mais c'est arrivé plusieurs fois que des gens essaient
c'est une idée que qui doit aussi beaucoup hanter les gens quand ils tra- ils se disent
"
au fond on a on a mis on a mis ce cette porte y a y a euh un mot de passe mais si le mot de passe était connu des miséreux qui empêcherait surtout en hiver
à ce moment-là tu nous fais
un un SDF de s'installer
des récits en xx qui te sont propres y a rien
je suis persuadé que c'est un fantasme
non parce que Jean-Frédéric
qui est partagé et qui en plus il s'est réalisé
ça s'est déjà passé
ça s'est réser-
y a encore des XX
alors qu'est-ce qu'on fait
?
oui qu'est-ce que vous avez fait
pas qu'est-ce qu'on a fait
alors on
d'un côté on peut pas chasser le le malheureux le re- repousser vers l'hiver de l'autre côté il n'est pas question de de le laisser s'installer dans le hall alors on on le paie on le paie
vous payez quoi
?
ben on on lui donne une somme d'argent pour qu'il veuille bien déguerpir
rire de Jean-Paul
là tu te montres sous ton plus mauvais jour là
non j'essaie d'être d'être sincère et loyal et de
X c'est sûr
répondre
ça c'est ce que tu voudrais faire
ça s'est fait ou c'est ce que tu imagines
non non c'est ce que nous avions fait
non non c'est toi moi j'ai rien fait du
c'est ce que nous avions fait il y a une dizaine d'années
tout de la sorte hein à l'époque on X d'un coup
le risque s'est réalisé le type s'était installé et on y a
c'est toi qui avais
une somme qui était bien assez rondelette
assez
et alors si
donc c'est toi qui as donné
une somme
c'est
c'est aussi un appel d'air
oui
c'est-à-dire que si la chose se sait d'autres SDF vient et ça se
oui ça c'est le danger
ça c'est le danger
mais
mais c'est toi qui as donné une une somme
donc on est bien obligés à un moment ou à un autre
vous n'êtes pas
on a xx
y a pas eu de concertation des
xxx
y a pas eu de concertation
oui alors là
c'est des réactions
mais
non non mais y a pas eu enfin cela dit le quartier
mais les les quelques personnes présentes étaient bien d'accord sur le fait qu'il fallait agir vite
d'une manière ou d'une autre et si possible d'une manière
oui
pas trop
brutale mais la brutalité aurait peut-être été nécessaire au bout d'un moment
non le quartier est en en pleine mutation parce que on est en train de de de re- viennent s'installer ici en fait tous les tous les anciens de la rue des Rosiers
bon nous
qui sont en ascension
sociale
nous on a rien contre
et et pour eux
pour eux
ils sont commerçants
?
non ils sont pas commerçants ils vivent ici maintenant
oui
ils ont gagné assez d'argent pour vivre ici
ah d'accord
mais
et donc euh mais on voit la communau-
mais ça n'est on voit bien ça n'est qu'une étape de leur ascension sociale on voit le dix-septième
c'est pas assez bien
Jean-Frédéric surtout on voit la communau-
-tarisation
-tarisation
-tarisation ils sont en train c'est incroyable comme c'est ça se
vous voulez dire que ce sont des gens qui sont religieux et
que par exemple
très pratiquants
ils ne veulent pas ouvrir les portes
il faut que quelqu'un l'ouvre
le vendredi
donc il faut il faut laisser la porte
ouverte
ah oui voilà
ça le vendredi ils toucheront pas le bouton de la porte
mm
ils se guettent ils s'entreguettent par
les fenêtres
non
non mais il faudra aussi laisser la la porte ouverte voilà
mm
et alors euh
mais ça fait partie des accommodements raisonnables le reste de l'immeuble étant c- constitué de gens
non à à égalité
qui vont à la messe
mais bon euh
à égalité on est
trois étages de de goys et trois étages de
alors ce qui est drôle c'est que topographiquement
oui c'est ça y a trois étages
et donc vous
arrivez à cohabiter gentiment
de juifs pieds-noirs et trois étages
ah oui très gentiment
de cathos bon genre bonne so-
ça cohabite très très bien
non mais très gentiment ça
ça cohabite comme ça devrait cohabiter dans toute la France
alors ça je veux dire c'est la tradition judéo-chrétienne hein
ouais ouais ça ça n'a rien à voir on est hy-
d'accord donc
c'est hyper gentil
il n'y a pas de
et dans les étages pour pour anticiper la question suivante il n'y a que des Phillipins donc il n'y a
pas de
pas de présence
musulmane dans dans dans cet immeuble ni d'ailleurs pas beaucoup
dans les l'étage tu veux dire les étages su-
dans la dans dans ce quartier
les les
les chambres de bonnes
les gens qui s'occupent des petits enfants dès qu'on est à l'Ouest
sont des Phillipines
voilà
voilà des Phillipins accessoirement des Latino-Américains mais voilà donc euh
ça reste complètement judéo-chrétien
pourquoi parce qu'à l'Est ça serait plus sous- euh
non des Africaines
ah oui
par exemple place de la Nation quand on voit des gens se promener
mm
avec avec des petits enfants ou des dames âgées
beaucoup d'Ivoiriennes
euh des Sénégalaises
des Sénégalaises
non mais aussi ça commence
ici aussi mais c'est essentiellement
ça tu le vois
des Phillipines et des Latino-Américaines
mm
ouais ici tu le vois beaucoup
mm
à la sortie des écoles
on a eu des des Sud-Américains aussi
dans les chambres de bonnes au-dessus de chez nous
mais pas comme gardiens d'enfants
non je sais pas ce qu'ils faisaient
moi j'ai connu les dames du du septième qui étaient des Espagnoles qui ont passé le relais aux
les dames du si- du sixième c'est le film de
de de Lucchini
le film de Lucchini oui
oui
tu sais qu'il l'a fait après avoir vécu ici son film
non non j'ignorais
donc il connaissait effectivement les dames du septième
si ah il connaissait le fonctio-
ah oui oui
nos dames du septième à nous et
y a
mais ça
une certaine continuité hein bon tout ça reste quand même
très hispanique
non maintenant c'est y a que des Phillipines
mais toutes les chambres de bonnes sont occupées par des Phillipines
mm
sauf celles qu'on a sauvées pour nos enfants les deux ou trois qu'on a sauvées pour les enfants
bon on a une Colombienne et une Espagnole
une Brésilienne
et une Brésilienne
d'accord ça fait beaucoup de chambres de bonnes
mm
ben y en a beaucoup parce que y a deux étages de chambres de bonnes
ah voilà j'essayais de compter je me
deux
disais ça
y a deux é- y a deux étages
alors sauf celles qui ont été aménagées
comme on peut voir quand
mansardées pour pour les enfants pas seulement les nôtres hein
d'accord
alors pour continuer dans les grandes oppositions euh de la ville vous fonctionnez sur lesquelles
?
vous avez dit populaire donc soit mais géo- xx parler un peu de la rive gauche
oh ben rive gauche rive droite oui c'est sûr
rive gauche rive droite
?
plus que
moi je pense qu'ici
Est-ouest
ici c'est moins du bobo classique que que rive gauche ça c'est clair
mm mm
c'est plus euh du bobo bourgeois classique
mm mm
bourgeois classique mais bourgeois là-bas c'est bobo classique bobo euh class- bobo gauch- gauche euh gauche
oui le l'Est vote à gauche
voilà
effectivement euh mais mais donc les grandes oppositions c'est encore Est Ou- euh
Est-Ouest quartier qua- qua- quartiers chics quartiers populaires
gauche droite ou Est-Ouest plutôt en gros ou des des îlots
rive gauche rive droite
rive gauche rive droite ça existe
?
la la périphérie
d'ailleurs toutes mes copines qui habitent rive gauche je te dis tout de suite qu'elles ont un mal de chien à traverser la la la Seine
mm mm
elles viennent jamais nous on va toujours rive gauche mais elles elles ne viennent jamais rive droite
retour au thème précédent
c'est incroyable
le dix-septième est ennuyeux
ennuyeux
oui en prenant
c'est toi qui l'as dit
on ne va pas euh voir des des gens ennuyeux des des des c'est une contrée ennuyeuse dans laquelle
je le trouve très
on ne va pas
ennuyeux mais maintenant plus je vieillis plus j'apprécie quand je rentre à l'écurie de d'être de trouver les avenues calmes tu vois y a
mm
mm mm
les les les les on est cernés de très grandes avenues comme Malesherbes Villiers et cetera qui sont
calmes la rue de Progny y a personne
c'- c'est un Paris assez aéré hein
hein c'est un Pa- Paris
de ce côté là on peut dire qu'on est euh
aéré mais pas tant d'espaces verts que ça
?
si on a
on a quand même
on en a quand même pas mal
le parc Monceau
on a la coulée Verte maintenant si on a quand même
il faut que j'aille voir votre coulée verte
et avec des zones plus denses qui se
ah
par exemple des marchés
oui
on a des marchés Poncelet xx
alors on a quand même des enclaves
dans ce quartier un peu en en xx on a quand même des des enclaves pittoresques comme le marché Poncelet qui est qui est un endroit alors pour le coup je sais pas si on peut dire populaire mais en tout cas très coloré
non
mm
c'est pas populaire du tout mais par contre c'est
c'est grouillant
c'est grouillant
c'est coloré
c'est voyeur
c'est jeune et là tu t'aperçois
d'accord
que c'est c'est les jeunes bo-
bobos xx
nous nos amis américains
sont enchantés ils disent ça c'est le
vous allez au marché
ça c'est le Paris dont on a rêvé
Jean-Frédéric peut-être maintenant mais
rire de Jean-Frédéric
je crois pas que tu allais au marché beaucoup
Jean-Frédéric me rejoint pour tirer la charrette quand j'appelle au coin de la rue euh
toi tu vas au marché une fois par semaine
?
n- une une fois de temps en temps mais
xx
une fois de temps en temps
sans régularité non
et les courses alors c'est quoi
oh c'est plutôt Monop
rire de Monette
Monop euh puisqu'on a plus le la chance d'avoir de petites épiceries euh autrefois quand on était jeunes on a- y avait encore les épiceries là dans rue
mm
rue Gustave Flaubert et tout le quincaillier le l'é- l'épicerie c'était formidable pittoresque alors là pour le coup c'était très pittoresque et alors maintenant on va à Monoprix on se fait livrer y a pas de problème ou à Carrefour Market
xxxx
et ce mon ce marché
quand j'étais petit j'était émerveillé terro terrorisé par les la gouaille des des comerçants
ouais
les pregones comment on dit en espa- en en français déjà les pregones
ah oui les les interpellations
les gens qui vous qui
oui ta xx
qui haranguent qui haranguent
les les grandes harangues et
c'est comme
et une harangue
avec des avec bon et j'ai une les l'es- l'esprit qu'ils y mettaient et cetera et c'est je je trouvais que c'est du théâtre et et ça s'est perpétué ils ont pris des gens qui sont visiblement ils viennent de l'autre côté de la Méditerranée qui ont repris cette tradition avec la même gouaille le même humour finalement on reste dans une faconde parigote qui qui est ça c'est quand même la continuité
attends c'est la faconde
pas parigote une faconde
nord africaine
ouais ouais c'est
une faconde nord na- non
à la ils ont repris la
oui mais oui mais
qui s'est coulée dans un moule
d'accord
qui s'est coulée dans ce moule
dans ce moule
et et
y a la faconde
la faconde parigote mais re- en effet
réinterprétée
réinterprétée
oui
par des gens d'origine maghrébine
tout est la
mais mais mais réinterprétée
avec beaucoup de talent et de avec pas mal de fidélité
et alors ce que je trouve très sympathique mais c'est un peu comme au marché Saint-Pierre c'est que là toutes les confessions sont représentées
mm mm
tous les commerçants sont maghrébins tous les clients sont juifs
pas tous pas tous
beaucoup
pas tous mais
ah rue
vous avez peut-être
Poncelet
quelques maraîchers
x des poissonniers qui restent
on a au- des Cantalou
ouais globalement y a beaucoup tous les tous les maraîchers ben non alors pas les maraîchers mais tous les vendeurs de fruits et légumes sont des
sont maghrébins
x on on en revient à la
pratiquement
mm
on on retrouve on retrouve ce qu'on constate in- partout c'est que la la diversité culturelle est beaucoup plus chatoyante et agréable lo- lors lorsqu'elle se lorsque le cadre est prospère
c'est dans les sociétés
oui
prospères
que
oui
que les gens sont actifs
alors là
l'a- l'a- l'alié en la la la tolérance est beaucoup plus grande la diversité a beaucoup de charme mais c'est c'est moins vrai dans un cadre plus
la la
tous les clients tous les clients sont
tendu
cadre de d'économiquement pauvres
sont sont sont d'origine euh euh catholique comme on dit quoi catho de base et ou juifs tunisiens et les vendeurs sont tous pratiquement maghrébins et y a énormément de chintoks et tout le monde s'entend très bien y a beaucoup de chaleur humaine c'est très sympathique
alors
quand on va moi quand je vais au marché Saint-Pierre c'est ce que je retrouve
d'accord
les commerçants sont tous juifs tun- les les les alors pour le coup c'est les commerçants qui sont juifs tunisiens les acheteurs sont cathos ou maghrébins et tout le monde s'entend très bien donc y a un côté euh
oui la seule chose que je je reprendrai Jean-Eric sur euh le le l'idée que c'est plus tendu quand quand y a pas la prospérité du dix-septième parce que la plupart de mes interviews du onzième et du vingtième disent qu'il fait bon vivre dans le quartier les gens sont très
dont acte
et qu'ils apprécient
le mélange
le menta-
ce qui veut pas dire que de temps en temps les
de du moment que tu es dans Paris intra muros euh globalement ça se passe bien écoute
hein donc euh xxx
oui je pense c'est les qua-
c'est les quartiers
oui on est tous
sensibles comme on dit euh
privilégiés non mais même
les quartiers sensibles sont pas ils sont xx
oui il y a des crispations communautaires dans les quartiers sensibles
oui y en a quelques-uns
dans les en- oui dans cer- enfin
dans certains quartiers des quartiers sensibles
voilà certains endroits des quartiers sensibles
oui dixième dix-neuvième vingtième
mais globalement dans le même dans le dix-neuvième et le vingtième y a énormément de quartiers qui sont privilégiés
oui
qui sont très sympathiques hein si tu vas euh vers la porte de Bagnolet la Campagne à Paris tous ces quartiers écoute
oui oui
nous nos enfants travaillaient aux portes de Bagnolet dans Marine dans une imprimerie et et Mathias dans une école et franchement euh alors c'est pas le bo- le c'est pas le lieu bourgeois euh tradi- comme ici
mm mm
c'est aussi c'est un autre bourgeois euh
oui c'est souvent les enfants des vieux bourgeois qui ne peuvent pas habiter euh dans le dix-septième et qui donc euh vont en banlieue
enfin je pense que dès qu'on est dans Paris intra-muros
faut de l'argent
ou
on est quand même
sinon est très pauvres
y a quand même beaucoup de gens
et tu sais
extrêmement pauvres qui vivent dans des garnis qui qui s'entassent
oui mais alors
parce qu'il y a quand même deux populations
ah oui mais ça c'est des ça c'est des gens qui sont de
arrivés récemment
alors ça ça
c'est quelque chose qui existait dans ce quartier y avait en effet y avait une grande pauvreté cachée presque
oui
clandestine on dé- on la découvrait on la découvrait parce que souvent quand il s'agissait d'une vieille dame qui mourait on s'apercevait qu'elle vivait dans la misère et là ça il me semble que ça n'existe plus par contre ce qui existe c'est en effet la sur-occupation des chambres de bonnes par des Philippins ça ça existe
mm
et puis les SDF dans la rue ça oui
les SDF dans la rue et les Philippins qui s'en- qui s'entassent oui ça y a aucun contrôle
des des Philippins on peut
bon ben
du coup je vais anticiper enfin
mm
tu le sais très bien tu fais les questions que
rire
qu'il faut se poser euh sur euh le la crise et les manifestations le euh de la crise dans votre quartier donc
manifes- donc
et la mondialisation les
les deux aspects
SD
SDF ça c'est très très très très net les les on n'avait jamais vu de tentes y avait quand j'étais
parce que même ici on a
petit
on a beaucoup de tentes hein quand même
quand j'étais petit y avait deux clochards qu'on connaissait qu'on appelait par leurs prénoms c'est tout et là on x
là toutes les bouches de métro sont occupées par des
là ici
des tentes les tentes quechua
dans la rue Théodore de Banville
dans laquelle
au carrefour Wagram Courcelles tu as des gens qui dorment
sur tous les x-llets
quelquefois deux personnes
dans dans dans la rue alors ça ça nous explose à la figure et puis dès qu'on va dans le métro donc euh je me souviens du métro quand j'allais au lycée c'était un endroit plutôt plutôt y avait même deux classes vous vous souvenez
mm
un endroit tout à fait tranquille là euh oui y a des gens qui dorment sur les quais hein
c'est surtout y a des tu as des soit qui travaillent
et y a u- y a une vibration de misère qui qui c'est pas des
y a des des gens qui font la manche et qui se sont qui sont
là depuis des années
la la séparation dont tu parlais
là c'est le le le sol le sous-sol il suffit non mais il suffit de
n'existe pas
parce que y en a y en a un peu partout malheureusement
de prendre le métro
donc euh
ouais
là c'est
c'est le l'impression
c'est une séparation
que j'ai eue
verticale
hier je suis rentrée en autobus en quatre-vingt quatre et je me disais dans j- j'étais dans l'autobus et je me disais
y a un Paris du sous-sol
sol qui est misérable
la population du dessus
d'accord
la population
qui est complètement
blanche là quand tu traverses avec le quatre-vingt quatre
mm
qui traverse Paris en revenant du Quartier Latin
branche
oui
blanche et aisée
y a de blanche y a une population du-dessus et y a la population du-dessous parce que
mm
si tu prends le métro tu peux considérer qu'y a plus beaucoup de blancs
petit rire de Monette
non mais surtout y a beaucoup de pauvres
y a beaucoup de pauvres
en tout cas y a les pauvres voilà
et alors
bon pour l'instant vous
tu vois c'est deux populations
parlez de sa deuxième population comme d'une altérité lointaine
"
"ça nous embête ça
non on n'a pas dit que ça nous embêtait
non ça nous embête c'est pas ça que je veux dire
ça nous interpelle surtout
ça nous interpelle là on est dans un quartier hyper-gâté
euh on est là on est mal à l'aise mais c'est pas xx
est-ce que est-ce que dans ce quartier euh la crise touche ou pas euh les des gens du
quartier des familles
ben sûrement les commerçants
xx que vous l'avez vous
oui oui oui parce que oui alors ça c'est
alors ça c'est un phénomène beaucoup plus discret mais mais qui est qui est notable quand même ça se traduit comment
?
ça se traduit par le fait que qu'un locataire peut plus payer son loyer
voilà dans dans nos immeubles y a plusieurs
locataires qui paient plus leur loyer
ou qu'un ou qu'un
copropriétaire est obligé de vendre parce que ses affaires vont mal et d- donc c'est une c'est la déconfiture qui frappe un voisin c'est x
mm
avec des avec des tensions parce que
beaucoup de
va commencer par pas
payer les charges les charges de copropriété
beaucoup de gens ne paient plus leur loyer
mm
à dans l'immeuble à côté on est
xxxx loyer
c'est des problèmes humains ça peut êre des gens
des gens qu'on aime bien bon on va évidemment être patiemment y a un certain y a un moment au bout duquel on se dit
"
non on va pas le on va pas les maintenir à flot et donc des copropriétaires euh voilà commencent à se fâcher et puis nous on a eu un problème avec un un des derniers appartements mm qu'on a qu'on a vendu était occupé par une par une dame qu'était une amie d'ailleurs une vieille amie qui ne payait plus son loyer
et qui refusait de partir
et qui ne partait pas alors qu'est-ce qu'on fait quand on doit payer des charges quand on doit payer des frais de succession et qu'on a pas la disposition xx
râclement de gorge
c'était un appartement qu'était imposé à cinquante pour cent et elle partait pas on était obligé de payer de cinquante pour cent où tu sors cinquante pour cent
finalement on s'est et on a fait
d'un appartement
?
comme comme pour le le SDF c'est-à-dire qu'on s'est voilà on a
on s'est on on
s'est co- tout le monde s'est cotisé
on s'est cotisé pour mais mais euh ça a duré deux ans quand même
hein
alors là là oui oui on sent la crise aussi c'est mm c'est à bas bruit ce n'est pas aussi spectaculaire aussi stressant qu'un SDF qui s' qui s'installe dans votre hall mais ça aussi c'est la crise
et la nouvelle génération
?
les enfants vingt ans trente ans pas les vôtres spécialement non mais en général quoi les enfants de vos amis ils sont touchés
les enfants des amis
genre métier qui ne rapporte
plus rien
ah du dans tous les familles y a on a constaté des difficultés ou pour les uns ou pour les autres y a pas une famille
non mais y a deux profils surtout y a le profil des des enfants qui réussissent et qui vont à l'étranger donc qui partent
y a beaucoup d'enfants qui sont partis
peut-être en province mais surtout beaucoup hein
non pas en province xx même en Amérique latine partout
en Angleterre aux Etats-Unis et puis y a ceux qui
et y a les y a les enfants qui oui qui ont toujours du mal et qui continuent les petits Tanguys on a on a des Tanguys autour de nous
ben à commencer par nous
à commencer par notre fi-
rire étouffé
notre fils
nous on a un fils qui euh
parce qu'avec un truc de prof d'art il vit pas quoi
en tout cas pas dans Paris
en apparté à une petiite fille
qu'est-ce que tu veux
euh
voix chuchotée
attends on travaille
voix chuchotée
chè- attends chérie parce que
assieds-toi
le mettre là -bas sur la tablette
alors j'ai je sais que vous avez des tas d'amis du monde entier plutôt Amérique latine
ouais
oui
est-ce que parmi ces nouveaux arrivants à Paris vous avez des amis vous avez des amis noirs des amis maghrébins
ah moi toutes mes copines sont maghrébines euh
non mais
ou algériennes ou juives tunisiennes
le la la la caractéristique de cet immeuble étant nous la famille propriétaire
xxx
en aparté à une fillette
de beaucoup de chambres de bonne c'est qu'on a beaucoup hébergé de gens
va le rebrancher
qui pouvait être en difficulté
voix de fillette à l'arrière plan
ça a commencé avec mes mes grands-parents qui ont accueilli beaucoup de réfugiés espagnols
ouais
euh y a eu beaucoup de réfugiés chiliens argentins euh
b- beaucoup d'amis se sont installés bon et on leur a on a mis à disposition une chambre pendant quelques mois ça peut durer
ouais d'accord
un an deux ans trois ans et donc et ça on pouvait se le permettre
mm mm
on pouvait se le permettre c'est une une une générosité qui n- qui ne nous coûtait pas cher et qui mettait de la vie dans qui mettait de qui mettait un p- de la gaîté dans la vie familiale on est y a toujours eu des gens voilà qui étaient un peu des pièces rapportées et qui en retour euh
y a eu beaucoup de Chiliens
payaient la famille
de de de leur gaieté de leur joie de vivre et cetera donc ça ça a été une tradition euh sympathique maintenue jusqu'à jusqu'à jusqu'à aujourd'hui il s'agissait essentiellement d'Espagnols et de Latino Américains mais on a eu aussi on en a eu on a eu aussi des Amé- est-ce qu'on a eu tellement de d'Africains
?
ça s'est pas trouvé mais ç- il faut pas y voir
voix rieuse
le signe d'une discrimination ça s'est pas tellement trouvé des Maghrébins oui beaucoup de beaucoup de Maghrébins
on fait partie d'une génération quand même où y avait pas cette discrimination moi mes copines au lycée elles étaient algériennes tunisiennes
mais
tout le monde s'entendait très bien y avait absolument aucune
et puis en oui
en même temps vous êtes quand même pas si euh pas si fréquents que ça comme attitude parce que beaucoup de gens racontent des histoires de coexistence sympathique mais coexistence de groupes qui restent quand même relativement séparés dans beaucoup d'endroits donc on constate que finalement on a pas de copines euh algériennes ou
quoi
adressé à la fillette
d'origine euh
différente parce que
xx ma famille avait une culture de l'hospitalité
j'ai eu des étudiants de de venant d'un peu d'un peu partout alors oui c'est j'ai gardé des étudiants
xxx grands-pères
tu aimes bien les grands-pères
?
ah ben oui
continuent à passer par la maison
passer par la maison à
tiens tes lunettes sont par terre Jean-Paul
c'est vrai j'ai l'âge des grands-pères mais je ne suis pas grand-père
mais
ma famille a une culture de l'hospitalité bon elle pouvait se le permettre aussi et euh je pense que ça les ça les amusait bon ben ma mère c'était ausssi
elle a eu XX Marina
?
qu'est-ce que tu veux que je fasse
par par dévouement chrétien
et mon père ça l'amusait c'était un élément de standing aussi d'avoir des des pièces rapportées d'avoir du monde à table qui était bon
et euh
mais euh
ils enfournent
s'adresse aux enfants
ce que je constate alors là on dé- là c'est plus le quartier là on parle plus seulement du quartier on parle de la de la France en général c'est qu'en effet les étrangers lorsqu'ils viennent en stage par exemple
mm mm
euh disent qu'ils sont bien reçus que professionnellement y a pas de problème mais que sur le plan des des des re des rapports personnels y a quand même un grand manque c'est-à-dire
mm mm
que personne ne va penser
que les gens sont seuls
ne serait-ce qu'à les inviter à déjeuner
et qu'il faut donc les inviter le soir
alors ça c'est j'ai eu des des tas d'échos avec des Américains des Latino-Américains qui disaient
"
c'est quand même bizarre les Français on a aucun
ils n'invitent pas
contact
ils n'invitent pas alors que réciproquement bien sûr qu'on serait qu'on serait invités dans la même dans la situation réciproque on serait invités
ouais mais alors je je pense que ça vient peut-être à Paris y a y a un problème de place chez les gens
alors est-ce que c'est spécifiquement parisien ou est-ce que c'est
plus largement français
non c'est pas spécifiquement
non c'est bien plus général
parisien
parce que So- Sonia qui invitait aussi très facilement les collègues étrangers qui passaient par Aix-en-Provence ou même à Paris au fond les gens disaient que ils étaient très contents parce que en gros les autres n'invitaient pas
euh Monette pas toi a parlé de de communauté catholique on a quelque chose d'u- d'une communauté catholique euh
non mais on parle de communauté catholique n- on parlait pas du tout de communauté catholique il y a vingt trente ans
oui
mais je constate que de plus en plus on a tendance à assigner les gens à euh à une communauté disons socio-religieuse ethno-religieuse et xx c'est un phénomène relativement
et ça marche chez vous aussi
ben on éprouve le besoin de de décer- décerner cette étiquette moi je trouve ça personnellement assez dérangeant mais on se situe beaucoup plus dans ces catégories là que quand j'étais enfant au lycée on n'avait aucune notion de l'appartenance xx origine c'était pas pertinent c'était pas intéressant pas intéressant y avait un y avait au lycée Carnot je me souviens une sorte de quand même de clivage entre croyants et incroyants les les enfants de familles athées les enfants de familles croyantes vaguement ça aujourd'hui euh c'est fou ce que les origines ethniques et religieuses sont prégnantes
et donc chez les
et par contamination
par contagion
les enfants et petits-enfants
ça va jouer un rôle ils vont se s'identifier comme ça
?
ben on entend les petits-enfants dire
"
et nous et nous qu'est-ce qu'on est
?
et nous qu'est-ce qu'on est
?
mm
et et c'est bon on est encore alors c'est là où le facteur quartier joue quand même parce que je vois à l'- à l'école de mes où vont mes petits-enfants c'est c'est quand même
râclement de gorge
alors là pour le coup c'est d'une grande mixité
mm
c'est d'une grande mixité euh
mm
euh il me semble que ça fonctionne quand même grosso modo comme à mon époque c'est-à-dire que les enfants ne font pas attention ils font d'autant moins attention qu'ils sont beaucoup plus habitués à la à la diversité à l'apparence à la diversité des apparences physiques donc là il semblerait que le
que on est pas dans le communautarisme du tout mais ça resurgit euh voilà par la télévision ça resurgit par l'actualité euh mes petits-enfants me me à propos des attentats ils disent
"
pourquoi ils veulent nous tuer est-ce qu'ils veulent tuer tous et qui qui sommes-nous nous pour qu'on veuille nous tuer alors c'est des choses qui
mais tu ne les tu les entends s'identifier comme catholiques
?
peut-être qu'ils vont d'ailleurs à qu'ils ont une éducation religieuse et qu'ils
ils n'en ils n'en ont pas ils n'en ont pas et ils ne s'identifient pas comme ça mais ils pensent qu'on les identi- quelque part on les identifie comme ça quelque part ils sont ils sont catégorisés comme ça par les par les petits copains par certains petits copains et cetera
ben
là y a eu
comme ça plus qu'ethniquement
?
catholiques plus que gaulois par exemple
?
blancs dans les quartiers populaires on dit les Gaulois
oui oui ça n'ap- chez mes petits-enfants ça n'a- ça n'apparait pas de ce point de vue là c'est rien n'a changé c'est ce ils ont et en plus dans dans notre famille y a quand même des enfants adoptés y a
y a une petite nièce qui est qui est qui est à moitié qui est à moitié sénégalaise donc c'est ils ont l'habitude c'est pas ils ils raisonnent moins en termes d'apparence physique ou de religion la religion est quelque chose d'incertain que par rapport à ce qui ce qui ressort d'une d'une actualité an- angoissante c'est-à-dire
ouais ouais
"
y a des gens qui veulent nous tuer qui sont-ils
?
pour vouloir nous tuer qui sommes-nous pour qu'on veuille nous tuer voilà c'est c'est une sorte
oui
d'iden-
d'identité victimaire mais imprécise
"
si on veut nous tuer c'est qu'on est quelque chose euh dont on n'a pas très bien conscience voilà
et cette angoisse là vous la ressentez
ah chez les peits-enfants oui
oui et alors l'école
?
tu as parlé de l'école d'une école qui n'a pas trop bougé d'une où ça se passe bien tu en penses quoi de l'école en gros
?
alors xxx tu as pas
alors c'est si si on devait
juger tout le système éducatif français là là et que
mm
c'est un enseignement public hein puiqu'on est dans une école
mm
euh publique par l'école du dix-septième arrondissement on dirait
"
où est la crise
?
où est la crise on a des instituteurs dévoués on a une vie euh de parents d'élèves euh on a des petits enfants ça n'a jamais été aussi divers ça ne s'est jamais aussi bien mélangé et les résultats scolaires sont pas si mauvais xx on on on y a pas de crise de l'éducation si on devait extrapoler à partir de de
ils sont à l'école primaire pour l'instant tous
?
primaire oui je parle de l'école primaire
aucun n'est à aucun
oui oui
n'est au
collège
oui oui
euh
et on est ravis de de cette école
euh euh des langues étrangères chez vous
?
qu'est-ce que qu'est-ce qu'ils apprennent le français ils sont bilingues espagnol
non on est la dernière moi je suis la dernière génération qui parlait espagnol à la maison c'est plus vrai de mes enfants alors ils l'ont appris parce qu'ils y en a une qui vit au Mexique et puis les deux autres y en a y en a un qui est amoureux de flamenco donc il a bon mais c'est pas leur du tout leur langue na- bon et ils parlent anglais ils parlent le globish comme tous les comme tous les jeunes
à dix ans
?
de leur non non je parle de mes enfants alors maintenant mes petits enfants non les petits enfants pour le moment ne parlent ni anglais ni espagnol ils sont monolingues
d'accord
ils sont monolingues
ça t'embête
?
je trouve ça un petit peu euh oui un petit peu frustrant d'autant qu'on
pouffe
ils sont suivis par une une jeune fille espagnole adorable mais qui s'obstine à leur parler français elle parle très très bien français c'est x beaucoup plus facile de leur parler français oui je suis un petit peu frustré de voir que ça ça s'est perdu une génération qui voilà qui n'est qui a coupé qui a largué les amarres alors si elle les elle les rétablit si elle les réinvente c'est ça sera par volontarisme ça sera pas ça sera pas un fait naturel
euh donc euh je vais pas t'interroger sur ton travail parce que c'est c'est trop identifiant euh mais simplement on va dire sur les loisirs alors est-ce qu'il y a eu beaucoup de loisirs pendant quarante ans je ne sais pas
non c'est très très atypique c'est un métier totalement atypique qui était à la fois pa- passionnant et complètement abrutissant et passionnant qui ne ne m'a pas laissé du tout de loisirs donc là
ça fait un an
?
ça fait huit mois maintenant que je suis à la retraite
mm
pour réapprendre
réapprendre l'utilisation du temps l'utilisation autonome qui soit x bon si possible enrichissant pas complètement égoïste et
alors qu'est-ce que qu'est-ce que tu qu'est-ce que tu fais de ce temps
?
ben on voyage beaucoup moi je continue quand même un petit peu à à faire des petites conférences à des articles des choses comme ça à lire beaucoup à relire des romans euh à me promener énormément euh et alors à brico- à bricoler on a alors ça ça a quelque chose à voir aussi avec l'immeuble et le quartier et je ne supportais plus de d'a d'avoir un appartement euh bo- dont dont la peinture s'était boursouflée dont le dont tout l'é- l'équipement informatique était obsolète et cetera dont on a remis tout ça à neuf euh avec cette xx c'est un peu de la pensée magique aussi c'est une façon de se dire
"
ça va peut-être induire en moi également
petit rire
c'est très bien
une rénovation xxx oui
voilà donc l'appartement que vous voyez on a complètement
repeint
oui oui il est très beau
le le s- le l'équipement informatique a été complètement
tu es monté
remis à
sur des échafaudages pour arriver
oui oui à
aux plafonds
au goût du jour
effroyablement hauts
et puis alors on a une pe- une maison en Bretagne qu'on a retapée aussi voilà
d'accord donc tu t'es investi dans le
bricolage
quoi d'autre
faire un peu de haltè- des des haltères le matin
ah bon
et puis alors la la santé parce qu'on a on commence à avoir des problèmes de santé et ça devient une sorte de de de travail à à temps
plein temps
?
partiel
plein temps peut-être pas encore mais temps partiel c'est un véritable temps partiel
oui euh effectivement quand je rencontre des gens de mon âge maintenant xx on échan-
rire
on échange les prochains examens médicaux effectivement
quaand il va falloir les faire et
oui il faut absolument résister à la tentation
de raconter ses bobos parce qu'en plus c'est passionnant et on peut tomber sur des gens qui est xxx et donc éviter de fréquenter les blogs médicaux aussi alors ça mit à mis bout à bout plus quand même les grasses matinées voilà
alors ce qui non y a un truc
mais du coup tu as pas besoin
d'équipements culturels du quartier parce que tout ça c'était un long détour
non
pour
demander si
non non non
non non je je fais pas davantage appel aux ressources culturelles du quartier qu'avant ma mon départ à la retraite mais j'ai sûrement tort y a des promenades donc y a y a y a des rencontres des rencontres fortuites mais rien de systématique
euh et les informations con- concernant le quartier
?
alors on est on ne on ne en réalité on n'est pas si branchés que ça on n'est même pas du tout branchés à ce qu'on pourrait appeler une vie de quartier je ne sais même pas y a sûrement un journal du dix-septième arrondissement
mm
je suis persuadé qu'il existe y a sûrement des tas de choses à faire y a y a comme partout en France plein d'associations sympathiques euh culturelles ou ou ou philanthropiques d'ailleurs alors ça pour le coup je suis un petit peu culpabilisé parce que je n'ai pas du tout inventorié euh par paresse par lâcheté par omission
par occupations multiples
par euh oui et tout ça ce sont des un peu des prétextes mais y a sûrement des tas de choses à faire intéressantes et constructives et altruistes dans le cadre du quartier ça j'en suis persuadé
mais dans le cadre je sais pas de la France
?
aussi
on est
pas obligé d'aller dans des associations du quartier
non non non mais c'est
c'est la sol- c'est la solution de proximité
on peut faire de la philanthropie à un autre niveau
c'est c'est parce qu'on peut en plus y aller à pied donc c'est c'est bon pour la santé
voix rieuse
xxx
rire de Jean -Paul
et dernière question alors tes promenades c'est des promenades parisiennes
?
alors c'est beaucoup des promena- oui des promenades parisiennes avec Monette quand on on a on va pouvoir s'échapper mais quand je me promène tout seul dans le quartier c'est complètement aléatoire c'est complètement aléatoire
mais c'est à l'intérieur du quartier tu ne
tu ne décides pas d'aller visiter tout d'un coup
généralement oui parce qu'il y a une force d'
place de la Nation
non c'est des promenades erratiques et il y a une force de rappel inconsciente qui qui
mm
qui vous ramène toujours quand même un peu vers le vers l'endroit d'où on était parti ma mon père avait une expression pour désigner l'immeuble il disait "la la yourte o- originelle
petit rire de Jean-Paul
la yourte originelle
ce qui est une forme de
jolie expression
et bien dans tes relations avec le quartier est-ce qu'il y a ou Paris xxx généralement un thème qu'il aurait fallu évoquer euh
mais c'est c'est ce sont pas des relations intenses c'est c'est
c'est plus ou moins
mm c'est ce qui apparaît mais
des relations très très superficielles euh amicales ou c'est un quartier que j'ai- que j'aime bien et je l'aime d'autant plus que maintenant c'est c'est ma vie quoi et qu'il définit qu'il circonscrit ma vie mais ça ça ça n'est pas intense
mm
ça ne je n'habite pas intensément ce quartier je m'y je m'y sens confortable
tu ne vas pas au café du coin
non y avait un café où on allait euh et pour euh toutes sortes de raisons je n'y non je n'ai pas pas de je n'ai pas d'end- y a un endroit où j'aime bien aller quand même prendre mon café au café au lait mon café-crème quand Monette n'est pas là place place Pereire mais voilà x c'est j- c'est juste agréable on peut pas dire que ce soit des
mm
c'est ce que ça n'a rien de
râclement de gorge
ça n'a rien d'intense
bien écoute merci beaucoup donc euh on va on va arrêter là parce que je crains que le rôti soit ou trop trop cuit ou ou sinon
que Monette désespérée ne l'a pas mis à
cuire
j'espère